23 juin 1999 |
Les russophones et les russophiles de l'Université
Laval et de la région de Québec ont célébré
dignement le bicentenaire de la naissance du grand poète
et homme de lettres Alexandre Pouchkine, le lundi 14 juin à
16 h 30, au pavillon Alphonse-Desjardins.
Plus d'une centaine de personnes, dont le consul général de la Fédération de Russie, Igor Lebedev, avaient répondu à l'invitation de l'École des langues vivantes, du Cercle Pouchkine, du Centre "Moscou-Québec" et du Programme d'études russes de l'Université Laval de visiter une exposition et d'entendre une conférence portant sur "Les artistes russes dans l'univers de Pouchkine", et d'assister à une soirée musicale russe ponctuée de poèmes de Pouchkine.
La fête de la poésie
"L'anniversaire d'Alexandre Pouchkine est la fête
de tous ceux qui aiment la poésie, car le nom de ce poète
russe, comme les noms de Dante, de Goethe, de Hugo, appartient
à toute l'humanité et à l'éternité",
a souligné Tatiania Mogilevskaya dans son allocution de
présentation des activités de la soirée.
Pour la directrice du Centre "Moscou-Québec", qui est membre associée du CÉLAT (Centre d'études interdisciplinaires sur les lettres, les arts et les traditions) et chargée de cours à l'Université Laval, il est impossible de détacher le nom de Pouchkine de l'histoire de la culture russe comme il est impossible de trouver en Russie le nom d'un autre écrivain autant aimé par tous: par les conservateurs et les novateurs, par les monarchistes et les anarchistes, par les démocrates et les absolutistes. "Aucun autre poète russe n'a autant changé ni influencé la langue russe et cependant, aucun autre poète ne fut autant lié avec la littérature française, a-t-elle signalé. Encore étudiant au lycée, il a été surnommé "Le Français" par ses amis. Il écrivait des poèmes à la manière de Ronsard et Parni, et ses premiers poèmes ont été écrits en français. Et voilà que le plus français parmi les poètes russes est célébré aujourd'hui en Amérique française."
Alexandre Sergueievitch Pouchkine (Moscou, 26 mai 1799 Saint-Pétersbourg, 29 janvier 1837) n'était pas seulement, selon Tatiana Mogilevskaya, l'incarnation même de la liberté, de l'âme russe, un poète, mais également un être humain exceptionnel, qui était "génial et généreux dans chacun de ses gestes et paroles".
Exposition multidimensionnelle
Alexandre Sadetsky devait pour sa part présenter avec
verve et avec flamme l'éphémère exposition
sur Pouchkine l'écrivain et le peintre, qui aura vécu
à peine plus d'une heure dans la salle d'exposition du
Alphonse-Desjardins.
Le responsable du Programme d'études russes de la Faculté des lettres, et professeur au Département de langues, linguistique et traduction, s'est fait un guide passionnant et passionné dans ses commentaires sur une exposition multidimensionnelle et "polycentriste" rendant hommage, par le mot et par l'image, à l'héroïsme et au courage du "poète russe le plus influencé par la tradition occidentale".
Véritable fête pour l'oeil, l'exposition proposait quelque 120 illustrations et portraits de tous formats et de tous médias (estampes, gravures, etc.) accrochés aux murs ou déposés sur tables et dans des montres vitrées, de même que 90 ouvrages environ (brochures, opuscules, recueils, livres d'art richement illustrés) en russe, en français et en anglais tantôt sur la vie de Pouchine, tantôt sur l'ensemble ou sur l'une ou l'autre de ses oeuvres. Toutes ces pièces, notons-le, appartiennent à Alexandre Sadetsky et Tatiana Mogilevskaya.
Musique des mots et des notes
Les célébrations se sont ensuite déplacées
de l'autre côté du corridor, vers 17 h 30, dans la
salle multimédia. Deux heures durant, l'âme russe
en terre québécoise a vibré aux sons des
musiques de Glinka, Rubinstein et Glazounov magnifiquement rendues
par Chantal Masson-Bourque (alto) et Rachel Martel (piano). Puis
aux mots des poèmes de Pouchkine vibrant par la voix de
l'animatrice et comédienne Renée Hudon, par celles
de Véronique Aubut, Mélanie Tardif, Tatiana Lamarre,
Denyse Noreau, Tatiana Mogilevskaya, ou intensément chantés
par Natalie Babenko accompagnée au piano par Fara.
En deuxième partie, une dizaine d'étudiantes et d'étudiants de l'École des langues vivantes ont interprété joyeusement ou "romantiquement", selon le cas ou la tonalité, sept chansons folkloriques russes dont la très populaire "Kalinka". Natalie Babenko et Fara ont doucement mis un point aux réjouissances sur des mélodies de Boulakhov et de Abaza, et des compositions pour piano d'esprit "nouvelâgeux" du talentueux Fara.
L'automne de Pouchkine
Les festivités entourant le bicentenaire de la naissance
d'Alexandre Pouchkine n'ont duré que trois heures à
l'Université Laval. Tatiana Mogilevskaya et Alexandre Sadestky
ont toutefois révélé au Fil que l'exposition
consacrée à Pouchkine a toutes les chances du monde
de reprendre sa place dans la salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins,
en octobre ou novembre 1999.