4 novembre 1999 |
Aussi incroyable que cela puisse paraître, dans notre société où il est quotidiennement question de coupures, de fermetures, du manque de fonds publics dans tel ou tel secteur névralgique d'activité, certains organismes ou programmes possèdent de substantielles ressources financières qui stagnent dans leurs tiroirs faute de preneurs.
C'est le cas, en particulier, du programme Études-travail de l'Université Laval, mis sur pied dans le but de créer des emplois étudiants sur le campus. Le bilan qui apparaît dans ses livres, en date du 29 octobre, est en effet des plus surprenants: il reste encore 600 000 $ pour la création de quelque 600 autres emplois étudiants.
Rappelons ici que le ministère de l'Éducation du Québec a décidé récemment d'injecter dans le programme 380 000 $ environ pour l'année universitaire 1999-2000. Ce montant, qui s'ajoute à une semblable participation pécuniaire de la direction de l'Université, devait permettre à près de 1 000 étudiants et étudiantes des trois cycles d'obtenir un travail au sein de l'Université Laval.
"Je ne comprends pas que, dans le contexte actuel, les gens de l'Université ne se servent pas de ce programme pour faire bénéficier les étudiants et les étudiantes d'une expérience de travail souvent essentielle à leur formation et qui, par surcroît, les aide financièrement", commente Marthe Lefebvre, coordonnatrice du programme au Service de placement de l'Université.
Un programme bonifié
Car, selon Marthe Lefebvre, le programme Études-travail
possède actuellement tous les atouts susceptibles de susciter
une participation accrue des diverses unités de l'Université
Laval: les règles de fonctionnement ont été
assouplies, simplifiées selon le principe de la formule
"clé en mains" , le processus est rapide
et, surtout, l'embauche subventionnée a été
bonifiée.
"Nous recevons maintenant les propositions en tout temps (et sans aucune date limite) pour des blocs de 80 à 250 heures, reconductibles jusqu'à un maximum de 750 heures annuellement, précise-t-elle. Nous remboursons de plus 5 $ (au lieu de 4 $ précédemment) sur le taux horaire de 8,25 $ versé à l'étudiant. Chaque emploi créé peut ainsi se voir accorder une subvention de 3 750 $ par année."
L'argent non dépensé sera perdu
Marthe Lefebvre tire donc sur la sonnette d'urgence et relance
un appel de propositions de projets aux facultés, départements,
centres de recherche, services, et spécialement aux professeurs
qui ont régulièrement besoin d'étudiants,
entre autres, comme assistants de recherche, auxiliaires d'enseignement,
assistants au développement ou assistants de laboratoires
Et en faisant preuve de créativité, cette liste
de possibilités d'embauche sera loin d'être exhaustive,
espère-t-elle.
"Notre objectif actuel se situe à l'opposé de ceux des téléthons. Ce que nous souhaitons ardemment, de notre côté, c'est plutôt de faire sortir l'argent le plus rapidement possible sinon le ministère de l'Éducation récupérera la partie de sa mise qui n'aura pas été utilisée", explique la professionnelle du Service de placement.
Les créateurs d'emplois
De la mi-août à la fin d'octobre, le programme
Études-travail a pu combler les offres de 268 projets (241
en provenance des facultés), lesquels ont entraîné
la création de 397 emplois étudiants, dont 339 dans
les facultés et 58 dans les services de l'Université.
C'est la Faculté des sciences et de génie qui arrive en tête de liste des créateurs d'emplois les plus actifs sur le campus, durant cette période, avec 47 projets pour 63 emplois. Suivent dans l'ordre: Sciences de l'agriculture et de l'alimentation (22 projets/47 emplois); Médecine (incluant centres de recherche et centres hospitaliers: 38/44); Sciences sociales (31/44); Lettres (16/31); Aménagement, architecture et arts visuels (15/22); Sciences infirmières (19/19); Sciences de l'administration (15/19); Sciences de l'éducation (11/17); Musique (11/14); Foresterie et géomatique (4/7); Droit (6/6); Centre de recherche en aménagement et développement (3/3); Médecine dentaire (2/2); Centre de coopération internationale en santé et développement (1/1).
Par ailleurs, près des deux tiers des 58 emplois offerts
par les services proviennent de trois unités: on en compte
14 au Service des activités sportives (trois projets),
13 à la Bibliothèque (trois projets) et 9 au Service
d'informatique et des télécommunications (deux projets).