![]() |
4 novembre 1999 ![]() |
Le Centre de recherche en aménagement et en développement de l'Université Laval a fêté, le mercredi 27 octobre, le premier anniversaire de la mise en place du programme de formation des animateurs-coordonnateurs du réseau "Villes et villages d'art et de patrimoine".
Rappelons que le CRAD est le pivot de cette vaste opération québécoise visant la réinsertion sur le marché du travail d'une centaine de diplômés universitaires prestataires de la sécurité du revenu ou à faible revenu. Le programme est soutenu par le Fonds de lutte contre la pauvreté par la réinsertion au travail. Il s'étend sur trois ans et nécessitera des contributions de plus de 12 millions de dollars, provenant notamment du Fonds (5,2 millions), des municipalités régionales de comté (plus de 5 millions) et de divers partenaires institutionnels.
Une formation sur mesure
"Nous comptons actuellement 57 étudiants et étudiantes
en formation. Nous devrions atteindre la centaine d'ici à
la fin du terme de trois ans", a fait savoir Clermont Bourget,
coordonnateur du programme au CRAD.
Les participants reçoivent du centre une formation sur mesure, du niveau de la maîtrise, en trois volets : une formation initiale intensive, en classe, donnée par des experts; une formation sur le terrain supervisée par des spécialistes; un encadrement constant sur le terrain fourni par le groupe de démarrage, en matière de supervision et de formation, spécialement mis sur pied pour la durée du projet.
Un rêve commun
"Pour moi, il s'agit d'une réorientation de carrière
à la suite d'une abolition de poste. J'avais travaillé
auparavant en muséologie comme spécialiste en histoire
maritime", témoigne Alain Franck, titulaire d'un diplôme
de maîtrise (1983) de l'Université Laval. La formation
qu'il a reçue du CRAD jusqu'à présent vient
complémenter les connaissances qu'il possédait déjà,
déclare-t-il. Ce dernier est en poste à la MRC de
Montmagny où il s'occupe autant du développement
du patrimoine bâti que de la réalisation de différents
projets axés sur la mise en valeur de sites ou d'événements
rattachés à l'industrie touristique.
"L'intérêt pour le patrimoine et sa mise en valeur m'ont motivé", confie pour sa part Robert Gagnon. Le bachelier de l'École d'architecture (1992) croit que la préservation du patrimoine est essentielle surtout dans les milieux moins favorisés par la présence de grandes institutions, comme c'est le cas de beaucoup de milieux ruraux. Il travaille actuellement à Saint-Jean-Port-Joli et souhaite s'adonner à la valorisation du patrimoine bâti et au soutien d'événements culturels. "Le microprogramme vient alimenter les participants en connaissances fort utiles et ouvrir d'autres possibilités facilitant la réalisation de leurs mandats en raison, entre autres, des ressources communes du réseau", souligne-t-il.
Anthropologue de formation diplômée de l'Université en 1997, Isabelle Rioux a connu quelques difficultés à dénicher un emploi dans son domaine (la culture et le patrimoine). Après avoir entrepris des études de maîtrise, elle a décidé de s'inscrire au programme parce que celui-ci lui proposait un poste dans sa région natale, Trois-Pistoles. "C'est vraiment ce que je voulais faire, c'est-à-dire travailler en milieu rural dans l'Est du Québec. Ça a été pour moi le programme parfait", atteste-t-elle.
Un son de cloche similaire se fait entendre également du côté de Brigitte Dubé, qui s'était lancée à la recherche d'un emploi après son bac en histoire de l'art à Laval, en 1998. "J'ai su qu'il y avait un poste offert à l'Association des directeurs des musées montréalais dans le cadre de "Villes et villages d'art et de patrimoine". C'était pour moi le domaine rêvé, raconte-t-elle. Le programme est très bien pensé parce qu'il met en commun toutes les connaissances que nous ne possédons pas nécessairement, mais qui pourront nous servir un jour."