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30 septembre 1999  |
De l'espoir en conteneur
Les membres de la communauté universitaire contribuent concrètement à la scolarisation de jeunes Sénégalais
Les élèves de l'École Taiba, située dans un quartier pauvre de la banlieue de Dakar, au Sénégal, pourront dire un gros merci à l'Université Laval lorsqu'ils commenceront leur année scolaire dans quelques jours, au début d'octobre. Car sans la grande générosité de cette dernière et surtout le dévouement inlassable de l'un de ses employés, ceux-ci n'auraient probablement jamais pu s'asseoir dans une classe ni feuilleter un livre ou toucher à un clavier d'ordinateur.
"On ne peut rien faire si on n'a pas de dons", souligne Jean-Claude Desailliers, gérant des résidences et instigateur de la très discrète campagne interne d'aide humanitaire qui a permis récemment l'envoi par bateau, vers la capitale sénégalaise, d'un conteneur rempli de quelque 50 000 bouquins, de mobilier divers et de matériel informatique inutilisés à l'Université. "Tout ce qui nous semble tellement désuet, c'est pour eux du matériel extraordinaire car ils ne possèdent rien", confie-t-il.
En quête de soutien
Jean-Claude Dessailliers a investi temps et argent dans cette
mission d'entraide, qui a germé dans sa tête à
la suite d'un séjour à Dakar en 1994, organisé
par l'organisme Vision mondiale. Passant de l'idée aux
actes, le gérant des résidences et deux étudiants
résidents de l'Université ont sorti 10 000 $ de
leurs poches à l'époque pour assurer la mise sur
pied de l'école Taiba. Deux ans plus tard, le rêve
a pris forme, mais la coquille reste vide.
L'employé du Service des résidences décide à ce moment de se tourner du côté de l'Université Laval. Après en avoir obtenu l'autorisation de la direction de l'Université, il met alors en branle son opération de sollicitation auprès des directeurs de service.
Une collaboration incroyable
"J'ai reçu une collaboration incroyable de plusieurs
services, raconte-t-il. Les gens ont embarqué dans le jeu
aussitôt que je leur disais que c'était pour l'Afrique.
Par exemple, la Bibliothèque nous a donné 50 000
ouvrages de toutes disciplines (entre autres en histoire, en géographique,
en littérature même enfantine), dont certains en
sciences de l'administration seront utilisés au niveau
collégial à Dakar. Le Service des résidences
a accepté pour sa part de nous prêter des espaces
pour l'entreposage. Des membres du Service des immeubles ont transporté
bénévolement les livres de la Bibliothèque
au pavillon Agathe-Lacerte. Le Service des approvisionnements
nous a fourni, de son côté, ameublement et matériel
jugés désuets, et toutes les boîtes dont nous
avions besoin. Et que dire des bénévoles des résidences
qui ont mis eux aussi l'épaule à la roue!"
La concrétisation de cette générosité
qui a traversé l'Atlantique pour meubler et l'édifice
et la tête de jeunes Sénégalais qui s'assoiront
sur les bancs du primaire et du secondaire a semé la joie
tant sur l'autre continent et que dans la cité universitaire:
"Ça a été une chose extraordinaire pour
eux d'apprendre que tant de livres allaient leur parvenir. Les
étudiants sénégalais fréquentant notre
campus à qui j'en ai parlé étaient, quant
à eux, épatés de voir que l'Université
Laval s'engageait de la sorte", signale Jean-Claude Desailliers.
L'infatigable gérant des résidences prépare
déjà la prochaine livraison
GABRIEL CÔTÉ