30 septembre 1999 |
La moitié des 600 ormes adultes du campus seront traités contre la maladie hollandaise de l'orme cet automne. Ces travaux sont rendus nécessaires en raison de la recrudescence régionale de cette maladie à laquelle la Cité universitaire n'a pas échappé. Trois ormes ont d'ailleurs dû être abattus l'été dernier.
Les insectes responsables de la transmission du champignon qui cause cette maladie sont en hausse sur le campus, révèlent les inventaires réalisés par Denis Verge, technicien en travaux d'enseignement et de recherche au Département des sciences du bois et de la forêt, avec la collaboration de Michel Méthot et de François Grenier du Service des immeubles. La maladie est transmise par deux espèces de coléoptères, les scolytes américains et européens, qu'on peut capturer en installant des bandes de papier collant sur les troncs des ormes.
C'est à l'initiative de Denis Verge qu'a été enclenché l'inventaire des scolytes l'été dernier. "J'avais remarqué qu'à Loretteville et à Saint-Augustin, la maladie reprenait du pic et comme ça faisait un bon moment qu'on n'avait pas fait d'inventaire sur la Cité universitaire, j'ai pensé que le moment était venu." Trente-quatre scolytes ont été capturés à l'aide de pièges installés aux quatre coins du campus. "C'est deux fois plus que ce que nous avions obtenu lors du dernier inventaire réalisé il y a une dizaine d'années", signale-t-il. Le traitement pour éliminer l'insecte consiste à asperger le tronc d'insecticides. Dans quelques semaines, lorsque les scolytes creuseront une galerie dans l'écorce pour y passer l'hiver, ils s'intoxiqueront.
Malgré l'étroit suivi effectué l'été dernier, trois ormes ont dû être abattus. "La maladie hollandaise de l'orme frappe parfois de façon foudroyante, poursuit Denis Verge. Sur l'un des trois arbres, 75% de la cime était touché trois jours seulement après l'apparition des premiers symptômes. Quand plus de 25 % de la cime est affectée, il vaut mieux couper l'arbre sinon il risque de contaminer ses voisins par les racines." Tous les ormes situés dans un rayon de 10 mètres des arbres abattus ont reçu un traitement préventif contre la maladie.
Il y a maintenant 20 ans que l'Université suit de près l'état de santé de ses ormes. Contrairement à la plupart des municipalités de la région, hormis Québec, qui ont abandonné leur programme de lutte contre la maladie hollandaise de l'orme pour des motifs financiers, l'Université a toujours gardé un oeil attentif sur ces témoins silencieux du passé. Les élégantes rangées d'ormes qui ornent le Grand axe et l'Avenue du PEPS existent depuis 50 ans. Le pavillon de l'Est s'enorgueillit quant à lui d'arbres encore plus vénérables dont le doyen aurait au delà de 250 ans, affirme Denis Verge.
"On continue d'avoir foi dans cette espèce parce que c'est un arbre extrêmement beau qui résiste bien aux perturbations, résume-t-il. Non seulement remplace-t-on ceux qui meurent par de jeunes ormes mais on a aussi planté de nouveaux ormes ailleurs sur le campus. Le fait que les municipalités environnantes n'aient pas de programme de suivi des ormes fait que nous devons être encore plus vigilants pour conserver les nôtres."