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12 novembre 1998 ![]() |
Réviser le mode de financement des universités de façon à ce que les ressources soient affectées à des programmes qui offrent de réelles perspectives d'emploi, offrir une formation adaptée aux besoins des étudiants d'aujourd'hui et assurer une plus grande accessibilité aux études supérieures. Voilà l'essentiel des propositions que le chef de l'Action démocratique du Québec Mario Dumont avait à faire, en cette période électorale, à la cinquantaine de personnes dont plusieurs candidats de l'ADQ venues l'entendre lors de son passage sur le campus, mardi.
Interrogé par les animateurs de l'émission Coco Rico, enregistrée au Café des poètes du pavillon Alphonse-Desjardins et diffusée sur les ondes de Radio-Campus Laval, Mario Dumont n'a eu que très peu de temps, en fin d'émission, pour faire part de ses intentions concernant la question des études supérieures. Il a tout de même tenu à rappeler que les gouvernements précédents ont mis de côté les besoins des étudiants en détournant les ressources du système d'éducation au profit des structures administratives des institutions universitaires. Il faut, selon lui, que les budgets soient redirigés dans les programmes où la demande d'emploi est plus forte, au détriment des secteurs où la demande se fait moins pressante. En ce sens, l'ADQ prévoit une formule de financement de 130 % pour les programmes offrant les meilleures perspectives d'emploi et une réduction de 70 % des budgets actuellement alloués aux programmes où le marché de l'emploi est inférieur à la moyenne. Par ailleurs, sur la question de l'endettement, Mario Dumont compte miser sur la reprise du programme de remise de 25 % de la dette d'études pour encourager les jeunes à entreprendre des études supérieures. " Le gouvernement actuel a aboli le programme de remise de dette de 25 % instauré en 1990 pour le remplacer par un programme de remise de 15 % ", dénonce Mario Dumont. " Nous entendons rétablir l'ancien programme, en plus de l'étendre aux trois cycles universitaires. Les étudiants de tous les niveaux pourront ainsi consacrer plus de temps à leurs tâches scolaires et moins de temps à gagner leur vie. Car s'ils parviennent à terminer leurs études dans les délais prescrits, soit six ou huit sessions en fonction des domaines d'études, ils sauront qu'ils peuvent bénéficier d'un retour intéressant sur leur dette ", explique-t-il.
Accès à l'emploi
Invité par l'animateur Réjean Breton, professeur en droit
du travail à l'Université Laval, à se prononcer sur
l'accès des jeunes au marché de l'emploi du secteur public,
Mario Dumont affirme que les principes d'ancienneté et de permanence
à tout prix entraînent plusieurs formes d'abus et d'injustice.
En bout de ligne, ce sont les jeunes qui paient la note en ne récoltant
que des emplois de deuxième classe. " Combien croyez-vous qu'il
y a de fonctionnaires de moins de 30 ans au ministère de la Santé
et des Services sociaux ? ", demande Mario Dumont " Un seul !
Et je pourrais poser la même question pour chacun des ministères
: on peut les compter sur les doigts de la main ", ironise-t-il. "
On a mis le cadenas sur la porte de la fonction publique pour les jeunes
et on a réservé les plus belles jobs aux générations
qui nous précèdent. Ce qui a mené à la création
de toute cette panoplie d'emplois occasionnels que l'on connaît aujourd'hui,
des emplois instables qui se prolongent parfois jusqu'à dix ans".
Convaincu que le principe de " job à vie " qui prévalait dans le passé ne peut plus avoir sa place aujourd'hui, au même titre, note-t-il, que la situation de précarité totale dans laquelle les jeunes vivent actuellement, le chef de l'ADQ veut établir une nouvelle forme d'équilibre entre les générations. En misant sur une politique de mobilité des emplois entre les secteurs publics et privés, Mario Dumont voudrait ainsi faire profiter les jeunes d'une certaine expérience acquise au sein de l'appareil gouvernemental pour que ceux-ci puissent ensuite être repêchés par le secteur privé, en raison des compétences qu'ils auront acquises.