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26 août 1999  |
Des diplômés s'illustrent au Concours
québécois en entrepreneurship
Encore une fois, le coup de pouce d'Entrepreneuriat Laval aura fait toute la différence
Les diplômés de l'Université Laval ont fait bonne figure lors de la première édition du Concours québécois en entrepreneurship. Parmi les quatre entreprises de la région de Québec qui ont mérité l'un des dix prix nationaux remis le 17 juin dernier, deux ont été fondées par des diplômés de Laval, après avoir au départ été soutenues par Entrepreneuriat Laval, un organisme qui uvre sur le campus universitaire depuis sa fondation en 1993 et ayant pour mandat de favoriser l'entrepreneurship étudiant. La compagnie Viridis Biotech, fondée en 1997 par Marc Bossé et Rémi Laliberté, a reçu le premier prix, d'une valeur de 15 000 $, dans la catégorie "Science et technologie". Cette compagnie de Sainte-Foy se spécialise dans le développement de nouveaux outils en pathologie moléculaire de même que dans les techniques de détection utilisées pour le diagnostic de maladies. La compagnie Whittom Boucher Promotion de la santé inc., fondée par François Whittom et Denis Boucher en 1998, a pour sa part reçu le premier prix dans la catégorie "Services" en tant que première clinique privée de prévention, de promotion de la santé et de réadaptation cardio-pulmonaire de l'Est du Québec, établie à Saint-Romuald.
Un micro-gel amélioré
Au cours de leurs études de 2e et 3e cycles en microbiologie,
en immunologie et en médecine expérimentale à
l'Université Laval, Marc Bossé et Rémi Laliberté
caressaient l'ambition d'améliorer les techniques d'étude
du développement des maladies à partir de la détection
moléculaire de tissus. Le développement d'un micro-gel
réactif dans le domaine de la détection de molécules
est, à ce jour, la réalisation dont les cofondateurs
de Viridis Biotech sont les plus fiers. Ce produit, selon le président
de la compagnie, Marc Bossé, facilitera grandement la recherche
dans le domaine du diagnostic de maladies à partir de tissus
humains, puisqu'il permet "d'économiser temps et argent
dans la recherche moléculaire en laboratoire en évitant
d'avoir sans cesse à répéter les mêmes
étapes". En effet, il suffit d'appliquer ce gel, formé
à 96 % d'eau, à même les lames des microscopes
pour bien répartir le réactif, c'est-à-dire
le produit qui permet de faire "réagir" les tissus
qui sont l'objet d'analyses. L'équipe de Viridis Biotech
pense même être bientôt capable d'injecter à
même le gel le réactif voulu, si bien que le chercheur
n'aura plus qu'à le disposer tel quel sur ses lames. "Auparavant,
le chercheur devait appliquer une lamelle de verre par-dessus
la lame principale, ce qui n'assurait pas que le réactif
soit réparti uniformément sur le tissu prélevé,
d'où des erreurs fréquentes et parfois fâcheuses
en laboratoire", explique Marc Bossé. Le produit de
lancement ainsi trouvé, il ne reste plus désormais
qu'à le commercialiser auprès des chercheurs de
la région de Québec, tâche toute indiquée
pour Bruno Laliberté, un diplômé en sciences
de l'administration qui, à titre de directeur financier
de la compagnie, se trouve à l'origine de la rédaction
du plan d'affaires qui a convaincu le jury du Concours de leur
décerner le premier prix.
Mais, comme le rappelle Marc Bossé, le succès n'est
pas venu automatiquement: "À notre première
participation aux différentes compétitions, notre
plan d'affaires n'avait même pas été retenu
par les jurés, qui l'avaient jugé trop ¨scientifique¨.
C'est à ce stade, en 1995, que Entrepreneuriat Laval est
intervenu. Dominique Carré, directrice générale
de l'organisme, nous a aidés à réaliser une
étude de marché sérieuse, ce qui a renforcé
d'autant la crédibilité de notre plan d'affaires",
précise-t-il. Par la suite, en 1997, la participation de
la jeune entreprise au symposium Biocontact, qui procure une occasion
de rencontre à tout le secteur de l'industrie biopharmaceutique,
a été déterminante. "C'est à
ce moment que nous avons identifié la compagnie montréalaise
Bioartificial Gel Technologies inc. (BAG Tech. inc.) comme partenaire.
