25 juin 1998 |
L'internationalisation des études deviendra bientôt une réalité incontournable à l'Université
D'ici à cinq ans, toutes les étudiantes et tous les étudiants de l'Université Laval, en particulier celles et ceux qui sont inscrits à un programme de baccalauréat, devront avoir reçu une formation internationale de base. Au cours de cette période, 10 % des diplômés des trois cycles devront de plus avoir approfondi leur préparation internationale pour obtenir la mention "Profil international" sur leur diplôme.
Tels sont deux des grands défis que l'Université Laval entend relever au cours des prochaines années pour permettre à ses étudiantes et à ses étudiants de profiter pleinement de la mondialisation des échanges. Cette volonté institutionnelle s'est ainsi traduite par l'adoption du rapport du Groupe de travail sur l'internationalisation de l'Université Laval, lors de la séance du Conseil universitaire du 16 juin. Intitulé Pour une plus grande ouverture sur le monde, l'important document place d'ailleurs en tête de sa liste de 21 recommandations les deux "objectifs-locomotive" qui entraîneront les efforts à venir sur la voie de l'internationalisation.
C'est Louise Filion, vice-rectrice à la recherche, qui a présenté les grandes lignes du rapport aux membres du Conseil universitaire. Celle-ci a coprésidé aux travaux du Groupe de travail avec Claude Godbout, vice-recteur exécutif et vice-recteur aux affaires académiques et étudiantes. "Le présent rapport tente d'identifier des actions qui donneront une impulsion nouvelle aux activités internationales en les intensifiant et en les coordonnant davantage, a expliqué la vice-rectrice. Ces actions touchent la formation et la mobilité étudiante, la recherche et le transfert de technologies, la coopération et les relations internationales, le recrutement et l'accueil des étudiants étrangers, enfin la structure organisationnelle."
Valeur ajoutée à la formation
Le Groupe de travail définit l'internationalisation de la formation
"comme un ensemble vérifiable de connaissances, de savoir-faire
et d'attitudes qui préparent les diplômés à travailler
dans une perspective internationale", lequel permet d'offrir "une
valeur ajoutée à la formation académique de base des
étudiants ainsi qu'au profil de sortie des diplômés".
Les mesures à privilégier, dans un premier temps, pour donner
la meilleure formation internationale de base, devront alors porter sur
trois aspects: la connaissance de l'aspect international de la discipline
ou du champ d'étude (au moyen, entre autres, de cours d'Introduction
et de synthèses larges), la sensibilisation internationale et interculturelle,
et la connaissance d'usage d'une deuxième langue (particulièrement
l'anglais).
"Pour obtenir la mention "Profil international" sur leur diplôme, les étudiants des trois cycles devront, en plus de rencontrer les exigences de la formation internationale de base, participer soit à un programme de mobilité académique hors-Québec élément central et de la plus haute importance , soit à un programme à contenu international (programme conjoint avec cotutelle, codirection ou double diplôme, programme orienté sur la dimension internationale de la discipline, etc.)", mentionne par ailleurs le document.
Des recommandations étoffées
Le rapport du Groupe de travail sur l'internationalisation de l'Université
Laval recommande notamment:
- dans le volet "profils de formation": la mise sur pied d'un programme de bourses (en collaboration avec la Fondation de l'Université Laval) et d'un service d'appui logistique centré sur les facultés (en collaboration avec les services institutionnels) pour appuyer les étudiants qui désirent effectuer un séjour d'études, de recherche ou de travail dans un établissement extérieur au Québec; le renforcement du rôle de l'École des langues vivantes; la poursuite, par les facultés aidées au besoin par la Direction générale de la formation continue, du développement de l'enseignement à distance et l'identification des créneaux constituant les forces et la marque de l'Université Laval sur le plan international;
- dans le volet "recherche et transferts de technologies": le soutien des centres et des équipes de recherche reconnus qui jouent un rôle de leadership sur la scène mondiale;
- dans le volet "coopération et relations internationales": l'accroissement des contacts de la direction de l'Université auprès des hautes instances d'organismes comme l'ACDI, le CRDI et les Nations-Unies;
- dans le volet "recrutement": le recours, par les facultés, aux nombreuses ententes institutionnelles pour recruter des étudiants étrangers, et la promotion des programmes des trois cycles répondant aux besoins de formation des pays francophones, des pays d'Europe de l'Est et du continent américain, ainsi que des programmes et des centres de recherche dont la capacité d'accueil et d'encadrement est supérieure à la demande;
- dans le volet "organisation": la désignation, par chaque faculté, d'un professeur responsable des activités internationales, pour agir à l'intérieur de sa propre faculté et pour collaborer à des activités interfacultaires; l'incitation à la mise sur pied, par les facultés, de carrefours internationaux, facultaires ou multifacultaires, pour favoriser la coordination de leurs activités internationales, et appuyer les professeurs et les étudiants dans leurs initiatives et projets; la création d'une Table de concertation des activités internationales pour assurer une coordination pour l'ensemble de l'Université; la création d'une entité portant le nom de Laval-International, installée au pavillon Alphonse-Desjardins, qui regroupera des personnes dont l'essentiel des tâches consistera à animer et à coordonner des activités internationales à l'Université Laval.
Accroître le rayonnement et la qualité
Le mouvement d'internationalisation, en particulier à l'Université,
est irréversible, juge le Groupe de travail coprésidé
par Louise Filion et Claude Godbout. "Par conséquent, prescrit-il,
l'Université Laval doit travailler à développer des
centres d'excellence de calibre mondial, tant en enseignement qu'en recherche,
en établissant des alliances stratégiques avec certaines institutions
au sein de réseaux transnationaux de chercheurs et en accroissant
le rayonnement et la qualité des produits d'enseignement et de recherche."
Ces actions ont, selon lui, un impact direct sur la qualité de la
formation, aux trois cycles, et contribuent à accroître la
réputation de l'établissement tout en attirant les meilleurs
étudiants, quelle que soit leur origine.