8 octobre 1998 |
Une exposition retrace les grands moments de l'histoire de la géomatique et de son enseignement à Laval
Que les cartographes du campus le notent: le pas de la porte du Centre de recherche en géomatique (CRG) a subi une métamorphose profonde. À la place occupée pendant longtemps par des rangées de casiers étudiants se trouve, depuis la rentrée de septembre, une exposition d'objets commémorant les grands moments de l'histoire des sciences géomatiques dans le monde et à l'Université. Même si le terme géomatique est relativement jeune - les premiers diplômes émis dans cette discipline en Amérique du Nord portent le sceau de l'Université Laval en l'an 1986 - cette science, née à la même époque que l'astronomie, a un âge qui se compte en millénaires. Une tablette babylonienne sur laquelle a été gravé, 4 000 ans avant Jésus-Christ, un plan topographique de Dunghi, en Mésopotamie, en fait foi.
La géomatique a plusieurs mères: la cartographie, l'hydrographie, la topométrie, l'arpentage, la géodésie, la photogrammétrie, la télédétection et le droit. Sans compter ses proches parents que sont la géométrie et l'informatique. C'est cette réalité complexe que veut transmettre l'exposition réalisée par la coordonnatrice de la recherche au CRG, Annick Jaton, et par les professeurs du Département des sciences géomatiques, Michel Boulianne et Rock Santerre. Pour y arriver, les trois responsables ont choisi de mettre en valeur des objets scientifiques qui traînaient sur les tablettes empoussiérées des laboratoires.
Un siècle d'histoire
L'inventaire de ces objets a révélé la présence
de trésors qui ont miraculeusement survécu à une succession
de déménagements. L'École d'arpentage, fondée
en 1907, a quitté le Quartier latin en 1925 pour s'installer dans
les locaux de l'École de chimie sur le boulevard de l'Entente. En
1950, elle emménageait dans un pavillon tout neuf situé sur
le campus de l'Université (aujourd'hui pavillon Abitibi-Price). En
1978, on la déplaçait vers ses locaux actuels situés
au pavillon Louis-Jacques-Casault. Aujourd'hui, ces objets, qui tous ont
servi à l'enseignement ou à la recherche à un moment
ou à un autre de ce siècle, racontent l'histoire beaucoup
plus longue d'une science vieille de 6 000 ans.
Réalisée grâce à la collaboration de Pierre Gagnon, Stéphanie Bourgon, Richard Gauthier, Gaston Grenier et Jean-Arthur Fradette, cette exposition s'adresse d'abord aux 200 étudiants du bac, aux 50 étudiants-chercheurs et aux 50 professeurs et professionnels de recherche pour qui la géomatique est le pain quotidien. "Il y a là des objets que même les spécialistes du domaine ne connaissent pas", assure Rock Santerre. Mais les responsables espèrent aussi promouvoir la connaissance de la géomatique auprès de l'ensemble de la communauté universitaire de même qu'auprès des visiteurs du CRG.
Pour visiter l'exposition, il suffit de se rendre près du Centre de recherche en géomatique, situé au local 0611 du pavillon Louis-Jacques-Casault. D'ici un an, l'exposition s'enrichira d'une collection de photographies aériennes, d'images satellite et de cartes de Québec et de sa grande région.