1er octobre 1998 |
Profil
Mélanie Tardif interrompt ses études en littérature pour faire la Course destination monde
Que faire quand on reçoit, en même temps, une réponse positive à une demande de bourse du FCAR pour commencer des études de maîtrise en littérature québécoise et une convocation à une entrevue de sélection pour la Course destination du monde? On fait comme Mélanie Tardif: on file à Montréal pour affronter le jury de la Course.
À cette étape de la sélection des candidats pour la saison 1998-1999 de la série télévisée, cette diplômée en philosophie de l'Université Laval fait partie d'un groupe déjà sélect de 40 jeunes - sur un total de près de 400 candidats - qui avaient survécu au premier tamisage. Le jury semble avoir été séduit par son imagination et sa créativité: en guise de texte de présentation, Mélanie Tardif avait écrit une nouvelle futuriste où elle incarnait une apprentie-thaumaturge.
Coup de pompe au Mexique
La deuxième ronde permet à l'équipe de Radio-Canada
de retenir 16 candidats qui auront huit jours, une caméra et 1 000
dollars en poche pour revenir avec deux films. "L'aventure!",
se souvient Mélanie Tardif. "Je n'avais jamais tenu une caméra
dans mes mains et jamais fait de montage vidéo, à l'exception
du petit film que j'avais joint à mon dossier de candidature quelques
semaines plus tôt. Je m'embarque pour le Mexique, une terre inconnue,
une langue inconnue." Produire deux films en huit jours dans ce contexte
est une expérience très éprouvante mais, dans l'avion,
au retour, Mélanie Tardif se dit pour la première fois qu'il
faut vraiment qu'elle la fasse, cette course.
Et la voilà aujourd'hui prise dans le tourbillon des préparatifs de départ. Bondissante d'énergie, gonflée à bloc par cette nouvelle expérience à vivre, Mélanie Tardif court les séances de formation, les rencontres d'information et les activités de promotion. Elle apprend à manier une caméra et à soigner une piqûre d'insecte, elle s'initie à la politique internationale et établit des contacts à l'étranger.
Coup de coeur pour les minorités
Attirée par les cultures nordiques, la jeune étudiante
de Québec s'est bâti un itinéraire à la hauteur
de ses goûts. Depuis qu'elle a accompli un certificat en études
russes et qu'elle est allée poursuivre son apprentissage de la langue
à l'Université d'État des sciences humaines de Russie,
par l'entremise du Centre Moscou-Québec de l'Université Laval,
Mélanie Tardif cultive une vive curiosité pour cette région
du monde. Elle compte bien y retourner dans le cadre de la Course. À
partir de la mère-Russie, elle explorera quelques pays de l'ex-URSS,
l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie. Elle visitera aussi la Syrie
et l'Iran. Mais elle n'est pas de celles qui s'enferment dans une passion
géographique. Elle planifie également une incursion en Afrique
noire (Mali, Sénégal) et au Viêt-nam. "La diversité
des paysages, des ethnies et des dialectes me fascine, j'aime m'intéresser
aux minorités plutôt qu'à la culture dominante d'un
pays", ajoute Mélanie.
Évidemment, comme les sept autres participants, Mélanie Tardif a ses moments d'angoisse: "Ce qui m'énerve le plus ce sont les exigences de production (15 films en cinq mois). Le rythme est rapide, il faut garder la forme et le moral. Mais pour ce qui est de voyager seule,je ne suis pas trop inquiète, j'ai l'habitude."
Mélanie la philosophe, la russophile, la comédienne et écrivaine a l'intention de raconter des histoires aux téléspectateurs en privilégiant la fiction plutôt que le documentaire. Peut-être ferons la connaissance de l'apprentie-thaumaturge dans un de ses films? La première émission de la Course destination monde sera diffusée à la SRC le dimanche 8 novembre, à 17 h.