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13 mai 1999 ![]() |
"Ce budget est un pari sur notre capacité d'adhérer tous ensemble à un projet commun qui va nous permettre de traverser la période difficile actuelle sans causer de dommages irréparables à l'institution et sans pénaliser indûment ses membres."
Pour le recteur François Tavenas, qui présentait le budget 1999-2000 de l'Université Laval aux membres du Conseil universitaire, lors de sa séance du mardi 4 mai, l'année universitaire qui s'annonce devra se dérouler sous le signe de la solidarité, car le défi est de taille. "En présentant un budget comprenant un déficit important pour l'année 1999-2000, assorti d'un plan de redressement qui devrait nous amener à l'équilibre budgétaire d'ici quatre ans, la direction est convaincue que c'est là la seule voie et que les mesures retenues sont de nature à mieux positionner l'Université lorsque le gouvernement décidera enfin de réinvestir dans l'enseignement supérieur", a expliqué le recteur.
Les efforts de l'effort collectif
Pour rétablir la santé financière de
l'Université "sans transformer le déficit financier
en déficit intellectuel", le prochain budget tablera
entre autres, selon François Tavenas, sur un accroissement
du recrutement dans les programmes des cycles supérieurs
et sur des mesures concrètes de rationalisation et de décloisonnement
dans la gestion des programmes de 1er, 2e et 3e cycles "pour
permettre à toutes les facultés de réaliser
des accroissements de revenus et des économies de fonctionnement".
Les efforts de simplification et de rationalisation se poursuivront
également du côté de l'administration.
L'Université continuera de miser sur le secteur de la formation continue tout en exploitant mieux des champs de développement comme la gestion, la finance, l'informatique, le multimédia et la photonique dans le but de se créer "d'autres marges de manoeuvre", a fait savoir le recteur. La réalisation de ce projet repose aussi, a-t-il souligné, sur l'utilisation judicieuse d'une partie des surplus actuariels considérables qui sont disponibles dans les différentes caisses de retraite du personnel de l'Université.
"Tous sont appelés à apporter leur contribution à cet effort collectif par lequel nous arriverons à réviser en profondeur la façon de réaliser nos activités et à permettre à l'Université Laval de demeurer dans le peloton de tête des universités québécoises et canadiennes", a insisté le recteur François Tavenas.
Déficit de 28 millions
Le long exposé sur le budget qu'a livré au Conseil
universitaire Jacques Faille, vice-recteur à l'administration
et aux finances, laisse entrevoir un déficit budgétaire
de 28 millions de dollars. L'Université prévoit
encaisser des revenus se chiffrant à 264 millions de dollars
en 1999-2000 : 210,8 millions proviendront de la subvention du
ministère de l'Éducation du Québec, 49,7
millions des droits de scolarité et 3,5 millions des services
extérieurs.
Les dépenses anticipées totaliseraient pour leur part quelque 290 millions de dollars. Le déficit accumulé au 31 mai 1998 était de 83 millions de dollars; celui qui est prévu pour le 31 mai 1999 est de 82 millions, soit un déficit pour l'année en cours de 28 millions conforme aux prévisions de décembre 1998 moins une subvention spéciale de 29,2 millions du ministère de l'Éducation.
On sait que le Conseil d'administration de l'Université avait reçu, à l'occasion d'une séance spéciale tenue le 26 avril, les Orientations et paramètres budgétaires 1999-2000 et Plan de résorption du déficit d'opérations, première étape du processus budgétaire pour 1999-2000. Le projet de budget qui en découle (pour avis au Conseil d'administration) a été accueilli favorablement par les membres du Conseil universitaire, le 4 mai en après-midi, par un vote de 33 voix contre 4. C'est le 19 mai que le Conseil d'administration procédera à l'adoption formelle des budgets de fonctionnement et d'investissement pour l'année 1999-2000.