27 août 1998 |
"Je n'ai pas assez de 24 heures dans une journée... Le temps passe trop vite... Je ne m'en sortirai pas... Le trimestre est trop court..." La gestion du temps représente une des causes importantes de consultation au Service d'orientation et de counseling de l'Université Laval.
Selon la psychologue Anne-Louise Fournier, deux raisons expliqueraient la crainte du manque de temps qui tenaille à l'occasion ou en permanence certains étudiants ou certaines étudiantes. En premier lieu, il faut remonter à l'époque des études collégiales, où l'on n'a pas appris à gérer son temps. "Souvent, on a réussi ses études au niveau collégial sans gérer son temps, en travaillant à la dernière minute, de façon sporadique, mais sans développer une routine de travail, une régularité, sans prendre le temps de penser à planifier son temps, explique la psychologue du Service d'orientation et de counseling. Au cégep, les examens sont plus fréquents, les travaux viennent plus rapidement; on a moins besoin d'y penser. Quand on arrive à l'université, on doit composer avec beaucoup de périodes où il n'y a pas d'évaluation. Alors, les étudiants ne se sentent plus pressés..."
Apparaît à ce moment le laisser-aller, l'éparpillement dans les activités. On perd de vue les priorités, on s'engage dans quantité d'activités plus ou moins importantes, qui grugent des heures précieuses à celles qui sont essentielles. "Plus les évaluations sont régulières et plus les examens sont nombreux, plus ce genre d'encadrement favorise une bonne gestion du temps", estime Anne-Louise Fournier. La cause principale du problème de gestion, c'est donc l'encadrement.
La réalité économique joue également dans l'apprentissage plus ou moins difficile de l'écoulement (et parfois de l'écroulement) des heures. Le phénomène des études à temps plein combinées à un emploi à temps partiel est monnaie courante de nos jours. On estime en effet que 60 % environ des étudiants et des étudiantes occupent un emploi qui absorbe plus de 10 heures de leur temps chaque semaine. Le défi de la conciliation entre ces deux types d'activités "concurrentielles" se trouve dès lors posé dans toute son acuité.
Contretemps et contrecoups
Peu importe la discipline, peu importe que l'on soit inscrit en
sciences humaines ou en sciences pures, la mauvaise gestion du
temps frappe autant d'un côté que de l'autre, atteignant
ses points culminants lors des intenses périodes d'anxiété
que sont la mi-trimestre et la fin du trimestre.
Et, inévitablement, ses conséquences se font sentir sur les résultats scolaires (moins bonnes notes, abandons, échecs, voire exclusion du programme) et sur le plan de l'estime de soi (grand sentiment d'insatisfaction). Sans parler ici de la procrastination, cette tendance à toujours remettre à plus tard, qui dérive en droite ligne d'une gestion du temps déficiente.
Se sauve qui peut
Il est possible de se sortir du bourbier de l'agenda universitaire
dans lequel on aurait pu s'enliser malencontreusement. Contrairement
à ce que pensent plusieurs étudiants, la gestion
du temps, ce n'est pas établir une grille-horaire fixe
pour le trimestre. "C'est loin d'être le cas, car il
n'y a pas deux semaines pareilles, les exigences des travaux ne
sont pas les mêmes d'une semaine à l'autre",
tient à souligner la psychologue du Service d'orientation
et de counseling.
Les mesures de redressement s'échafaudent donc en fonction de chaque individu. Première étape primordiale: établir ses priorités pour le trimestre ou pour l'année: quels sont ses buts, ses objectifs, et ce, bien avant le début des cours. Puis à partir des syllabus distribués dans la première semaine de cours, soupeser la quantité d'ouvrage, remarquer le type d'évaluation et de travaux pour répartir la somme de travail de semaine en semaine. On peut prévoir un emploi, mais il faut d'abord le reconnaître comme une priorité, si l'on veut faire ressortir le but que l'on cherche à atteindre.
Établir ses priorités, c'est aussi, selon Anne-Louise Fournier, apprendre à ne pas essayer d'être un étudiant parfait ou modèle. "C'est de savoir si on est meilleur pour étudier le matin, l'après-midi ou le soir... C'est essayer d'y aller selon son propre rythme, son fonctionnement personnel... Il n'y a pas de bon ou de mauvais choix dans les objectifs qu'on se fixe. Il ne faut surtout pas tenter de suivre un modèle parfait: cela, on n'y arrive pas", avertit-elle.
La bouée des exposés
Les conseillers et les conseillères du Service d'orientation
et de counseling inviteront bientôt ceux et celles qui ont
besoin d'un bon coup de main à des rencontres au cours
desquelles ils apprendront à apprivoiser le temps. Ces
exposés auront lieu du 14 au 17 septembre. Ils poursuivent
un double objectif: favoriser la responsabilisation vis-à-vis
de ses études et l'autonomie efficace. On peut également
se procurer au Service une brochure sur la gestion du temps.
Le Service d'orientation et de counseling est situé au 2121, pavillon Maurice-Pollack (téléphone: 656-7987; site Web: http://www.ae.vraae.ulaval.ca/sorc/sorc.html).