28 octobre 1999 |
Le recteur François Tavenas s'est dit très heureux de la création des Chaires d'excellence en recherche du XXIe siècle, annoncée le 12 octobre dans le Discours du Trône, à l'occasion de la rentrée parlementaire à Ottawa. Le gouvernement de Jean Chrétien a annoncé à cette occasion qu'il veut créer 2 000 chaires de ce type dans les universités canadiennes, dans la but d'améliorer "l'infrastructure cognitive" du Canada.
"Je suis très heureux que le gouvernement fédéral ait poursuivi sa politique de réinvestissement dans le domaine de la recherche, instaurée avec le budget de 1997. Ce nouveau programme permettra à l'Université Laval de hausser son niveau de compétitivité en offrant à nos meilleurs chercheurs des conditions de travail optimales et en nous donnant les moyens de recruter de jeunes chercheurs de haut calibre", a déclaré François Tavenas.
L'Université Laval est une grande université de recherche. En 1997-1998 elle a reçu 115 million de dollars en fonds externes de recherche. Elle souffre toutefois, comme toutes les autres universités, d'un grave problème d'insuffisance de financement de base. L'Université Laval se réjouit du nouveau programme fédéral de chaires de recherche, mais elle souhaite que la problématique du financement des universités soit au coeur des priorités des deux paliers de gouvernements d'une part, par une augmentation des transferts fédéraux aux provinces en appui à l'enseignement postsecondaire et d'autre part, par un réinvestissement substantiel du gouvernement du Québec dans le secteur de l'éducation.
Appuis et critiques
"Le programme de Chaires d'excellence en recherche du
XXIe siècle est une initiative stratégique et novatrice
qui améliorera le dynamisme de la communauté canadienne
de la recherche", a fait valoir de son côté
l'Association des universités et collèges du Canada
(AUCC). "Ce programme augmentera la capacité de nos
universités à attirer et retenir des chercheurs
de calibre international, a expliqué le président
de l'AUCC, Robert Giroux. Il est aussi important pour les jeunes
chercheurs prometteurs et talentueux qui, à l'aube de leur
carrière, sont à la recherche d'occasions de percer.
Toutes les universités canadiennes, sans égard
à leur taille, pourront tirer avantage du programme de
chaires. Cela aura pour effet de consolider les systèmes
locaux d'innovation de toutes les communautés canadiennes."
Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) estime que la création de ces chaires marque "une étape importante pour le Canada". "En promettant de renouveler son appui aux conseils subventionnaires, le gouvernement fédéral s'engage encore une fois à encourager l'excellence. Et parce que la capacité du Canada à innover est si étroitement liée à la recherche universitaire, cela veut dire que le Canada sera mieux à même de faire concurrence dans l'économie mondiale", a précisé le président du CRSNG, Tom Brzsustowski.
Le ministre de l'Éducation du Québec, François Legault, trouve "inacceptable" et "effrayant" le projet fédéral de créer de nouvelles chaires universitaires. "Ils veulent créer un deuxième ministère de l'Éducation. Je pensais que dans la Constitution, c'était clair. Que l'éducation est de compétence provinciale () C'est inacceptable de faire ça, sans tenir compte d'aucune façon de nos priorités", a fait valoir le ministre de l'Éducation, en rappelant qu'il travaille actuellement à bâtir un consensus avec les universités québécoises pour structurer leur financement.