14 janvier 1999 |
Une spécialiste de la motivation vous indique le chemin à suivre pour coller à vos résolutions du Nouvel An
Les cadeaux sont déballés et oubliés, les sapins de Noël dénudés dorment en bordure des rues et l'écho des douze coups de minuit de la Saint-Sylvestre est allé se perdre dans la froidure de la nuit. À perte de vue se dresse la route d'une nouvelle année qui conduit à une destination inconnue. Face à l'immensité de ce vide qui révèle l'infinie fragilité de la condition humaine, que faire? Que faire, sinon ce que font la majorité de nos semblables: prendre des résolutions.
"Prendre des résolutions répond à une besoin d'actualisation de soi et à un désir de se parfaire comme personne", explique Caroline Sénécal, professeure à l'École de psychologie et spécialiste de la motivation. "Le début d'année semble un moment propice pour le faire parce que c'est un début, le moment d'un renouveau, une occasion de changement. On se fixe des objectifs pour mieux se motiver. C'est une question d'autorégulation de soi."
Il y a trois règles à respecter pour parvenir à tenir ses résolutions et à maintenir la motivation bien vivante tout au long de l'année, poursuit-elle. La première: la résolution doit venir de vous-même, elle doit répondre à des convictions et des valeurs qui sont vôtres et non être imposée de l'extérieur par une pression sociale. "C'est la même chose que dans le cas où des gens entreprennent une thérapie ou un régime amaigrissant; les résultats sont meilleurs lorsque la personne le fait parce qu'elle juge que c'est important pour elle plutôt que pour faire plaisir à quelqu'un d'autre."
La seconde condition de succès, poursuit Caroline Sénécal, est qu'il faut posséder une certaine compétence dans ce qu'on entreprend, c'est-à-dire sentir qu'on a la capacité d'atteindre l'objectif sans y être contraint. Sinon, le risque de découragement est élevé. "Il faut éviter les résolutions qui sont hors de notre portée comme vouloir courir le marathon si on n'a jamais couru auparavant ou apprendre à jouer du piano si on a aucun talent en musique. Si je n'ai pas les compétences, je risque davantage de me décourager et d'abandonner." L'inverse est aussi vrai, ajoute-t-elle. Si l'objectif à atteindre est trop facile, la motivation va s'effriter. Il faut choisir ses défis en fonction de ses compétences.
Enfin, la troisième et dernière condition de succès pour toute excursion au pays des résolutions: il faut recevoir du soutien de ses proches. Il faut se sentir lié, affilié et compris par les personnes significatives de son entourage, rappelle la psychologue. "Si ces trois conditions ne sont pas respectées, prévient-elle enfin, vous risquez d'aller rejoindre la majorité des gens, dont je fais partie, qui ont de la difficulté à tenir leurs résolutions du Nouvel An!"