11 juin 1998 |
Un ambitieux programme de recherche sur la valorisation des résidus de désencrage amorcé en 1992 par la compagnie Daishowa, en collaboration avec le Centre de recherche en horticulture de l'Université Laval et Les Composts du Québec, s'avère un succès sur tous les plans. Le programme, qui a nécessité 10 millions de dollars en recherche et développement (R&D), permet à Daishowa de valoriser quotidiennement, et de façon respectueuse de l'environnement, plus de 100 tonnes de résidus organiques en agriculture.
Les recherches effectuées ont démontré que les résidus pouvaient non seulement être valorisés par compostage, mais également que le procédé permettait de tirer profit d'autres résidus comme le lisier de porc ou de volaille. Les bénéfices environnementaux sont ainsi accrus. Aujourd'hui, le terreau ainsi obtenu est utilisé pour les cultures d'espèces ornementales ou la valorisation de sites endommagés.
Améliorations concluantes
Des recherches réalisées sur plusieurs sites pour différentes
cultures et différents types de sols ont montré une amélioration
de la stabilité structurale, de l'aération, ainsi qu'une augmentation
de la matière organique des sols et une diminution de leur compacité,
lorsque l'on applique ces résidus en surface du sol, avec un apport
d'engrais azoté supplémentaire. Les résidus peuvent
également accroître les rendements des cultures de pomme de
terre, de légumineuses, de céréales et d'autres espèces
agricoles.
En cours de projet, la firme Les Composts du Québec a bonifié son expertise professionnelle, l'Université Laval a acquis d'autres infrastructures modernes de recherche et d'autres partenaires se sont joints: le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG), le Conseil des recherches en pêche et agro-alimentaire du Québec (CORPAQ) et Agriculture et Agroalimentaire Canada. Le programme de recherche a fourni de l'emploi à une dizaine de professionnels, techniciens et employés et a permis la formation d'une quinzaine d'étudiants gradués à la maîtrise et au doctorat. Une cinquantaine d'articles scientifiques et techniques ont été publiés au cours de la période 1992-1998. D'autres travaux s'avèrent maintenant nécessaires pour optimiser les régies d'épandage (quantité, période, apport en azote ou en phosphore, etc.) et minimiser les coûts de valorisation.
Un pari audacieux
Rappelons qu'en 1992, la compagnie Daishowa faisait le pari que le compostage
constituait une alternative plus respectueuse de l'environnement et plus
avantageuse pour tous les intervenants que ne l'était l'enfouissement
ou l'incinération. On estimait que des résultats positifs
pourraient permettre, entre autres, d'éviter l'aménagement
d'un nouveau site d'enfouissement dans la région de Québec
ou la construction d'un autre incinérateur.
Sous les pressions de plusieurs groupes environnementaux et de l'opinion publique, le ministère de l'Environnement et de la faune du Québec exigeait alors des analyses approfondies de plus de 150 molécules potentiellement toxiques. Ces analyses ont dû être répétées dans le temps et dans l'espace sous des conditions de compostage industriel jusqu'à ce que les résultats permettent de conclure définitivement et hors de tout doute que les procédés préconisés ne causaient pas de préjudice ni à l'environnement, ni aux denrées agricoles produites. Aucune recherche n'avait à ce jour investigué autant de produits de façon aussi exhaustive.