28 octobre 1999 |
Neo, le premier magazine électronique d'opinions et d'analyses à l'Université Laval, est accessible sur le réseau Internet depuis le 18 octobre. Mis en ligne par des étudiants et étudiantes de premier et deuxième cycles, ce "webzine" se veut d'abord un outil pédagogique, mais aussi un lieu de débats publics.
Éric Le Gallais, étudiant au premier cycle en communication publique et David Manise, qui travaille présentement à un projet de maîtrise traitant de l'influence d'Internet sur le journalisme québécois, sont à l'origine de ce projet développé au cours de l'été 1999. Le nom "Neo" a été retenu afin de symboliser cette possibilité qu'offre le nouveau webzine "de changer le visage du journalisme", comme le prétend Éric Le Gallais. Neo dérive du terme "néoténie" qui est la propriété qu'ont certains individus d'une espèce de se reproduire à l'état larvaire. Éric Le Gallais y voit une analogie avec l'étudiant en cours de formation à l'Université Laval "qui n'est pas complètement développé" et qui peut donc "créer autre chose,exploiter autrement le nouveau média qu'est Internet".
Le webzine publie chaque jour l'article d'opinion de l'un de ses 17 journalistes, étudiants et étudiantes provenant de divers départements. Aucune ligne éditoriale n'est imposée: "Les journalistes de Neo peuvent véhiculer les idées qu'ils veulent", souligne Éric Le Gallais. La seule limite est celle dictée par le respect de l'éthique journalistique. Thierry Watine, professeur de journalisme à la Faculté des lettres, agit d'ailleurs à titre de conseiller à ce chapitre.
Défricher le journalisme en ligne
L'objectif principal que poursuivent les fondateurs de Neo
est d'offrir "un outil pédagogique unique aux étudiants
et étudiantes de l'Université Laval". Le Département
d'information et de communication n'offre, en effet, aucun cours
à l'heure actuelle en journalisme pour Internet. "Nous
voulons donc développer une expertise dans ce domaine",
explique Éric Le Gallais. Selon lui, le fait que le nouveau
Webzine soit réalisé entièrement par des
étudiants et étudiantes présente un avantage
en ce qui a trait à la créativité. Parce
qu'ils ne travaillent pas depuis plusieurs années à
la radio, à la télévision ou dans un journal,
les étudiants et étudiantes n'auraient pas encore
adopté la routine professionnelle des journalistes. "On
n'essaie pas de reproduire ces modèles. On essaie d'avoir
des idées nouvelles, de réinventer le journalisme",
fait valoir Éric Le Gallais. "David et moi, on avait
l'impression de vivre dans un monde de surinformation. On gobe
l'information, on ne l'analyse pas et on ne réagit pas!"
C'est pourquoi les deux éditeurs en herbe ont choisi de produire un webzine d'opinions plutôt que d'informations. Ils préfèrent, en effet, créer un espace public d'échanges et provoquer des débats. Neo ouvre donc ses pages à tous. Pendant la semaine suivant la publication d'un article, une rubrique, nommée "Riposte", permet aux visiteurs du webzine d'émettre des opinions en rapport avec le sujet présenté. On retrouvait, mardi, au sommaire actuellement en ligne, des textes sur le conflit Inde-Pakistan, le nouveau film-culte Fight Club, l'obsesion Internet, la nouvelle image virtuelle de Mario Dumont, etc. On peut consulter le webzine à l'adresse http://neo.com.ulaval.ca.