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12 novembre 1998 ![]() |
Le CRSNG et le Conference Board du Canada soulignent les mérites d'un projet de transfert technologique en métallurgie des poudres
Au terme d'un concours national qui a connu son dénouement la semaine dernière à Halifax, l'Université et la firme Précitech ont remporté un des sept Prix d'excellence Synergie attribués par le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie (CRSNG) et le Conference Board du Canada. Plus de soixante projets université-entreprise étaient dans la course cette année et le comité de sélection a retenu ceux qui possédaient le caractère le plus novateur tout en offrant le plus de potentiel pour la prospérité économique du Canada.
Lors de l'annonce des lauréats 1998, Tom Brzustowski, président du CRSNG, a fait ressortir la valeur de ces projets de partenariat sur les plans du développement économique et de la création d'emplois. De son côté, le président du Conference Board, James Nininger, a loué les efforts des partenaires en rappelant que "l'économie du savoir dépend fortement de l'innovation et que la collaboration est la clé pour améliorer la capacité d'innovation du Canada".
Pour sa part, la vice-rectrice à la recherche de l'Université Laval,, Louise Filion, a souligné la contribution des principaux artisans du projet Laval/Précitech en métallurgie des poudres: les chercheurs Roch Angers, du Département des mines et métallurgie et Michel Guillot, du Département de génie mécanique, Ghislain Théberge, Claire Boulé et Louis Desrosiers, de Précitech, et Pierre Pedneau, du Bureau de valorisation des applications de la recherche. Le BVAR a donné un précieux coup de pouce à Précitech pour qu'elle obtienne de l'aide financière du gouvernement du Québec pendant sa phase de démarrage. Le Prix d'excellence Synergie s'accompagne d'une bourse de recherche de 10 000 $ remise aux partenaires universitaires.
De la poudre au four
Précitech est une entreprise québécoise dont le
siège social est situé dans le Parc technologique du Québec
métropolitain. L'entreprise a démarré officiellement
ses activités en 1992 et elle emploie maintenant 55 personnes. Cette
année, son chiffre d'affaires atteint 4 millions de dollars. Précitech
produit des pièces, dont 65 % sont en acier inoxydable, pour divers
marchés: motoneiges, motomarines, serrures de porte et verrous, etc.
Grâce à la métallurgie des poudres, elle parvient à
fabriquer des pièces impossibles à produire avec les méthodes
traditionnelles de coulage ou d'usinage du métal.
La métallurgie des poudres est un procédé de fabrication de pièces métalliques qui existe depuis les années 1930 mais qui a longtemps conservé un caractère artisanal. Pour produire une pièce selon ce procédé, il faut mêler des poudres métalliques aussi fines que de la farine, verser le mélange dans le moule de la pièce à produire, compacter le tout et finalement le cuire à haute température. Le seul inconvénient posé par ce procédé est qu'il n'existait pas de façon de prédire la qualité du produit fini avant d'avoir fabriqué la pièce: la prise de décision reposait uniquement sur l'expérience des gens du métier. C'est pour cette raison que les deux professeurs de la Faculté des sciences et de génie ont été appelés en renfort.
D'une part, Michel Guillot et son équipe ont injecté un peu de science dans cette approche empirique en mettant au point un modèle numérique du procédé faisant appel au calcul par éléments finis. Grâce à ce modèle, il est possible d'optimiser, par simulation informatique, la densité et la résistance d'une pièce, épargnant ainsi des pertes de temps et d'argent. Les chercheurs ont aussi conçu un simulateur pour concevoir l'outillage et la mise en place du procédé dans les presses. D'autre part, Précitech a confié à Roch Angers le mandat d'améliorer le procédé de métallurgie des poudres en vue de fabriquer de nouveaux matériaux. Le professeur met à l'essai le frittage à très haute température pour éliminer les imperfections des alliages.
Une quinzaine d'étudiants-chercheurs ont tiré profit de la collaboration Laval/Précitech pour réaliser des travaux collant de près aux besoins de l'industrie. "Grâce à ce partenariat, dit Louis Desrosiers, les étudiants reçoivent une formation dans des conditions typiques de l'industrie et ils peuvent voir l'évolution du produit qu'ils ont conçu de la planche à dessin jusqu'à la sortie de l'usine. C'est pour eux une expérience inestimable. Nous avons d'ailleurs embauché 80 % des diplômés qui ont travaillé pour nous."
Le CRSNG, par le biais de son programme Partenariats technologiques, a collaboré à la réalisation du projet Laval/Précitech en finançant les projets de recherche menés par Roch Angers et Michel Guillot.