25 mars 1999 |
Les administrateurs des établissements n'ont pas à
porter le blâme du déficit budgétaire que
connaissent présentement les universités. C'est
principalement au gouvernement péquiste qu'incombe la tâche
d'injecter de l'argent dans le système d'éducation,
afin de régler notamment l'épineux problème
du sous-financement du réseau universitaire.
Tel est le verdict qu'a rendu le chef du Parti Libéral
du Québec, Jean Charest, lors d'une conférence organisée
par le Comité libéral étudiant de l'Université
Laval, le 17 mars, au pavillon Charles-de-Koninck. Après
un appel à la bombe, qui s'est avéré un canular,
le chef de l'opposition à l'Assemblée nationale
a fait son entrée dans un amphithéâtre plein
à craquer, sur un fond d'applaudissements nourris où
perçaient cependant quelques huées. "Le système
d'éducation va de pair avec le développement économique,
a lancé d'emblée Jean Charest. D'où l'importance
que le gouvernement en place propose un plan d'action économique
qui fera en sorte que le Québec rattrape le retard important
qu'il a pris en matière d'éducation par rapport
au reste de l'Amérique du Nord."
Selon Jean Charest, le gouvernement Bouchard n'a pas compris le
sens du mandat que lui a donné la population, lors des
élections du 30 novembre dernier, au cours desquelles le
PLQ aura finalement récolté le plus grand nombre
de voix. Ainsi, a affirmé le politicien, le discours actuel
gravite essentiellement autour de la question de la séparation
du Québec, pendant que la population, elle, ne cesse de
s'appauvrir, matériellement et intellectuellement: "Par
rapport à la moyenne canadienne, les jeunes Québécois
bénéficient de moins de ressources pour étudier.
Dans 10 ou 15 ans, nous connaîtrons d'ailleurs les effets
de cette situation déplorable lorsque les entreprises auront
de la difficulté à recruter chez nous et se tourneront
vers les étrangers pour combler les postes offerts parce
qu'ils seront mieux préparés au marché du
travail."
Les frais au frais
Par ailleurs, le chef libéral a insisté sur la nécessité
de créer une loi-cadre sur les frais de scolarité
qui, selon lui, permettrait l'accessibilité à l'éducation
pour tous, de même que le maintien des frais de scolarité
à un seuil bas: "Le gouvernement doit respecter sa
décision de geler les frais de scolarité. À
cet égard, je lui demande de donner les moyens aux universités
de respecter les engagements qu'il a pris sur cette question."
Qualifiant le gouvernement Bouchard de "dirigiste" et
d'"interventionniste", Jean Charest a dénoncé
l'intention du gouvernement d'accroître son intervention
dans plusieurs secteurs d'activité, une attitude qui s'inscrit
mal, à son avis, dans les tendances nord-américaines.
"La croissance économique au Québec est l'une
des plus faibles en Amérique du Nord, avec pour conséquence
que ce sont nos voisins du Canada et des États-Unis qui
s'enrichissent. Le Québec remporte également la
palme en ce qui concerne les taxes et les impôts, sans compter
le chômage et les coupures dans la santé et dans
l'éducation. Il est temps que tout cela finisse et qu'un
plan d'action économique soit mis de l'avant."