12 novembre 1998 |
Participation financière au budget d'acquisition de la Bibliothèque
Près de la moitié des étudiants des trois cycles sont touchés
Invitées à investir dans le budget d'acquisition de la Bibliothèque, les facultés de l'Université n'ont pas toutes répondu, jusqu'à maintenant, à l'appel lancé par le recteur François Tavenas. Si une dizaine d'entre elles ont effectivement fait savoir qu'elles contribueront financièrement à ce budget vital qui permet d'acquérir les revues spécialisées et les autres types d'informations documentaires (film, microfilm, cédérom, etc.) des collections multisupports, des facultés majeures, comme celles de Sciences et de génie, de Sciences sociales, de Sciences de l'agriculture et de l'alimentation, et de Médecine n'ont toutefois pas donné signe de vie, même après la date butoir fixée au 30 octobre. C'est le cas également de la Faculté de pharmacie. La Faculté des lettres a indiqué, pour sa part, qu'elle ne participerait pas pour le moment à l'"effort exceptionnel pour un an ou deux" demandé par le recteur Tavenas. Ces unités regroupent à elles seules près de la moitié des étudiants et des étudiantes des trois cycles inscrits à l'Université Laval.
"Des démarches sont en cours un peu partout, confirme Claude Bonnelly, directeur de la Bibliothèque. Je m'attends à recevoir des réponses incessamment, car il faudra poser des gestes à la mi-novembre, surtout dans les secteurs des sciences et de génie et de médecine, où la majorité de la documentation que l'on acquiert provient des périodiques et des abonnements."
Réponses positives
Les facultés d'Aménagement, d'architecture et des arts visuels,
de Sciences de l'administration, de Sciences de l'éducation, de Foresterie
et de géomatique, de Droit, de Sciences infirmières, de Musique,
de Théologie et de sciences religieuses, de Philosophie, de Médecine
dentaire et l'Institut québécois des hautes études
internationales ont, quant à elles, confirmé leur collaboration
pour un montant totalisant quelque 220 000 $.
Cette somme représente 60 % de l'objectif de 365 000 $ environ qu'on leur avait fixé. C'est dire que la Bibliothèque compte ou comptait aller "chercher" plus de 600 000 $ auprès des six facultés qui n'ont pas manifesté leur intention jusqu'à présent excepté la Faculté des lettres qui a écarté le versement de sa quote-part pour atteindre un objectif global d'un million de dollars.
De nouvelles ressources de maintien
Rappelons que l'Université, en adoptant son budget pour l'année
1998-1999, en juin 1997, a réduit à quatre millions de dollars
le budget d'acquisition de la Bibliothèque qui était auparavant
de six millions, en assortissant cette mesure d'un mécanisme d'appariement
faisant appel à la contribution des facultés.
"Lors de l'élaboration du budget, nous avons fait face à des difficultés extrêmes. C'est ainsi que pour l'année en cours, la direction de l'Université a cherché par tous les moyens à maintenir le budget d'acquisition au même montant que l'an dernier, soit six millions de dollars. Ayant cependant décidé qu'il nous fallait impérativement protéger une certaine capacité de renouvellement du corps professoral, nous avons dû chercher des moyens de dégager des ressources et, en particulier, d'accéder à des ressources nouvelles hors budget", explique le vice-recteur aux affaires académiques et étudiantes, Claude Godbout, dans une lettre adressée à tous les membres de la communauté universitaire, publiée en page 8 du présent numéro du Fil. "C'est ce qui nous a amenés à proposer le mécanisme d'appariement comme moyen pour protéger le budget d'acquisition de la Bibliothèque à son niveau de six millions de dollars, en faisant appel à des ressources nouvelles équivalant à un million de dollars, le budget d'appariement d'un million de dollars devant servir à faciliter l'accès à ces nouvelles ressources", poursuit Claude Godbout,
Ces nouvelles ressources pourraient provenir, selon le vice-recteur, de certaines sources comme le fonds d'enseignement et de recherche des facultés, le retour sur les frais généraux d'activités de recherche, les fonds d'investissement étudiant, le fonds de soutien aux activités académiques des professeurs et d'autres fonds éventuellement disponible aux facultés.
Un développement déséquilibré
À chaque dollar versé par les facultés s'ajoutera donc
un autre dollar puisé dans le fonds d'appariement d'un million de
dollars de l'Université. Le quart de million souscrit présentement
deviendra ainsi un demi-million, portant le budget d'acquisition de la Bibliothèque
à 4,5 millions de dollars. "Si le budget était resté
à quatre millions, si personne n'avait contribué, il aurait
fallu réduire de 50 %. On est bien loin des six millions de dollars,
admet Claude Bonnelly. Nous devrons procéder à des coupures
assez importantes, qui varieront d'une faculté à l'autre,
et qui provoqueront un développement des collections quelque peu
déséquilibré."
L'opération réductrice sera ressentie plus sévèrement du côté des facultés qui n'auront pas participé au financement du budget d'acquisition, annonce le directeur de la Bibliothèque. Il faudra, par exemple, annuler près de la moitié des abonnements d'une faculté majeure comme la Faculté des sciences et de génie, révèle-t-il.
D'autres choix?
La direction de l'Université aurait-elle pu procéder autrement?
"Certains laissent entendre que l'approche proposée aura des
effets néfastes et que le budget d'acquisition des bibliothèques
doit être la seule responsabilité de l'Université. Cependant,
nous n'avons pas, au niveau de l'institution, accès aux sources que
j'ai mentionnées pour tenter de maintenir le budget d'acquisition
et en même temps protéger un certain renouvellement du corps
professoral", répond Claude Godbout, dans un premier temps.
À ceux qui suggèrent d'utiliser sans modalité d'appariement le million de dollars destiné à cette fin, le vice-recteur signale que "cette approche irait à l'encontre des décisions du Conseil d'administration de l'Université Laval, de même qu'elle impliquerait le renoncement à toute tentative d'avoir accès à de nouvelles ressources pour tenter de maintenir le budget d'acquisition. Il n'est cependant pas dans nos intentions d'utiliser ce budget pour d'autres fins que les acquisitions de la Bibliothèque."
Un fonds de soutien permanent
La direction de l'Université Laval et celle de la Bibliothèque
explorent présentement certaines pistes susceptibles d'apporter des
solutions à court, moyen, long terme à l'érosion qui
risque de miner le budget d'acquisition de la Bibliothèque au cours
des prochaines années.
La Bibliothèque et la Fondation de l'Université Laval travaillent ainsi à mettre sur pied une campagne de souscription dans le but de constituer un fonds de dotation de 10 millions de dollars dont seuls les intérêts seront utilisés pour soutenir de façon permanente les besoins de la Bibliothèque. La première phase de la campagne ciblera les grandes fondations canadiennes et américaines.