11 juin 1998 |
Plus de 7 000 diplômes décernés dont 224 doctorats
Plus de 3 000 personnes ont assisté aux trois premières cérémonies de collations des grades qui se sont déroulées les 6 et 7 juin au Stade couvert du PEPS. Les diplômés et diplômées de la Faculté de médecine, de la Faculté de pharmacie, de la Faculté de médecine dentaire, de la Faculté des sciences infirmières et de la Faculté des études supérieures ont fêté avec leurs professeurs, parents et amis, le samedi 6 juin. Le dimanche 7 juin c'était au tour de la Faculté de foresterie et de géomatique, de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation et de la Faculté des sciences et de génie de rendre hommage à leurs étudiants finissants (voir article en pages centrales).
Les quatre autres cérémonies de collation des grades se tiendront au même endroit, les 13 et 14 juin, selon l'horaire suivant: Faculté des sciences de l'administration, le samedi 13 juin, à 10 h 30; Faculté de droit, Faculté des sciences sociales et Institut québécois des hautes études internationales, le samedi 13 juin, à 16 h 30; Faculté de philosophie, Faculté des sciences de l'éducation, Faculté de théologie et des sciences religieuses et programme de baccalauréat multidisciplinaire, le dimanche 14 juin, à 10 h 30; Faculté d'aménagement, d'architecture et des arts visuels, Faculté des lettres et Faculté de musique, le dimanche 14 juin, à 16 h.
À l'occasion de ces sept collations des grades de juin, l'Université Laval décernera plus de 7 000 diplômes, soit quelque 5 600 de 1er cycle, 1 475 de 2e cycle et 224 doctorats.
Les nouveaux diplômés et diplômées invités à se préoccuper de leur environnement.
Jamais n'aura-t-on entendu cri plus unanime que celui lancé, à quelques heures d'intervalle, par Gisèle Lamoureux et Hubert Reeves, à l'occasion des deux cérémonies de collation des grades qui avaient lieu dans le stade couvert du PEPS, le dimanche 7 juin.
"Il y a péril en la demeure: sauvons la planète!", pourrait-on traduire pour résumer l'essence des propos alarmants que les deux récipiendaires d'un doctorat d'honneur ont tenus à tour de rôle devant quelques centaines de finissants et de finissantes des facultés de Foresterie et de géomatique, des Sciences de l'agriculture et de l'alimentation, des Sciences et de génie et des Études supérieures.
Mettre ses culottes environnementales
"Lorsque j'ai commencé des études en écologie,
seuls les initiés connaissaient la signification du mot "écologie".
La société québécoise a fait bien du chemin
durant cette trentaine d'années et l'éveil de la conscience
écologique est aujourd'hui acquise... Mais il reste beaucoup de chemin
à parcourir", a constaté la botaniste et écologiste
Gisèle Lamoureux. Celle-ci a été honorée en
matinée par la Faculté de foresterie et de géomatique
tandis que Robert Chicoine, spécialiste de la génétique
animale, recevait les mêmes honneurs de la Faculté des sciences
de l'agriculture et de l'alimentation.
"À titre d'ingénieurs forestiers et d'agronomes, vous travaillerez avec la terre, a poursuivi la botaniste diplômée de l'Université Laval. Le flambeau est entre vos mains, une petite partie de la vie de la planète aussi. Vous travaillerez à récolter ce que la planète produit. Je suis assurée que vous le ferez écologiquement avec une volonté de durabilité et de respect de la vie." Mais le petits gestes que chacun peut accomplir doivent être soutenus, selon elle, par des politiques gouvernementales en environnement.
"Je ne sens pas que la volonté politique québécoise soit bien forte de ce côté", a-t-elle dénoncé. Et de citer des exemples récents comme la loi sur les VTT (véhicules tout terrain), la loi sur la production agricole et le débat entourant la construction d'un barrage aux chutes de Charny, lesquels ont démontré le peu d'appui que le gouvernement accorde à son ministre de l'Environnement.
