11 mars 1999 |
Un test de dépistage mis au point au Centre de recherche en infectiologie une maladie de la vache encourant des pertes économiques de 1,8 millard de dollars par année en Amérique du Nord
Des chercheurs du Centre de recherche en infectiologie (CRI) ont annoncé, le 1er mars, la mise au point d'un test de dépistage rapide des principales bactéries responsables de la mammite de la vache. Grâce au test d'ADN conçu par l'équipe de Michel G. Bergeron, la présence de ces bactéries indésirables pourra être confirmée en moins d'une heure.
La mammite, ou inflammation de la glande mammaire, est la maladie la plus répandue et la plus coûteuse qui afflige les vaches laitières à travers le monde. Les mammites peuvent être provoquées par une blessure physique, mais la cause la plus fréquente est l'invasion de la glande mammaire par des bactéries ou d'autres microorganismes (champignons, moisissures et, peut-être, virus). La mammite est le souvent causée par deux espèces de bactéries (Streptocoque agalactiae et Staphylocoque doré).
Présentement, il faut compter environ 48 heures pour identifier formellement ces bactéries à l'aide de tests de laboratoire. Ce délai n'est pas sans conséquences puisque pendant cette période les bactéries contaminent le lait, le rendant impropre à la consommation. Pendant l'infection, la production laitière chute fortement et le lait des vaches traitées avec des antibiotiques ne peut être vendu pendant trois ou quatre jours. En effet, la présence de résidus d'antibiotiques interfère avec la fabrication des produits laitiers fermentés (fromage, yogourts), donne une saveur indésirable aux produits laitiers et peut provoquer des problèmes de santé (allergies) chez certains consommateurs. Les pertes économiques qui s'ensuivent atteignent 1,8 milliard de dollars U.S. par année en Amérique du Nord, soit 10 % de la valeur totale de la vente de lait
Les tests mis au point au CRI devraient permettre une surveillance étroite des vaches infectées ce qui favorisera une utilisation plus rationnelle des antibiotiques. Ces tests seront commercialisés par Infectio Diagnostic, une jeune compagnie de biotechnologie établie à Sainte-Foy.