27 août 1998 |
Commission des universités sur les programmes
La théologie et les sciences des religions représentent un secteur où l'enseignement universitaire s'est adapté aux besoins d'une société en changement. Le profil de clientèle étudiante se dirigeant vers ces domaines s'est considérablement modifié au cours des dernières décennies et les programmes offerts par les dix universités québécoises engagées dans ce créneau d'enseignement ont évolué en diversité, sans pour autant se dédoubler dans une même ville. Les collaborations inter-institutionnelles sont nombreuses et les établissements devraient poursuivre la concertation en s'entendant sur leurs spécialités respectives.
C'est ce qui se dégage du quatrième rapport de la Commission des universités sur les programmes, portant sur le secteur de la théologie et des sciences des religions, rendu public le 10 août. Ce rapport décrit les programmes de ce secteur et propose des voies de concertation ou d'autres solutions de rationalisation afin de consolider l'offre de formation en théologie et en sciences des religions au Québec.
Sécularisation et quêtes de sens
Les membres de la Commission constatent que contexte socio-religieux au
Québec, comme ailleurs dans le monde, a considérablement changé
au cours des trente dernières années. Des phénomènes
tels que la sécularisation de la société, la diversification
des pratiques religieuses, la montée des fondamentalismes et les
quêtes de sens ont eu pour impact d'attirer une clientèle beaucoup
plus variée dans les programmes de théologie, dont de plus
en plus de femmes et de laïcs. Les étudiants qui se destinent
au sacerdoce ne représentent plus qu'une minorité (±
10 %) de la clientèle de ces programmes. Quant aux programmes plus
récents de sciences des religions, qui sont voués à
l'étude des phénomènes religieux en dehors des cadres
confessionnels, ils témoignent également de ces nouveaux intérêts.
Parallèlement, tant qu'il y aura des besoins en ce sens dans le système
scolaire, les facultés et départements de théologie
et de sciences des religions continueront à former des maîtres
pour l'enseignement moral et religieux dans les écoles primaires
et secondaires.
L'intérêt se maintient
Les changements dans le contexte socio-religieux se sont traduits par une
baisse importante des effectifs étudiants propres aux programmes
de théologie depuis 1989. Par contre, le nombre d'étudiants
dans les cours se maintient ou augmente. Ainsi, il semble que de plus en
plus d'étudiants inscrits à des programmes d'autres secteurs
suivent des cours de théologie comme cours au choix. Toutefois, le
nombre d'étudiants inscrits dans les programmes de théologie
en 1996 équivaut à celui du début des années
80. En ce qui a trait aux programmes de sciences des religions, bien qu'ils
recrutent moins de clientèle que les programmes de théologie,
ils enregistrent une hausse du nombre d'étudiants. Par ailleurs,
on relève que le nombre de diplômés en théologie
et en sciences des religions se maintient d'une année à l'autre,
ce qui dénote un intérêt constant pour le secteur.
À l'automne 1996, dix universités québécoises offraient 47 programmes longs (baccalauréats, maîtrises et doctorats) et 22 certificats à quelque 2927 étudiants, dans les deux champs du secteur. Dans le champ de la théologie catholique, on compte trois facultés à statut canonique (universités Laval, de Montréal et de Sherbrooke) et quatre départements (Concordia, UQAC, UQAR et UQTR). La Faculty of Religious Studies de McGill est responsable autant de la formation théologique protestante que de la formation en sciences des religions. Enfin, trois départements se consacrent aux sciences des religions (Bishop's, Concordia et UQAM).
Le secteur de la théologie et des sciences des religions est caractérisé par une grande diversité de programmes. Cependant, la Commission des universités sur les programmes a constaté que, considérant les différentes théologies enseignées (catholique, protestante, juive), les disciplines associées aux sciences des religions, la dualité linguistique du système universitaire et le contexte confessionnel ou non, aucun dédoublement de programme n'apparaît dans une même ville.
Compressions et collaborations
La diminution de la clientèle des programmes de théologie
et les récentes compressions budgétaires imposées à
l'ensemble du système universitaire ont obligé les responsables
des facultés et départements de théologie et de sciences
des religions à rationaliser leurs activités. Une dizaine
de programmes de théologie ont été éliminés
et le corps professoral a été réduit de moitié
depuis les années 70. Les collaborations inter-institutionnelles
sont nombreuses (U. de M. et UQAC à la maîtrise et au doctorat;
Université Laval et Université de Sherbrooke au doctorat;
Concordia et UQAM au doctorat) et la Commission, en plus d'encourager l'achèvement
de nouvelles ententes, recommande que les établissements s'entendent
sur leurs spécialités respectives afin d'examiner toutes les
possibilités de concertation. Enfin, l'ensemble des recommandations
fera l'objet d'une réunion de suivi au début du trimestre
d'hiver 1999.
(Source: Commission des universités sur les programmes)
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Le rapport sur le secteur de la théologie et des sciences des religions peut être consulté sur le site web de la Commission des universités sur les programmes à l'adresse: http://www.cup.qc.ca/