Elle était alors la seule à utiliser le micro-gel,
invention à laquelle nous nous sommes empressés
de trouver une nouvelle utilité", relate Marc Bossé.
Un précédent en prévention
François Whittom et Denis Boucher, de Whittom Boucher
Promotion de la santé inc., ont un cheminement universitaire
quasi identique. Au cours de leurs études de 1er et de
2e cycle en sciences de l'activité physique, le premier
s'est intéressé davantage aux aspects physiologiques
de cette discipline et le second à ses aspects psychologiques.
Mais dans le cadre du doctorat en médecine expérimentale
qu'ils poursuivent actuellement, ils se consacrent surtout au
champ de la réadaptation cardiaque et pulmonaire. La compagnie
a d'ailleurs développé une expertise dans l'adoption
de saines habitudes de vie après la maladie en se concentrant
sur la physiologie de l'exercice, la réadaptation cardiaque
et pulmonaire et la gestion du stress.
De plus en plus de gens croient que mieux vaut, comme le dit l'adage,
prévenir que guérir, quitte à défrayer
eux-mêmes les coûts que cela implique. C'est du moins
ce que constatent quotidiennement les cofondateurs de la compagnie.
"Que ce soit dans les hôpitaux, dans les cliniques
ou dans les CLSC, peu de gens ont le temps de s'occuper de programmes
de gestion du stress pour les employés d'une entreprise,
d'assurer un suivi ou de faire de la prévention pulmonaire
et cardiovasculaire, d'implanter des programmes d'arrêt
tabagique, etc. Ainsi, nos services, complémentaires à
ceux offerts par le réseau de la santé, répondent
à un besoin réel", précise François
Whittom. Les progrès de la compagnie située à
la Polyclinique des ponts de Saint-Romuald n'auraient pas été
possibles sans le support initial de Martin Fournier, d'Entrepreneuriat
Laval, dans la réalisation d'un plan d'affaires et sans
l'expertise et la documentation d'ensemble de l'organisme. "C'est
ce qui nous a donné le coup de pouce nécessaire
pour passer de simple entreprise conseil en santé que nous
étions en 1995 à une véritable clinique privée",
résume Denis Boucher.
L'expertise qui fait la différence
L'apport d'Entrepreneuriat Laval s'est donc avéré
essentiel au développement de ces jeunes enpreprises. L'organisme,
fondé en 1993 à l'initiative de Yvon Gasse, professeur
au Département de management, a aidé à lancer
pas moins de 140 entreprises ayant engendré plus de 350
emplois dans la région de Québec. Outre le suivi
direct fourni aux jeunes entrepreneurs, Entrepreneuriat Laval
organise ou collabore à plus d'une centaine d'activités
chaque année : la "Journée capital", qui
aura lieu cette année en octobre et qui réunira
des investisseurs et des promoteurs de projets issus d'entreprises
déjà établies qui viendront partager leur
expérience, des journées-carrière dans différentes
disciplines, Rendez-vous Laval, le Salon de l'emploi des 2e et
3e cycles, ainsi que de nombreux congrès et colloques.
Linda Marois, adjointe administrative de l'organisme, souligne
l'importance des ateliers qui seront offerts cette année
à la clientèle étudiante. Parmi la vingtaine
de thèmes proposés : "Potentiel de recherche
d'idées", "Soutien au plan d'affaires",
"Soutien à l'entreprise technologique", "Travailleur
autonome". Pour mieux s'y retrouver parmi la panoplie de
services offerts par Entrepreneuriat Laval qui se trouve présentement
en campagne de recrutement, venez visiter son kiosque dans le
cadre de Rendez-vous Laval, les 30, 31 août et 1er septembre
ou son site web (http://www.fsa.ulaval.ca/EL).
Ou rendez-vous à ses nouveaux bureaux, situés au
local 3548 du pavillon Alphonse-Desjardins. Téléphone
: 656-5883.
JEAN-FRANÇOIS VALLÉE