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15 octobre 1998 ![]() |
Pour les étudiants de Laval qui séjournent dans une université étrangère, aventure et culture riment toujours ensemble
Avant de se décider à participer à un stage d'études dans le cadre du programme d'échanges de la CRÉPUQ (Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec), Danielle Longchamps, étudiante en communication, avait vu du pays, comme on dit. Après avoir passé deux ans dans l'Ouest canadien et six mois en Asie, elle s'est donc décidée à vivre une autre expérience outre-mer au pays de ses ancêtres, en France, plus précisément à l'Université D'Aix-Marseille. Bien qu'elle ait connu plusieurs mésaventures, la jeune femme se souvient aujourd'hui avec bonheur et nostalgie de l'expérience vécue dans cette autre ville-lumière ayant vu naître le peintre Paul Cézanne.
"Je suis arrivée à Aix-en-Provence sac au dos sans trop savoir où j'allais loger, raconte Danielle Longchamps. De fil en aiguille, j'ai trouvé un appartement qui me convenait. Un beau jour, alors que je revenais de faire des emplettes, je découvre ma cuisine littéralement inondée: par malheur, les locataires d'en haut avaient des problèmes avec la plomberie de leur salle de bain, qui se trouvait juste au-dessus de ma cuisine. Vous imaginez la scène..." À partir de ce jour pourtant, les fameux locataires sont devenus des voisins fort appréciés, puis des amis qui lui ont fait découvrir la beauté de la région. "Ce sont toutes ces expériences qui font la beauté d'un voyage, estime Danielle Longchamps. D'où la nécessité d'apprivoiser les gens et les situations et d'aller au-delà des expériences."
La vie de château
Lydia Bouchard, elle, n'hésite pas à dire qu'elle a passé
la plus belle année de sa vie, l'an dernier, au Royal Holloway, University
Of London, vénérable institution londonienne construite en
1885 dans le plus pur style victorien et abritant quelque 4 500 étudiantes
et étudiants en résidence provenant d'un peu partout en Europe.
"J'ai trouvé l'enseignement un peu plus personnalisé
qu'à l'Université Laval, souligne cette étudiante en
histoire. Là-bas, le professeur donne un heure de cours magistral,
suivie d'une heure de tutorat où il rencontre les étudiants
par groupe de cinq ou de six. C'est une formule très agréable.
Évidemment, étudier en anglais s'avère une expérience
assez exigeante mais les professeurs font généralement preuve
de compréhension." Sur la ville de Londres elle-même,
Lydia Bouchard n'a que des éloges: en effet, quel bonheur que de
pouvoir vivre dans une cité débordante de dynamisme, où
la culture et l'histoire sont à chaque coin de rue ... "Je referais
l'expérience demain matin. En fait, je ne pense qu'à cela
depuis mon retour au Québec!"
Selon Marie Le May, adjointe au directeur général des programmes de 1er cycle et responsable des programmes d'échanges d'étudiants, ces réactions témoignent bien de ce qu'éprouvent la très grande majorité des stagiaires. "Il faut voir tous ces visages épanouis au retour, lance-t-elle. En fait, les participants sont les maîtres d'oeuvre de l'aventure; de notre côté, nous offrons tout l'encadrement et le suppport possibles. L'ouverture d'esprit, la débrouillardise, la connaissance de soi et des autres figurent parmi les avantages qu'on peut retirer de cette expérience unique."
Un profil international
Dans cette optique, Olivier Brisson a vécu une expérience
hors du commun, celle de passer une année dans l'une des villes
les plus populeuses et les plus polluées au monde: Mexico. Fréquentant
l'Institut technique autonome de Mexico (ITAM), cet étudiant en science
politique revient pourtant enchanté de son séjour, où
il a nagé, comme un poisson dans l'eau, à travers les filets
poussiéreux de cette mégapole comptant près de quinze
millions d'habitants. S'exprimant couramment en espagnol avant son départ,
Olivier Brisson s'est très bien intégré à son
milieu d'études. "Comme la moitié des volumes étaient
écrits en anglais, le fait de connaître cette autre langue
m'a bien servi", explique-t-il.
De son côté, Marie-Claude Bourgault, étudiante en musique, a pu entendre ce qui se faisait - musicalement parlant - à l'autre bout du Canada, à Vancouver, à la prestigieuse University of British Columbia (UBC). Dans le cadre du programme d'échanges du Groupe des Dix, ainsi appelé parce qu'il regroupe les dix universités canadiennes les mieux cotées en recherche, la jeune femme s'est pour ainsi dire ouverte au monde. "À travers cette expérience, j'ai réalisé qu'il y avait des possibilités d'emploi partout. Je songe même à aller travailler à Vancouver, à la fin de mes études."
"Dans la perspective de former des hommes et des femmes capables d'évoluer avec aisance dans un monde de plus en plus ouvert, l'Université Laval a adopté, en 1996, une politique sur l'internationalisation des programmes et souhaite que d'ici cinq ans, 10 % de ses diplômés aient un profil international, explique Marie Le May. C'est dire l'importance et l'ampleur que vont prendre de plus en plus les possibilités qui sont offertes aux étudiants d'élargir leurs horizons, notamment par un séjour d'études à l'étranger."
En 1997-1998, 81 personnes ont participé au programme d'échanges de la CREPUQ, et ce, dans 51 établissements différents à travers le monde (Europe, Australie, États-Unis, Amérique latine). Pour la même année, 7 personnes ont participé au programme du Groupe des Dix au Canada. En 1998-1999, 86 étudiants et étudiantes s'envoleront vers d'autres universités (CREPUQ), tandis que 29 profiteront du programme d'échanges du Groupe des Dix. Rappelons que le programme de la CREPUQ est offert aux étudiants de tous les cycles, alors que celui du Groupe des Dix est réservé à ceux du 1er cycle.