23 avril 1998 |
Les universités sont parfois obligées d'avoir recours au contingentement pour freiner l'accès à certains de leurs programmes. Celles-ci justifient d'ailleurs la majorité des refus en raison du manque de places disponibles.
Les décisions administratives que doivent prendre les établissements universitaires dans ce domaine n'en cachent pas moins la douloureuse réalité à laquelle seront confrontés plusieurs étudiants et étudiantes ayant entretenu, parfois, un rêve d'enfance ou d'adolescence qui, avec l'arrivée du mois de mars et du printemps, se mettra à fondre comme neige au soleil.
Le cégep "revisité"
On compte une douzaine de programmes contingentés à
l'Université Laval, qui auront reçu, depuis le 30
mars - comme c'est le cas chaque année - de 1 500 à
2 000 demandes d'admission.
Henri Hamel, Daniel Tremblay et Louise Turgeon, conseillers et conseillère d'orientation au Service d'orientation et de counseling de l'Université, rencontrent régulièrement de ces étudiants et de ces étudiantes qui "attendent" ou qui ont dû essuyer un refus. Nombre d'entre eux "patientent" depuis un an, espérant changer de programme. "Ils sont là à surveiller leurs notes, à attendre des réponses, comme s'ils revivaient l'attente qu'ils ont vécue au cégep", témoigne Daniel Tremblay.
Frapper un mur
Si soulagement, détente, fierté, gratification,
satisfaction de voir ses efforts récompensés sont
le lot de ceux et de celles qui ont vécu l'expérience
d'être accepté, l'envers de la médaille, lui,
frappe durement. Là, c'est le choc, la rencontre d'un mur,
une expérience empreinte de frustration, comme dans toute
situation où une personne est confrontée à
des limites. "Une expérience humaine fondamentalement
difficile", diront les trois conseillers d'orientation, pour
qui les solutions ne semblent pas évidentes.
"Il faut prendre la réponse de l'Université pour ce qu'elle est: l'expression d'une limite administrative, et non une sanction de la valeur personnelle", renchérira Henri Hamel.
Il est fréquent que des étudiants et des étudiantes tentent de nouveau leur chance à la suite d'un premier refus. Un geste que Louise Turgeon comprend, étant donné l'"investissement affectif" qui a motivé, bien souvent, une orientation de carrière remontant aux études secondaires. "Le jour où l'on découvre que l'on ne pourra pas tout faire ce que l'on veut, comme on le veut, c'est toujours difficile...", raconte-t-elle. Il faut alors, comme le dit l'expression, "faire avec".
Savoir interpréter
À ceux et à celles qui ont vu leur demande d'admission
refusée dans un programme contingenté, les trois
conseillers du Service d'orientaton et de counseling de l'Université
prodiguent ces quelques conseils: interpréter correctement
le refus et le prendre pour ce qu'il est, c'est-à-dire
l'expression d'une limite administrative; reconnaître les
émotions éveillées par l'événement
(colère, frustration, tristesse, déception, inquiétude,
insécurité, scepticisme); rechercher les informations
permettant une évaluation juste de sa situation et se donner
du temps; partager son expérience avec des personnes de
confiance.
Le Service d'orientation et de counseling est situé au local 2121, pavillon Maurice-Pollack. Téléphone: 656-7987.
Adresse Internet: http://www.ae.vraae.ulaval.ca/sorc/sorc.html