1er octobre 1998 |
Le président du CRSNG réaffirme son credo: la science fondamentale crée la prospérité. Encore faut-il lui en donner les moyens.
Il manque environ 250 millions de dollars au budget annuel du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) pour répondre aux besoins actuels de développement de la recherche en sciences pures et appliquées au Canada. Voilà, en substance, ce qu'a déclaré Tom Brzustowski, président de l'organisme, lors de la conf�rence qu'il prononçait à Québec mardi, devant les membres de la Chambre de commerce et d'industrie du Québec métropolitain.
Alors que les politiciens fédéraux se demandent s'il faut utiliser les surplus budgétaires pour abaisser les impôts ou pour augmenter l'enveloppe consacrée aux programmes sociaux, le président du CRSNG dit ignorer, pour le moment, si le redressement des finances publiques canadiennes amèneront plus de fonds dans son jardin.
Après quelques années de vaches maigres, le CRSNG a profité d'une augmentation de 70 millions de dollars lors du dernier budget fédéral. La part du lion de cette hausse a été dirigée vers les programmes de bourses pour les jeunes chercheurs. Si nous recevons de nouveaux fonds, ils seront répartis équitablement entre nos trois grands programmes, affirme-t-il. Présentement, la moitié du budget (250 M $) est allouée à la recherche fondamentale, 22 % (110 M $) va à la recherche appliquée et au partenariat et 28 % (140 M $) au soutien des jeunes chercheurs. Peu importe si ce budget demeure stable ou s'il est augmenté, la part consacrée à la recherche fondamentale sera maintenue au cours des prochaines années, a déclaré le président du CRSNG.
Laval cinquième au Canada
"Je ne me sentirai pas lésé si la plupart d'entre
vous ignorent ce que l'acronyme CRSNG veut dire, a lancé Tom Brzustowski
à la soixantaine de personnes venues l'entendre lors d'un petit déjeuner
de la Chambre de commerce. C'est le cas aussi à Ottawa où
l'existence du CRSNG est un véritable secret d'état!"
La recherche appuyée par le CRSNG a pourtant une grande incidence
sur le bien-être et la prospérité économique
du pays et de la région de Québec, s'est-il efforcé
de démontrer. D'abord, a-t-il rappelé, l'Université
Laval obtient 24 millions de dollars du CRSNG cette année, ce qui
la place au cinquième rang parmi les soixante universités
canadiennes.
Tom Brzustowski a cité quelques cas où des travaux fondamentaux de chercheurs de Laval, financés par le CRSNG, ont conduit à la création d'entreprises génératrices d'emplois ou à des transferts technologiques réussis: Christian Roy (Pyrovac), Keith Thomson (Viasat), Yves Pouliot et Sylvie Gauthier (Advitech), Marc Tremblay (HexaVision), Michel Pigeon (Chaire industrielle sur les bétons projetés et les réparations minces) et Line Rochefort (restauration des tourbières).
La filière partenariat
Les réseaux de recherche et la recherche en partenariat fonctionnement
à merveille au Québec, estime le président du CRSNG.
"Ils fonctionnent tellement bien qu'à une occasion, cela a créé
un réel problème pour moi. Lors du premier concours du Programme
de réseaux de recherche du CRSNG de mars 1997, des dix propositions
d'établissement de réseau, seulement trois ont été
retenues. Ces trois propositions venaient toutes du Québec, dont
deux de l'Université Laval" (réseau Polynies dirigé
par Louis Fortier et réseau Bactéries lactiques dirigé
par Christophe Lacroix). Comme vous vous en doutez, des résultats
de cette nature, dans le contexte d'un concours national organisé
par un organisme fédéral, étaient inattendus et délicats.
Mais ils avaient été jugés les meilleurs en fonction
de critères rigoureux et à l'issue d'un concours indépendant."
Finalement, Tom Brzustowski a annoncé que l'un des sept prix Synergie 1998, attribués en partenariat avec le Conference Board du Canada, allait être décerné, le 4 novembre, à l'Université Laval et Précitech pour leur partenariat dans le domaine de la métallurgie des poudres.