24 septembre 1998 |
Loin de céder à la psychose entretenue par certains médias au sujet de l'amiante, l'Université Laval a plutôt opté, pour sa part, pour une approche dictée par la rigueur de la logique que l'on pourrait qualifier de "scientifique". "Nous n'enlèverons pas tout l'amiante à la grandeur de l'Université Laval, mais seulement à certains endroits, de façon préventive", confirme Serge Demers, conseiller en prévention rattaché à Santé, sécurité et avantages sociaux de l'Université.
La prévention semble du reste le mot clé sur lequel se fonde l'attitude de l'Université Laval, puisque cette dernière est la première des universités du réseau québécois à avoir procédé à la confection d'un registre qui identifie clairement tous les endroits de son campus où l'on a repéré la présence de l'amiante, en particulier dans les pavillons construits ou rénovés avant 1980.
Ce précieux outil de gestion de plus de 500 pages, comportant nombre de plans en couleurs, est le fruit d'un patient travail d'inventaire qu'a effectué François Hébert, du Service des immeubles, dès le mois de mai 1997, à partir des plans et devis puis de visites des lieux. "Ce sont plus de 300 échantillons de matériel qui ont été prélevés et analysés au cours de cette opération", précise-t-il.
Pas de risque pour la santé
Certains travaux de désamiantage partiel touchant au "vieil"
amiante à risque, c'est-à-dire principalement celui qui est
"âgé" de plus de trois décennies et qui est
soufflé et friable, ont déjà eu lieu cet été,
par exemple, au pavillon Louis-Jacques-Casault. Le registre établi
par le Service des immeubles prévoit par ailleurs que d'autres travaux
seront nécessaires au cours des prochaines années dans des
secteurs très circonscrits des pavillons Adrien-Pouliot, Alexandre-Vachon,
Paul-Comtois, Félix-Antoine-Savard, Charles-De Koninck et Louis-Jacques-Casault.
Dans la plupart des cas, on procédera à l'enlèvement
de l'amiante servant d'isolation pour la tuyauterie et les réservoirs
des salles mécaniques.
"C'est surtout l'amiante soufflé qui cause problème et non les panneaux ou les tuiles en amiante-ciment, explique Serge Demers. Quand on n'y touche pas, il n'y a pas de problème." Des analyses de qualité de l'air effectuées à l'intérieur des bâtiments du campus indiquent d'ailleurs que la santé des personnes occupant ces édifices n'est pas menacée par l'amiante, "les résultats étant bien en deçà des normes, toutes fibres confondues", fait remarquer le conseiller en prévention.