Tout en souhaitant que chaque ministère "mette ses culottes environnementales", Gisèle Lamoureux devait confier du même élan aux futurs agronomes et ingénieurs forestiers la tâche de responsabiliser chaque ministère, chaque municipalité, chaque producteur aux questions concernant l'environnement.
Une crise très grave
Cinéma apocalyptique (ou film d'horreur) que celui qu'a projeté
aussi, en après-midi, un Hubert Reeves usant d'une boutade du cinéaste
Woody Allen qui reprend les questions séculaires: d'où venons-nous?
qui sommes-nous? et où allons-nous? pour en rajouter une quatrième:
qu'est-ce qu'il y a à manger ce soir? Si les diverses disciplines
de la science ont assez bien réussi jusqu'ici à répondre
aux deux premières interrogations, il en va autrement, selon l'astrophysicien,
pour les "où allons-nous?" et "qu'est-ce qu'il y a
à manger ce soir?".
"Je veux ici faire état de la crise très grave dans laquelle nous sommes entrés et qui pourrait se résumer en ces quelques mots: si nous comparons l'état de la planète telle qu'elle était il y a 100 ans, en 1900, et telle qu'elle est à l'approche de l'an 2000, et si nous voyions jusqu'à quel point elle a été détériorée (par la désertification, la déforestation, les problèmes d'empoisonnement de l'eau, de l'air), nous pourrions nous demander effectivement: qu'est-ce qu'il y aura à manger pour l'humanité dans 100 ans?", a confié Hubert Reeves.
Malgré quelques sursauts d'éveil du genre Conférence de Rio et Conférence de Kyoto, au cours desquelles "les principaux pollueurs n'ont pas vraiment pris de décisions", commentera Reeves l'écologiste, la situation demeure préoccupante: "Nous ne devons pas perdre de vue que l'humanité vit en ce moment, pendant ces décennies et les décennies qui viennent, une crise très importante dont personne ne sait comment nous allons nous en tirer", s'est-il alarmé.
Et de renchérir: "Ce que nous voyons, c'est que les êtres humains sont en train de menacer gravement et pourraient amener la détérioration et même la destruction de la vie sur la Terre. Je crois qu'il faut envisager les choses dans leurs possibilités. Il faut bien voir la situation: elle a cette gravité."
De ce sombre avenir qui pèse au-dessus de la tête des générations à venir, Hubert Reeves tire une conclusion teintée d'un léger optimisme, laquelle se veut en même temps un message de "conscientisation" à l'endroit des nouveaux diplômés et nouvelles diplômées: "Il est important, quel que soit votre métier, d'être conscient du fait que nous sommes dans une période de crise et que nous devons tout faire pour que cette planète reste encore habitale dans 100 ans, dans 1 000 ans", a-t-il insisté.
La santé d'abord
Les trois premières de la série des sept cérémonies
de collation des grades ont attiré au-delà de 3 000 personnes
dans le stade couvert du PEPS, les 6 et 7 juin.
C'est avec le secteur des sciences de la santé que s'est mis en branle, le samedi 6 juin à 15 h, le cortège des collations de 1998 présidées par le recteur François Tavenas. Des diplômes ont été remis aux finissants et aux finissantes des trois cycles de la Faculté de médecine, de la Faculté de médecine dentaire, de la Faculté de pharmacie et de la Faculté des sciences infirmières. Les professeurs Jacques Brunet (Département de médecine sociale et préventive), Denis Gagnon (Département de pharmacologie), Alexandre Meisels (Département de pathologie), Yves Morin (Département de médecine) et Pierre Potvin (Département de physiologie) ont été proclamés "émérite".
Ralph S. Paffenbarger jr, épidémiologiste et professeur émérite de la Stanford University, s'est vu décerner un doctorat honoris causa. Isabelle Marchand, étudiante au doctorat en médecine, a mérité par ailleurs la Médaille d'argent du Gouverneur général du Canada.
Deux facultés, deux doctorats, deux prix d'excellence
Le dimanche 7 juin à 10 h30, les finissants et les finissantes des
1er, 2e et 3e cycles des facultés de Foresterie et de géomatique
et des Sciences de l'agriculture et de l'alimentation ont reçu à
leur tour leur parchemin des mains du recteur Tavenas.
