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14 mai 1998 ![]() |
Des étudiants de sociologie tracent le portrait des nouveaux retraités de l'État.
Plus de 95 % des employés et employées des secteurs public et parapublic qui ont décidé de quitter leur emploi à la suite de l'offre de retraite prématurée qui leur a été faite par le gouvernement du Québec en 1997 accepteraient à nouveau la proposition gouvernementale si c'était à refaire. Si la grande majorité d'entre eux affirment être satisfaits de leur nouvelle vie, plus du tiers avouent toutefois connaître des difficultés à boucler leur budget.
Tels sont, brièvement esquissés, quelques-uns des traits marquants qui ressortent du portrait d'ensemble des nouveaux retraités de l'État qu'a tracé une équipe d'étudiants du Département de sociologie de l'Université Laval, à l'aide d'une enquête-sondage dont les résultats ont été rendus publics le 5 mai.
Commandée par Emploi Québec et réalisée dans le cadre du Laboratoire de recherche en sociologie de l'Université Laval, l'investigation des étudiants Martin Dorion, Charles Fleury et Dominick P. Leclerc a rejoint par la poste, du 14 janvier au 24 février 1998, 780 des quelque 6 000 nouveaux retraités de l'État - on en compte au moins 36 000 au Québec - qui habitent dans la région métropolitaine de Québec. Au total, 550 retraités ont effectivement participé à l'étude.
Une retraite active
"L'offre alléchante monétairement et la volonté
de faire autre chose que travailler sont les principales raisons qui ont
amené à accepter l'offre de départ volontaire: plus
de trois retraités sur quatre ont mentionné ces motifs. Le
désenchantement caractérise toutefois plus de la moitié
des retraités de la fonction publique", indiquent par ailleurs
les auteurs du rapport intitulé Que deviennent les nouveaux retraités
de l'État: un portrait d'ensemble.
La recherche des trois étudiants de sociologie est révélatrice à plus d'un point de vue. Ainsi, les retraités affirment dans une proportion dépassant les 75 % qu'ils demeureront actifs au cours de leur retraite, soit à titre de travailleur salarié ou de travailleur autonome, soit à titre de travailleur bénévole (les femmes sont beaucoup plus attirées par le bénévolat). En fait, 44,4 % des retraités de l'échantillon total demeurent ou ont l'intention de demeurer sur le marché du travail.
Si la majorité des nouveaux retraités se sentent en vacances depuis qu'ils ont laissé leur emploi, un sentiment davantage répandu chez les femmes (58,3 %) que chez les hommes (50 %), la plupart d'entre eux ne voyagent pas plus, cependant, qu'avant leur retraite, révèle notamment l'enquête.