![]() |
3 décembre 1998 ![]() |
Six établissements universitaires au secours d'une industrie en manque de diplômés
Le Québec est devenu, depuis quelques années, avec l'Ontario, l'une des deux provinces où le secteur du logiciel a connu un essor considérable. Plus de 3 000 entreprises de chez nous en fabriquent ou en adaptent en français, en anglais ou en plusieurs langues. On dénombre actuellement quelque 5 000 logiciels québécois pour les domaines de la santé, de la production manufacturière, du commerce de détail, de la distribution en gros, de la construction et du grand public, indiquent des données récentes du ministère de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie du Québec.
Six établissements univesitaires travaillent, depuis 1992, à mettre sur pied un programme de maîtrise interuniversitaire en génie logiciel qui saura répondre adéquatement aux demandes et aux besoins des entreprises. Ces dernières subissent présentement une crise du logiciel marquée par des produits dont la qualité et la fiabilité sont souvent insuffisantes.
Le Conseil universitaire a fait faire un pas de plus à ce projet conjoint ambitieux de maîtrise, à sa séance du mardi 1er décembre, en approuvant l'offre du programme de maîtrise interuniversitaire en génie logiciel qui lui était soumise. Il restera ensuite aux instances décisionnelles des autres partenaires, en l'occurrence l'Université Concordia, l'École de technologie supérieure, l'École polytechnique, l'Institut national de la recherche scientifique (INRS-Télécommunications) et l'Université du Québec à Montréal, à donner leur aval. Le projet devra recevoir, en dernier ressort, l'approbation usuelle de la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CREPUQ) et du ministère de l'Éducation.
Maillage et rationalisation
"La maîtrise interuniversiaire en génie logiciel qui
est proposée n'est pas véritablement un "nouveau"
programme, en ce sens qu'elle sera le résultat du maillage et de
la rationalisation des activités de formation de deuxième
cycle dans le secteur du génie logiciel au Québec, a expliqué
Dinh N. Nguyen, doyen de la Faculté des études supérieures,
lors de la présentation du dossier aux membres du Conseil universitaire.
Chacun de ces établissements offre déjà des activités,
un profil de formation ou même un programme dans le secteur du génie
logiciel.
L'inventaire de leurs ressources, a-t-il précisé, a mis en évidence la complémentarité de leurs expertises et la pertinence d'inscrire le tout à l'intérieur d'un même cadre de formation intégré la maîtrise interuniversitaire en génie logiciel , un programme de type professionnel qui respectera les caractéristiques de chacun des partenaires.
L'axe de Laval
Le programme qui sera offert à l'Université Laval comportera
45 crédits qui seront répartis en trois modules: le module
de base de 21 crédits d'activités obligatoires (des cours
portant, entre autres, sur la gestion de projet en génie logiciel,
les principes et les applications de la conception de logiciels, la vérification
et l'assurance qualité de logiciels); le module de spécialisation
de 12 crédits d'activités à option choisies dans un
seul des six axes de spécialisation du programme donnés soit
à l'Université Laval ("Assurance et contrôle de
qualité"), soit dans les établissements associés;
le module d'intégration qui comprend deux activités obligatoires
("Étude de cas en génie logiciel" et "Projet
en génie logiciel" totalisant 12 crédits.
La mise en marche du programme de maîtrise, qui s'effectuera au sein du Département d'informatique de la Faculté des sciences et de génie, nécessitera la création de deux cours, en plus de l'activité "Projet en génie logiciel", a fait savoir le doyen Nguyen. Soulignons que 10 des 63 professeurs réguliers du programme de maîtrise interuniversitaire en génie logiciel proviennent de l'Université Laval.
Le Conseil universitaire a acquiescé, d'autre part, à la création d'un programme de diplôme de 30 crédits en génie logiciel visant à former des spécialistes en génie logiciel pour les entreprises développant des systèmes logiciels complexes et d'envergure, à remédier à la pénurie d'informaticiens compétents, et à répondre à un besoin de perfectionnement des professionnels en informatique. Ce programme comportera 15 crédits de cours obligatoires et 15 de cours à option. Sa date d'implantation est fixée au trimestre d'hiver 1999.
Autres décisions
Les membres du CU ont par ailleurs accepté que soit créée
une structure d'accueil pour une maîtrise sur mesure. Ils ont aussi
reçu le rapport de la Commission des études sur la reconfiguration
des programmes de baccalauréat, un important document qui fera l'objet
de discussions à la séance de février 1999. D'un autre
côté, ils ont autorisé le changement d'appellation du
Département de langues et linguistique de la Faculté des lettres
en "Département des langues, linguistique et traduction".
Le Conseil universitaire a également reconnu pour avis au Conseil
d'administration le Centre de recherche sur la fonction, la structure
et l'ingénierie des protéines (CREFSIP).