30 septembre 1999 |
Les membres de la communauté universitaire auront une
chance unique, la semaine prochaine, de pénétrer
dans l'univers des us et coutumes des Montagnais de l'Est du Québec.
Ils pourront en effet fraterniser avec des membres de cette nation
autochtone à l'occasion des Journées culturelles
innues (montagnaises) qui se tiendront, du 5 au 7 octobre, sous
le shaputuan. Cette tente amérindienne grand format, érigée
entre les pavillons Charles-De Koninck et Alexandre Vachon, pourra
accueillir une soixantaine de personnes.
Cet événement de sensibilisation aux réalités innues d'hier et d'aujourd'hui est organisé par l'Institut culturel et éducatif montagnais conjointement avec la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse dans le cadre du programme "La rencontre Québécois-Autochtones".
Contact et pédagogie de l'action
Si le shaputuan fait habituellement halte dans les écoles
secondaires et les établissements collégiaux de
la province, il lui arrive parfois de bifurquer vers un territoire
universitaire. C'est sur l'initiative de Jean-Claude Therrien,
étudiant montagnais en anthropologie, et de François
L'Italien, président de l'Association des étudiantes
et étudiants en anthropologie, que cette visite rarissime
en fait, il s'agit d'une première à l'Université
viendra camper en nos murs.
"Je trouvais que les étudiants d'anthropologie n'avaient pas assez de contacts avec le milieu autochtone, explique Jean-Claude Therrien. Nous avons ainsi mis sur pied un dîner-partage pour combler cette lacune, au printemps dernier, lequel a connu beaucoup de succès. Nous avons voulu reprendre l'expérience, cette fois-ci, avec quelque chose de plus gros, c'est-à-dire les journées culturelles innues."
Pour Pierre Lepage, agent d'éducation à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, ce concept de campement développé à l'école représente un pas symbolique en milieu amérindien. "C'est un expérience exceptionnelle fondée sur une pédagogie de l'action", estime-t-il en soulignant que la programmation proposée dans quelques jours sera adaptée à l'Université Laval.
"Que ce soit pour confronter les mythes et les réalités que notre entourage véhicule à propos de la vie autochtone avec certains témoignages d'acteurs sociaux du milieu, ou tout simplement par curiosité culturelle, cette rencontre promet d'être enrichissante à tous points de vue", croit pour sa part François L'Italien, président de l'AEEA.
Un dialogue vivant
Les étudiants, les étudiantes et le personnel
de l'Université seront invités à engager
de la sorte un dialogue vivant, sous la tente ou shaputuan, avec
une quinzaine de membres des communautés innues de la Côte-Nord
sur des questions comme la condition des femmes autochtones (5
octobre à 10 h 30 et 16 h 30), le territoire et le développement
des ressources (6 octobre à 10 h 30 et 14 h 30), le développement
des Chutes Churchill vu par les Innus (6 octobre à 12 h),
et l'avenir des relations entre Québécois et Autochtones
(7 octobre à 10 h 30 et 14 h 30).
Pour donner un "aperçu intime du quotidien innu", des ateliers d'animation culturelle seront présentés entre ces conférences, de 9 h à 20 h, pendant les trois jours, précise par ailleurs François L'Italien. Les Journées culturelles innues se termineront par un spectacle musical mettant en vedette Florent Vollant, ex-Kashtin, Gilles Sioui et Brian André. Ces derniers se produiront au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins, le jeudi 7 octobre à 20 h.
Les billets pour ce spectacle sont en vente (au coût de 7 $) au Service des activités socioculturelles, dans divers points de vente situés aux pavillons Charles-De Koninck et Alphonse-Desjardins, et auprès de l'Association des étudiantes et étudiants en anthropologie (AEEA). On peut consulter le programme complet des activités des Journées culturelles innues dans le site web de l'AEEA, à l'adresse : http://www.ant.ulaval.ca/aeea/txaffair.htm.