26 août 1999 |
La Commission des universités sur les programmes (CUP) a rendu public son treizième rapport le 3 août. Ses membres y recensent les programmes de psychologie, de psychoéducation et de sexologie des universités québécoises. "La pertinence de ces programmes ne fait pas de doute. Santé mentale, délinquance, toxicomanie, adaptation au monde du travail, apprentissage, langage, fonctions cognitives, perception, motivation, développement socio-affectif, sexualité ne donnent qu'un faible aperçu du domaine d'expertise des diplômés en psychologie, en psychoéducation ou en sexologie. Ces programmes forment des chercheurs et des praticiens qui oeuvrent dans divers secteurs de la santé et des services sociaux, de l'éducation, ou de l'industrie", fait valoir la CUP, qui s'est vue confier le mandat d'examiner, dans une perspective systémique de pertinence et de complémentarité, la programmation de chacun des secteurs disciplinaires de l'université québécoise et de recommander aux établissements des voies de concertation qui garantissent la diversité et la qualité de l'offre future de la formation universitaire.
Forte régulation en psychologie
La Commission a constaté que dix universités
offrent le baccalauréat en psychologie, tandis que huit
donnent la formation supérieure en psychologie qui est
nécessaire pour la pratique professionnelle et l'enseignement
supérieur. Plus de 5000 étudiants sont inscrits
au premier cycle et près de 2000 aux cycles supérieurs.
Tout en signalant que ces programmes valent ceux des autres secteurs
au plan de la diplomation et de l'insertion professionnelle des
diplômés, la CUP fait état notamment de leur
forte régulation extérieure par les organisations
savantes et professionnelles. Elle a tenu à formuler huit
recommandations spécifiques qui sont adressées soit
aux unités académiques, aux établissements
ou aux ministères concernés. Les recommandations
portent sur les dédoublements de cours de psychologie dans
les établissements, la formation professionnelle et les
types de programmes au cycles supérieurs, les conditions
d'admissibilité aux cycles supérieurs, l'offre de
certificat, la spécialisation et la complémentarité
des programmes et la reconnaissance du travail des internes en
psychologie.
Programmes de psychoéducation en mutation
Il y a actuellement cinq établissements qui donnent
une formation en psychoéducation au baccalauréat
et à la maîtrise. Mais on compte aucun doctorat dans
ce domaine. Plus de 1000 étudiants sont inscrits au premier
cycle et plus de 100 aux cycles supérieurs. "La plupart
de ces programmes sont contingentés, de par leur forte
orientation professionnelle, constate la Commission. Un regroupement
des unités académiques de psychoéducation
facilite actuellement la concertation dans ce domaine pour uniformiser
certaines composantes des programmes, face à l'incorporation
prochaine des psychoéducateurs dans un ordre professionnel,
qui est actuellement un projet de décret gouvernemental."
La Commission formule quatre recommandations spécifiques
qui portent sur l'arrimage de la formation initiale et la formation
supérieure en psychoéducation, l'établissement
d'un tronc commun interuniversitaire dans le baccalauréat,
le partage des enseignements dans les domaines apparentés
et l'arrimage de la formation collégiale technique avec
le premier cycle en psychoéducation.
La sexologie, un savoir interdisciplinaire
"Il y a peu de programmes de formation universitaire
en sexologie: deux établissements (Laval et l'UQAM) offrent
des programmes dans ce domaine, constate la CUP.Ces programmes
constituent un apport original à la formation d'intervenants
en sexologie dans les milieux de la santé, des services
sociaux et de l'éducation, qui oeuvrent auprès de
spécialistes de disciplines apparentées." On
compte plus de 600 étudiants au premier cycle et près
de 100 à la maîtrise. La CUP estime les programmes
des deux établissements sont complémentaires,"étant
donné l'enracinement géographique, le type de clientèle
et les objectifs des programmes." Elle a invité les
deux établissements à explorer la possibilité
de partager des cours, et elle a recommandé que l'arrimage
de la formation avec le milieu du travail soit envisagé
dans l'évaluation du seul programme de baccalauréat.
Au cours de l'année à venir, la Commission des universités sur les programmes fera le point, en différentes étapes, sur les suites données aux recommandations du rapport. Le rapport sur les programmes de psychologie, de psychoéducation et de sexologie peut être consulté à l'adresse web suivante: http://www.cup.qc.ca