L'un des moments forts de la cérémonie a certes été la remise d'un doctorat honorifique à Gisèle Lamoureux, botaniste et écologiste, et à Robert Chicoine, spécialiste de la génétique animale et directeur général d'Alliance-Semex. La Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation compte d'autre part dans ses rangs deux nouveaux professeurs émérites: Armand Boudreau, du Département des sciences des aliments et de nutrition, et Jean-Pierre Wampach, du Département d'économie agroalimentaire et des sciences de la consommation. La FSAA a souligné, cette année, la contribution de deux membres de son corps professoral en accordant le prix Paul-Gervais d'excellence en enseignement à Denise Ouellet, du Département des sciences des aliments et de nutrition, et le prix Marcel-Boulet d'excellence en recherche à Marc-André Sirard, du Département des sciences animales.
Une étoile et des Summa
En fin d'après-midi, à 16 h 30, c'est la Faculté des
sciences et de génie qui a occupé le stade couvert du PEPS
deux heures durant. Rehaussée là encore par la remise d'un
doctorat d'honneur, la cérémonie a braqué ses feux,
cette fois, sur l'astrophysicien Hubert Reeves, chaudement décrit
par François Tavenas comme un humaniste, un philosophe, un écologiste
et un vulgarisateur scientifique hors pair.
De cette dernière facette du "personnage" Reeves le recteur soulignera: "Voilà où réside tout l'art de cet extraordinaire vulgarisateur scientifique: redonner confiance, susciter le goût d'apprendre, raviver le plaisir de connaître. Fréquenter les conférences et les oeuvres d'Hubert Reeves, c'est à coup sûr attraper son enthousiasme, saisir le feu sacré qui peut nous tenir en haleine tout au long de notre vie, retrouver l'émerveillement devant des phénomènes qui nous dépassent, mais que nos recherches permettent progressivement d'éclairer."
La Faculté des sciences et de génie a également accordé des prix Summa à quatre de ses membres et diplômés: Pierre Béland, directeur de l'Institut national d'écotoxicologie du Saint-Laurent; Louis-Pierre Gignac, président et chef de la direction de Cambior inc.; Nathalie McCarthy, professeure agrégée au Département de physique; Michel Têtu, professeur titulaire au Département de génie électrique et de génie informatique.
En fin de semaine
La deuxième vague de collations commencera le samedi 13 juin à
10 h 30, avec la Faculté des sciences de l'administration. Bernard
Roy deviendra alors titulaire d'un doctorat d'honneur. À 16 h 30,
les facultés de Droit et des Sciences sociales, de même que
l'Institut québécois des hautes études internationales
prendront place dans le stade couvert du PEPS. Christian Louit et Renaud
Sainsaulieu recevront un doctorat honoris causa, et Louis Balthazar sera
proclamé émérite.
Le programme du dimanche 14 juin se déroulera en deux temps. En matinée, collations des facultés de Philosophie, de Théologie et des sciences religieuses, des Sciences de l'éducation et du Programme de baccalauréat multidisciplinaire, à compter de 10 h 30. La Faculté de théologie et des sciences religieuses rendra hommage à André Gounelle en lui donnant un doctorat honorifique. Aimée Leduc, de la Faculté des sciences de l'éducation, sera reconnue comme professeure émérite.
Bernard Quemada et Fernand Lindsay seront les derniers récipiendaires d'un doctorat d'honneur, qu'ils se verront conférer lors de la cérémonie finale à laquelle participeront, à 16 h 30, les facultés d'Aménagement, d'architecture et des arts visuels, des Lettres et de Musique. Les professeurs Antonio Risco, Roland Sanfaçon et Jeanne Landry seront proclamés émérite.
L'Université Laval aura délivré cette année plus de 7 000 diplômes, soit environ 5 600 de 1er cycle (baccalauréat), 1 475 de 2e cycle (maîtrise) et 224 de 3e cycle (doctorat).