26 août 1999 |
La Fondation canadienne pour l'innovation (FCI) a annoncé récemment qu'elle cofinancera deux importants projets de développement de l'Université Laval. En effet, elle allouera 6,064 millions de dollars à la création de l'Institut de recherche sur les aliments fonctionnels et les nutraceutiques (IRAFN), et 5,815 millions à la création du Centre de recherche clinique et évaluative en oncologie (CRCEO).
Les financements complets de l'IRAFN (17,3 millions) et du CRCEO (21,1 millions) sont désormais assurés. L'Université Laval dote ainsi la région de Québec de deux pôles scientifiques de pointe.
L'Institut de recherche sur les aliments fonctionnels et les nutraceutiques développera une nouvelle génération d'aliments ayant des effets bénéfiques pour la santé. "C'est une excellente nouvelle pour la région de Québec, qui croit au potentiel exceptionnel de la filière bioalimentaire, a commenté le recteur François Tavenas. L'IRAFN dotera la région d'une infrastructure à l'avant-garde des nouvelles technologies en recherche en alimentation et en nutrition."
L'impact économique de l'institut se monte au moins à 22,4 millions, et près de 1 000 emplois seront créés pour sa construction et son exploitation, ainsi que par la naissance d'entreprises dans la région.
Datant d'à peine cinq ans, le secteur bioalimentaire (nutraceutique) compte déjà une dizaine d'entreprises dans la région de Québec. "La plupart d'entre-elles s'intéressent à la recherche et au développement afin de percer dans ce marché international", a relevé Jean-Claude Dufour, doyen de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation, qui abritera l'IRAFN. "Notre institut leur fournira l'infrastructure dont elles ont besoin pour diversifier leur stratégie et poursuivre leur croissance."
Une approche novatrice, un marché alléchant
Né de la combinaison de la nutrition et du pharmaceutique,
le secteur nutraceutique s'inscrit dans les nouvelles tendances
de la demande des consommateurs, axée sur le bien-être,
voire la prévention de la santé contre certaines
maladies. Leaders mondiaux du secteur agroalimentaire, le Québec
et le Canada occupent une position favorable pour s'accaparer
d'une part intéressante de ce marché, estimé
à plus de 500 milliards de dollars en 2010.
"L'Institut de recherche sur les aliments fonctionnels et les nutraceutiques regroupera à l'Université Laval l'expertise de 70 professeurs-chercheurs entourés de 250 étudiants gradués dans des domaines aussi variés que la biologie végétale et animale, les sciences des aliments, la nutrition, la santé et les sciences économiques", a expliqué Paul Paquin, responsable du projet. "Par une approche novatrice, en collaboration avec nos partenaires régionaux, il permettra de mettre au point une nouvelle génération d'aliments fonctionnels, de l'étude du potentiel nutraceutique de biomolécules des plantes et des animaux, jusqu'à la production de produits finis à l'échelle pré-commerciale en passant par les tests d'évaluation nutritionnelle chez l'humain", a-t-il ajouté.
Les autres sources de financement sont le ministère de l'Éducation du Québec (6,7 M$), le Fonds régional de diversification, le MAPAQ, l'Université Laval et le Fonds F. Bourgeois, la Chaire en nutrition, les industries Harnois, la Ville de Sainte-Foy et le CRCD Chaudières-Appalaches. De nombreux organismes dont Agriculture et Agro-alimentaire Canada et la SPEQM ont aussi supporté ce projet. Les subventions permettront la construction de laboratoires et l'acquisition d'équipements dans le cadre de la rénovation, dans la Cité universitaire, du Pavillon des services et du pavillon Paul-Comtois.
Un centre unique pour traiter le cancer
Le Centre de recherche clinique et évaluative en oncologie
créera un environnement unique en son genre au Canada.
"En regroupant tous les partenaires de la recherche fondamentale
et clinique en oncologie, il s'agit d'une interface exceptionnelle
à la fois sociale, médicale et scientifique pour
mener une lutte sous toutes ses facettes contre le cancer",
a expliqué Robert Busilacchi, directeur général
du CHUQ. Dès 2002, le centre répondra aux besoins
de 50 000 patients par année. "Il consolidera fortement
la vocation universitaire, médicale et scientifique de
la région. Ses retombées sur Québec seront
considérables", a indiqué Louise Filion, vice-rectrice
à la recherche.
Un bâtiment sera construit près de l'Hôtel-Dieu du CHUQ face à l'édifice Saint-Patrick du Centre de recherche en cancérologie. Selon le professeur Luc Bélanger, directeur du Centre de recherche en cancérologie de l'Université Laval, le CRCEO "permettra un management d'avant-garde du cancer par un suivi unifié des patients, par le recours à des banques de données standardisées et à une évaluation systématique de l'efficacité des interventions diagnostiques ou thérapeutiques". L'utilisation des technologies de pointe en imagerie cellulaire ou médicale, la thérapie génique, le dépistage à haut risque et la chimioprévention y seront optimisés. Quant aux chercheurs, experts, médecins et analystes, ils travailleront ensemble à la recherche fondamentale, évaluative, clinique et psychosociale, ainsi qu'à la R&D. "Doté d'un potentiel scientifique attractif de niveau international, le centre pourra aussi valoriser la formation d'oncologues de haute qualité", a rappelé Luc Bélanger.
Les autres sources de financement du CRCEO sont le ministère de la santé et des services sociaux du Québec et la Ville de Québec, l'Université Laval, la Fondation de l'Université Laval et la Fondation du CHUQ.