10 septembre 1998 |
"Loin de détenir la vérité absolue, l'Ombudsman doit être en dialogue constant avec l'environnement universitaire et doit se présenter comme un recours ouvert, accueillant, disponible, compréhensif, indépendant et vigilant. (...) À l'opposé d'un personnage isolé et lointain, l'Ombudsman doit pouvoir prendre part au débat, entendre toutes les parties, sans qu'on craigne pour sa neutralité, qu'on entrevoit un jeu d'influences ou que cela semble contrevenir à son mandat."
Entrée en poste le 20 avril 1998, l'ombudsman Lucie Lavoie a annoncé, lors de la séance du Conseil universitaire du mardi 8 septembre, les couleurs qui déteindront sur son mandat au cours des prochaines années. Elle a d'ailleurs intitulé À l'heure du dialogue son rapport annuel 1997-1998, rédigé en majeure partie par elle-même, mais aussi par Pierre Potvin et Bernard Tousignant, qui ont assumé pendant quatre mois la fonction de protecteur universitaire.
Une clé, l'information
S'il étale peu de statistiques comparativement aux documents
des années précédentes et ne met en évidence
que deux recommandations, le rapport de l'ombudsman contient par contre
une bonne dose de pistes de réflexion et d'observations. Au sujet
de l'admission aux programmes contingentés, Lucie Lavoie écrira
ainsi, à la suite de la mise sur pied d'un comité d'étude:
"Il en ressortira, je le souhaite, d'une part, des principes et des
pratiques rejetant ce que le système actuel comporte d'incorrect
et, d'autre part, une volonté de garantir des processus fiables et
des décisions pertinentes."
Visiblement préoccupée par le règne de la boîtte vocale et les comportements des personnes qui diffusent l'information à l'Université, l'ombudsman insiste par ailleurs pour que celle-ci soit non seulement accessible au moment opportun mais qu'elle soit aussi bien comprise. Elle recommande donc "que toutes les instances de l'Université reconnaissent le droit à l'information comme un droit fondamental." Dans son autre recommandation, Lucie Lavoie demande que l'on modifie la première phrase du préambule du Règlement concernant l'Ombudsman ("L'Ombudsman assure le respect des droits fondamentaux, de la justice et de l'équité de traitement des membres de la communauté universitaire.") pour qu'elle se lise comme suit: "L'Ombudsman s'assure que les membres de la communauté universitaire soient traités avec justice et équité dans le respect de leurs droits fondamentaux." Selon l'ombudsman, cette nouvelle formulation acquiert une signification déterminante parce qu'elle interpelle l'imputabilité des décideurs.
Les protecteurs universitaires intérimaires Pierre Potvin et Bernard Tousignant ont pour leur part mis le doigt sur un certain nombre de problèmes qui vont du niveau de prise de décision ("Nous avons été et parfois déçus de constater chez des personnes en poste à différents niveaux, la difficulté d'assumer des décisions dont tous les éléments ne sont pas explicitement prévus dans le cadre réglementaire.") au délai de délivrance du relevé de notes ("On devrait recourir systématiquement au support informatique: chaque étudiant pourrait et devrait consulter son dossier. Le recours au support informatique devrait également être prévu dans le cadre réglementaire."), en passant par la qualité de l'enseignement ("Nous avons pu constater que le souci de la qualité des enseignements et des programmes n'est pas toujours au premier plan chez tous les intervenants.").
Des chiffres
Le rapport annuel révèle finalement que les protecteurs universitaires
par intérim et l'ombudsman ont reçu 575 requêtes au
cours de l'année 1997-1998, dont 233 ont donné lieu à
des plaintes. Ces requêtes provenaient à environ 80 % du milieu
étudiant et portaient, entre autres, sur les règlements (36
%), les problèmes financiers (27 %), les droits de la personne (12
%), l'encadrement pédagogique (10 %), les relations avec les services
(4 %) et des conflits (3 %).