27 mai 1999 |
Six partenaires ont annoncé, le 18 mai, en présence de la ministre des Affaires indiennes et du Nord Jane Stewart et du ministre délégué aux Affaires autochtones Guy Chevrette, un soutien financier de 630 000 $ à la Chaire Louis-Edmond-Hamelin en recherche sociale nordique. "Ces dons de collaborateurs de la première heure représentent un coup d'envoi pour cette chaire qui témoigne de l'importance qu'accorde l'Université Laval, depuis un demi-siècle, à la recherche et aux études sur le Nord et les peuples autochtones", a déclaré à cette occasion le vice-recteur au développement, Marc J. Trudel. "Les engagements de ces premiers partenaires, a-t-il poursuivi, serviront de levier auprès d'autres souscripteurs éventuels pour dépasser le million de dollars en dotation d'ici l'automne."
À ce jour, les partenaires de la Chaire Louis-Edmond-Hamelin sont le ministère des Affaires indiennes et du Nord du Canada (250 000 $), Hydro-Québec (225 000 $), le secrétariat aux Affaires autochtones du Québec (50 000 $), le ministère des Ressources naturelles du Québec (50 000 $), le ministère des Régions du Québec (50 000 $) et la Fédération des coopératives du Nouveau-Québec (5 000 $).
Le directeur général adjoint de ce dernier organisme, Yves Michaud, a présenté l'apport significatif de sa Fédération de la façon suivante: "Notre don se veut une reconnaissance de l'apport de l'Université Laval, en particulier du sociologue Jean-Jacques Simard et de ses collègues, à cette partie de la Cité que nous constituons. Cette chaire dédiée à la recherche sociale nordique est essentielle car la connaissance est libératrice de tous les intégrismes politiques et culturels."
"Notre participation à cette chaire marque une collaboration de 40 ans du gouvernement fédéral, de ses ministères et organismes reliés au Nord et aux affaires autochtones, avec l'Université Laval, et en particulier avec le Centre d'études nordiques fondé par Louis-Edmond Hamelin", a signalé de son côté la ministre des Affaires indiennes et du Nord, Jane Stewart.
Des bases pour la recherche
"La Chaire Louis-Edmond-Hamelin permettra de donner une
base permanente à la recherche dans le domaine social nordique,
et particulièrement dans le domaine des relations entre
le développement économique et les transformations
sociales", a déclaré le titulaire de la chaire,
Gérard Duhaime, professeur au Département d'économie
agroalimentaire et des sciences de la consommation et responsable
du Groupe d'études inuit et circumpolaires (GÉTIC),
auquel la nouvelle chaire est rattachée et dont elle constitue
un volet de la programmation scientifique. La chaire s'est fixé
comme objectifs, entre autres, d'assurer le développement
de la recherche scientifique de haut calibre dans le domaine de
la modernisation des régions nordiques et circumpolaires,
d'appuyer les études supérieures et la formation
de chercheurs et d'affirmer le leadership de l'Université
Laval dans la recherche nordique en sciences sociales au Canada
et dans le monde. Une partie du programme de recherche favorisera
l'intégration d'étudiants autochtones aux équipes
de recherche, tant à l'Université que sur le terrain.
La nouvelle chaire porte le nom du professeur émérite de l'Université Laval Louis-Edmond Hamelin, géographe et linguiste qui est le père du concept de "nordicité". Elle suscitera notamment des travaux autour de la banque de données sociales "Métrinord". Cette banque rassemblera des statistiques dispersées dans les nombreux organismes gouvernementaux et aura, grâce à la chaire, un caractère permanent, public et indépendant. "Cela permettra à l'Université de jouer un rôle important dans les débats contemporains en fournissant aux acteurs des données et des analyses à partir desquelles ils pourront discuter", a fait valoir Gérard Duhaime. "Nous comptons sur ces données fiables et non contestables pour discuter avec nos partenaires des enjeux du milieu nordique", a d'ailleurs signalé le représentant d'Hydro Québec, Michel Blais.
Des retombées importantes
La création de la Chaire Louis-Edmond Hamelin s'impose
dans le contexte de l'intégration accélérée
des zones nordiques au monde contemporain. Les problèmes
cruciaux du développement de ces régions sont encore
mal connus et les données disponibles restent défaillantes.
Les problèmes du Nord apparaissent également sous-documentés
du point de vie de l'analyse et de la documentation. La Chaire
permettra à l'Université Laval d'attirer les chercheurs
les plus compétents dans le domaine, et ces chercheurs
instaureront des projets d'envergure afin d'atttirer à
leur tour les étudiants les plus doués. Elle aura
par ailleurs des retombées considérables pour l'ensemble
de la société, puisqu'elle permettra à l'Université
de confirmer sa position parmi les institutions désireuses
de rendre systématique et permanente la recherche scientifique
pour documenter, analyser, interpréter le développement
socio-économique du Nord et en infléchir le déroulement.
Le Groupe d'études inuit et circumpolaires (GÉTIC), rassemble des chercheurs universitaires, dont les travaux portent sur les questions autochtones, nordiques et circumpolaires. Il est affilié à la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval (Québec, Canada). Il regroupe les chercheurs, professeurs et étudiants des sciences humaines, il favorise les échanges entre les chercheurs de l'Université Laval et du monde et il leur procure des services collectifs. Le GÉTIC publie, en collaboration avec l'Association Inuksiutiit Katimajiit, la revue internationale Études/Inuit/Studies. Il offre aux chercheurs étudiants et post-doctoraux un milieu intellectuel stimulant, l'encadrement de ses chercheurs de haut calibre, des lieux de travail accueillants dans la plus ancienne et la plus grande université francophone d'Amérique du Nord.