10 septembre 1998 |
Les joueurs de la Ligue universitaire d'improvisation entreprennent une nouvelle saison le 11 septembre
Une rencontre avec les joueurs de la Ligue universitaire d'improvisation s'avère à tout coup une expérience électrisante. En effet, cette bande de joyeux drilles parle d'improvisation avec tellement de passion que vous vous surprenez à les envier, eux et leur joie de vivre assurément contagieuse. Quand le Fil les a rencontrés, ces grands parleurs devant l'Éternel étaient d'ailleurs à quelques jours de disputer leur premier match de la saison. Autant dire que l'atmosphère était à la fête et que les blagues fusaient de toutes parts.
"Cette saison revêt un caractère particulier puisque l'équipe compte un nombre record de 14 recrues, soit la moitié de la ligue, explique Isabelle Carpentier, présidente de la LUI. Choisies lors d'auditions qui se sont déroulées le 5 septembre, ces recrues apporteront du sang neuf et une nouvelle énergie sûrement bénéfiques pout tout le monde. Peut-être même assisterons-nous à un style de jeu différent; chose certaine, cette saison promet d'excellents moments."
Un sport extrême
Cumulant quatre ans de bons et loyaux services dans la LUI, Isabelle Carpentier
qualifie d'"art de l'instant" l'improvisation, ce jeu qui consiste
à composer sur-le-champ une histoire qui se tienne à partir
d'un thème déterminé par le hasard. Tout un défi
quand on considère que les joueurs disposent d'à peine quelques
secondes pour décider sous quel angle ils aborderont le thème.
"Chaque joueur doit savoir s'adapter très rapidement à
la situation et ne pas suivre nécessairement sa première idée,
mais être à l'écoute des autres", précise
Isabelle Carpentier. Jacinthe Dubé, elle, définit l'improvisation
comme un sport extrême, au même titre que le saut à l'élastique,
communément appelé bungee: "On est constamment sur le
qui-vive, ne sachant jamais ce qui va arriver d'un instant à l'autre.
On a vraiment l'impression de sauter dans le vide."
Tendus comme des cordes quand ils sautent dans l'arène, les joueurs ont à coeur de donner le meilleur d'eux-mêmes à un public qu'ils tiennent d'ailleurs en haute estime. "Sans public, on resterait chez nous à faire des blagues dans notre salon, lance Mike Lacroix. C'est le public qui nous force à nous dépasser." Pas masochistes pour deux sous, nos joueurs affirment unanimement faire de l'impro parce qu'ils en éprouvent du plaisir, point à la ligne. "Le jour où l'exercice te pèse sur le dos, cela ne sert plus à rien de t'y adonner", laisse tomber Dominic Lapointe, qui a d'ailleurs remporté le titre de recrue de l'année, en 1997. "Tu es mieux de prendre ta retraite."
Reléguant au second plan la performance donc, l'équipe de la LUI ne joue pas pour gagner. Car trop de compétitivité amènerait trop d'agressivité, ce qui va tout à fait à l'encontre de la philosophie de la ligue, selon Isabelle Carpentier. "Finalement, faire de l'improvisation ne se limite pas aux parties que nous jouons devant le public, conclut Dominic Lapointe. Les valeurs que véhiculent l'impro, comme le respect, la complicité et la capacité d'écoute, s'appliquent définitivement à tous les domaines de la vie."
Fondée il y a 17 ans par un étudiant de l'Université Laval, Réjean Labrie, la LUI compte quatre équipes: les Carreaux, les Piques, les Coeurs et les Trèfles. Les prochains spectacles ont lieu au Grand salon du pavillon Maurice-Pollack, à 20 h, les 11 et 18 septembre, de même que les 2, 9 16 et 23 octobre. Le coût des billets est de 5 $ pour les étudiants (6 $ autres). On peut se procurer une impro-passe valable pour cinq matchs pour 15$. Pour information, 656-2765.