26 août 1999 |
Un programme de réadaptation multidimensionnelle réduit pratiquement de moitié la période de convalescence des personnes victimes de crise cardiaque. C'est là la bonne nouvelle que rapportent des chercheurs de Laval dans un récent numéro du Canadian Journal of Cardiology.
Dans le cadre d'une étude pilote, Serge Dumont (Service social), Jean Jobin (Médecine), Gilles Deshaies (Sciences de l'éducation), Louis Trudel (Réadaptation) et Chantale Mérette (Psychiatrie) ont suivi, pendant une période de 15 mois, 38 victimes d'infarctus du myocarde. La moitié de ces patients ont reçu le suivi d'usage de leur médecin traitant alors que l'autre moitié des patients ont profité d'un programme de réadaptation multidimensionnelle et d'une réinsertion planifiée au travail. Les patients qui ont profité de ce programme sont retournés au travail, de façon progressive, après 84 jours de convalescence contre 151 jours pour les patients qui ont reçu l'encadrement régulier. Autre fait à signaler, les patients qui ont suivi le programme semblent davantage en mesure de contrôler leurs émotions.
Le programme multidimensionnel comporte des séances d'exercices physiques, qui commencent dès le vingtième jour après l'infarctus et s'étalent ensuite sur 12 semaines. De plus, quatre semaines après l'infarctus, les patients sont conviés à des réunions hebdomadaires pendant lesquelles ils reçoivent de l'information sur différents aspects de leur maladie. Ils profitent aussi d'un suivi nutritionnel d'une diététiste et d'un suivi psychosocial assuré par un travailleur social. "La réintégration progressive et planifiée au travail est la dimension la plus originale du programme, estiment les chercheurs. Elle permet une convalescence d'une durée adéquate selon l'évolution propre de chaque malade ainsi qu'une reprise graduelle des activités liées à la tâche habituelle de travail." Les chercheurs estiment donc que ces résultats intéressants constituent un incitatif pour poursuivre l'évaluation de l'impact des programmes de réadaptation associés à une réintégration planifiée et progressive au travail pour les malades coronariens.
Aux États-Unis, les pertes de productivité attribuées aux maladies cardiaques se chiffrent à 43 milliards de dollars annuellement. Au Canada, les rentes d'invalidité versées aux victimes d'infarctus atteignent 519 millions de dollars par année.