7 janvier 1999 |
L'avenir des universités
"À l'ère d'Internet et de la globalisation, l'université du futur devra, avec des ressources qui lui permettent une compétitivité internationale, relever les défis de l'innovation pédagogique et de la qualité", a fait valoir le recteur François Tavenas dans un discours prononcé le 15 décembre devant le Cercle canadien de Toronto. Selon le recteur de l'Université Laval, tous les établissements qui, en cette fin du XXe siècle, ont pour mission l'enseignement supérieur et la recherche, vont devoir retrouver leurs caractéristiques originelles, de la relation "maître-disciple" à la mobilité et l'ouverture universelle.
"Ce que les universités font le mieux, c'est, pour utiliser une expression littérale, l'enseignement "de proximité", c'est-à-dire l'éducation qui demande l'analyse, la synthèse et la critique d'une somme aussi large que possible de connaissances, a précisé François Tavenas. Les cours, l'Internet, les livres, les revues et journaux, les études de cas, et le reste, sont de plus en plus accessibles "à distance". Mais l'essence même de l'enseignement universitaire repose sur la relation privilégiée entre le professeur et l'étudiant, relation qui permet à ce dernier l'apprentissage de cette synthèse, analyse et critique du savoir, relation humaine que l'Internet ne pourra pas faire disparaître: au contraire, il va l'accentuer."
Pour François Tavenas, "le champ d'activités des universités n'est pas limité par les frontières provinciales ou nationales. Dans le champ de la création et de la transmission du savoir, l'université de l'an 2000 est en compétition avec toutes les universités du monde et, en définitive, elle n'est en véritable concurrence qualitative qu'à ce niveau et qu'avec elle-même".Il a ajouté que si le Canada veut occuper une place de choix dans la nouvelle économie du savoir, il doit disposer de personnes formées à un niveau compétitif sur la scène mondiale; il doit donc pouvoir compter sur un système universitaire lui-même compétitif pour former ces personnes.