1er octobre 1998 |
Cette année encore, 2 000 stagiaires de la Faculté des sciences de l'éducation se rendront dans 160 écoles primaires et secondaires de la région de Québec et Chaudière-Appalaches.
L'Université Laval se classe nettement en tête des huit universités québécoises qui envoient des stagiaires en milieu scolaire, en ce qui a trait au taux de satisfaction à l'égard des chargés de formation pratique ou des superviseurs universitaires.
C'est ce qui ressort d'une vaste enquête sur l'organisation des stages en milieu scolaire menée par la Fédération des enseignantes et enseignants de commissions scolaires, en mai et juin 1996, auprès du personnel enseignant de 259 écoles, 165 du primaire et 94 du secondaire, situées dans 88 commissions scolaires, réparties dans toutes les régions du Québec.
Les enseignantes et les enseignants des niveaux primaire et secondaire de la région de Québec et Chaudière-Appalaches (régions 03 et 12), qui sont rattachés à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval, sont en effet celles et ceux qui démontrent le degré de satisfaction le plus élevé vis-à-vis de leur relation avec les 50 à 60 chargés de formation pratique qui se sont rendus dans leurs écoles pour superviser les stages des étudiants universitaires en éducation.
Ainsi, les chargés de formation pratique de l'Université se classent premiers sous les quatre aspects étudiés, c'est-à-dire leur disponibilité (94,1 %, devant l'Université du Québec à Chicoutimi 87,5 %), le soutien apporté aux enseignants (94,1 % comparativement à 75 % pour l'UQAC, 50 % pour l'Université de Montréal, 45 % pour l'Université du Québec à Montréal, etc.), la reconnaissances des compétences des enseignants (100 %, ex æquo avec l'Université du Québec à Trois-Rivières, suivies par l'UQAC avec 87,5 %), et la prise en compte de la réalité scolaire (88,2 % contre 87,5 % pour l'UQAC et 83,3 % pour l'U de M).
Un réseau bien structuré
"Ces chiffres de la FECS viennent simplement valider l'évaluation
que nous effectuons à chaque fin de stage auprès de nos étudiants
et des enseignants associés", commente Jean D. Bélanger,
coordonnateur de la formation pratique au secondaire à la Faculté
des sciences de l'éducation. "C'est énorme. Tout le monde
est un peu emballé. Si vous demandez à un étudiant
de ce programme s'il veut laisser tomber un stage, il va certainement refuser.
Nos étudiants et nos étudiantes sont bien contents de faire
700 heures de stages", d'ajouter le doyen Jean-Claude Gagnon.
Aux dires du coordonnateur et du doyen, la région de QuébecChaudière-Appalaches est la seule à bénéficier au Québec d'un réseau d'écoles associées vraiment structuré. L'Université Laval a signé des protocoles d'entente avec toutes les commissions scolaires des régions 03 et 12 et elle s'apprête à reconduire ces conventions. En 1998-1999, les étudiantes et les étudiants inscrits au baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire (BEPP) et au baccalauréat en enseignement secondaire (BES) de la FSE pourront du reste suivre 2 000 stages dans quelque 120 écoles primaires et une quarantaine d'écoles secondaires.
Sur le terrain
Ces expériences d'études pratiques prennent habituellement
trois formes: un stage initial, au cours duquel le ou la stagiaire passe
une journée par semaine dans une école; un second qui s'étend
sur cinq semaines consécutives; un stage terminal, pendant lequel
le futur enseignant ou la future enseignante sont intégrés
à l'école d'août à décembre.
Julie Vallée est en train de vivre cette étape ultime et combien importante de ses études en enseignement secondaire (BES), au sein d'un bac qui dure quatre ans et qui lui a fait vivre trois stages... dans trois écoles différentes. "Ce type de formation m'a apporté de l'expérience et m'a donné confiance en moi, de témoigner Julie, qui est actuellement stagiaire à l'École secondaire de Neufchatel. Mon premier stage m'a permis de voir si j'étais à l'aise en classe, mon second, si je possédais toutes les compétences requises par la fonction. Ce fut d'ailleurs celui des ajustements à apporter." De sa relation avec les enseignants associés, elle retient la très grande disponibilité de ces derniers et leur ouverture à la discussion. Selon elle, les élèves qu'elle a côtoyés se sont montrés, en général, très coopératifs.
Cette très grande collaboration des divers milieux scolaires qu'ont pu constater par ailleurs Jean-Claude Gagnon et Jean D. Bélanger à l'endroit du Réseau des écoles associées à l'Université Laval s'est également fait sentir à l'École secondaire de Neufchatel, mais d'une façon particulière. "Comme nos enseignants sont très intéressés et très engagés dans les nouvelles approches pédagogiques, nous avons mis nos meilleurs pédagogues à la disposition des 19 stagiaires qui peuvent pleinement profiter de notre "école en mouvement"", raconte Mahfoud Mami, directeur de l'école depuis 1983.
Le temps, c'est de l'argent
Si le directeur note avec bonheur, d'une part, que "l'étudiant
est beaucoup guidé" sur place par l'enseignant associé
et le chargé de formation pratique de la Faculté ("un
acquis très important"), il s'inquiète pourtant, d'autre
part, de la charge très lourde à supporter qu'est devenu dans
les école ce type d'encadrement. "Comme nous devons accueillir
de plus en plus d'étudiants stagiaires, le problème de la
disponibilité des enseignants dans les centres de formation que sont
les écoles continue de s'amplifier, s'inquiète Mahfoud Mami.
L'État a à choisir: il devra investir les ressources nécessaires
pour mieux former les futurs enseignants."
"Je suis en contact permanent avec le recteur pour trouver une solution aux très graves difficultés financières que l'on connaît dans le réseau, révèle le doyen Jean-Claude Gagnon, qui considère que l'activité de formation pratique n'est pas compressible. "Je me préoccupe d'ailleurs de faire valoir l'engagement personnel, professionnel très profond d'un certain nombre de professeurs qui ont mis toutes leurs énergies et toute leur expérience dans le Réseau des écoles associées. Il ne faudrait tout de même pas que ce soit, en bout de ligne, après cinq ans d'expérience, une grosse difficulté financière qui remette en question un travail aussi important", juge le doyen de la Faculté des sciences de l'éducation.