14 janvier 1999 |
Jusqu'au 28 janvier, à la salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins, dix étudiants de l'École des arts visuels exposent leurs oeuvres récentes. À voir, plus d'une quinzaine de pièces qui ont toutes été inspirées par le thème de la Saint-Valentin. Intitulée Follement rose, cette exposition a d'abord pour but de présenter au public les différentes interprétations que peut susciter le thème de l'amour, mais également ceux du bonheur, de l'amitié et du partage. Avis à ceux qui veulent faire le plein de tendresse, aux amoureux ou aux gens en mal d'amour!
L'idée de départ lancée par l'étudiante en communication graphique Virginie Lachance à tous les étudiants de l École des arts visuels était de réunir des oeuvres qui, dès le premier regard, inspireraient au public un sentiment de bien-être. " En rassemblant des pièces abstraites sur le thème de la Saint-Valentin, et des thèmes qui lui sont dérivés, tels que la passion, la tendresse et l'amitié, je voulais créer une ambiance de confort et de chaleur humaine. Une façon, en somme, de démontrer que la Saint-Valentin n'est pas la chasse gardée des couples et que cette fête de l'amour peut être célébrée par tous ". Viennent également compléter cette exposition, des oeuvres plus réalistes qui, tout en célébrant les bienfaits de l'amour, ne manquent pas de souligner les côtés plus terre-à-terre des relations amoureuses.
Eau de rose
L'oeuvre d'Hélène Plante, intitulée Petite histoire
à l'eau de rose, donne d'entrée de jeu le ton de l'exposition:
un large et vaporeux ruban de tulle rose qui s'échappe en cascades
d'une boîte-livre, à la manière des pages d'un bouquin
qui serait privé de ses mots et de son récit. Comme si l'histoire
demeurait inédite ou que, sous nos yeux, elle était en train
de s'écrire. " Je laisse à chacun le soin d'interpréter
ou d'imaginer sa propre histoire d'amour. Mon oeuvre se veut le point de
départ d'un formidable roman à la Guy Des Cars ", déclare
l'artiste en souriant. Plus loin, trois coeurs transparents brodés
de fil rose, captés au vol et insérés dans un cadre
en bois, retiennent en eux une parcelle de matière qui fait tantôt
appel à la passion, tantôt à la douceur ou tantôt
au rêve. Pour Virginie Lachance, la fourrure en léopard, le
duvet d'oie blanche et les étoiles bleues venues du ciel sont en
effet autant d'éléments qui nous font songer aux sentiments
d'affection que les humains entretiennent entre eux. "Munis de leur
cadre, les coeurs peuvent désormais atteindre le statut d'objets
dignes de figurer dans les musées ", dit-elle. J'ai l'impression
de redonner à l'amour ses lettres de noblesse." Les sculptures
en bois et en acier de Mireille Brulotte représentent quant à
elles les fruits de l'églantier, cette rose sauvage qui croît
en jolies haies et qui enjolive nos paysages d'été. La rose,
représentation idéale de l'amour, fait donc, au sol, bonne
figure au sein de cette exposition. "Je travaille presque toujours
avec un sujet qui m'a été inspiré par la nature. Dans
ce cas-ci, j'aime particulièrement cette opposition créée
par le choix des matériaux que je dois façonner à la
dure, en rognant et en cognant, et desquels émerge un objet sensuel
qui inspire la douceur."
Signes des temps
L'oeuvre de Sagana Bouffard est, quant à elle, plutôt réaliste.
Toute petite et tout en ombre, elle montre une tête de personnage
fantomatique surplombant des cercles qui se superposent. Selon lui, la réunion
de ces cercles délimite un espace sexuel à préserver
et à protéger, d'où l'utilisation du condom au bas
de la pièce. Même réalisme du côté de Pierre
Sasseville, avec son oeuvre intitulée Amour aveugle. Au premier coup
d'il, on y décèle une réelle fraîcheur qui fait
sourire. Toutefois, en y regardant de plus près, un léger
sentiment d'angoisse s'installe. Dans des tons de rouge et de mauve, y figure
un personnage aux yeux cicatrisés qui tient amoureusement une poupée
dans ses bras. "Dans mes peintures, il y a presque toujours une dualité
qui s'exprime. Deux façons de voir les choses comme les deux versants
d'une même réalité", explique-t-il.
Le public pourra également admirer les gravures d'Emmanuelle Breton, les peintures de Karine Ouellet, Claire Delisle et Sébastien Desjardins ainsi qu'une pièce sculpturale de Luc Tardif. L'exposition Follement rose se tient du 11 au 28 janvier, à la salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d'ouverture sont, du lundi au vendredi, de 19 h à 17 h.