19 mars 1998 |
ZOOM
Durant les quinze jours précédant la date de sa soutenance de sa thèse de doctorat, le 16 mai 1997, Amina Rami n'a pas fermé l'oeil de la nuit, habitée par une nervosité qui allait en grandissant à l'approche du jour J. Finalement, tout s'est bien déroulé et la candidate garde un merveilleux souvenir de cet événement qui a représenté "l'apothéose de tout un travail", pour employer ses propres mots. Qui plus est, les examinateurs de la thèse n'ont eu que de bons mots - pour ne pas dire d'excellents - à l'endroit de cette étude en sciences de l'activité physique portant sur la "Formation à la recherche-action de superviseurs de l'enseignement secondaire en éducation physique et sportive au Maroc". Pour couronner le tout, Amina Rami recevait en janvier dernier une lettre signée de Claude Deblois, vice-doyen aux études supérieures et à la recherche à la Faculté des sciences de l'éducation, l'informant que la Faculté avait retenu son étude, dans le cadre du concours provincial de la meilleure thèse de doctorat en 1997.
"Durant les deux premières années de mon doctorat, je travaillais à un rythme soutenu de six à sept jours par semaine, dit Amina Rami. Les années suivantes, j'ai ralenti la cadence, pour des raisons de santé. Mais mon sujet de thèse était tellement passionnant et les gens avec qui je travaillais au Département d'éducation physique avaient tellement d'attentes que je ne pouvais pas les décevoir. Et puis, j'ai eu la chance d'avoir à mes côtés un directeur de recherche exceptionnel et d'absolument génial en la personne de Jean Brunelle."
Dans son étude, Amina Rami a inventé une forme nouvelle de formation de superviseurs pédagogiques en éducation physique, dont la particularité consiste à unir la recherche-action intégrale à un modèle original de supervision clinique. Pour les besoins de sa recherche, elle s'est rendue "sur le terrain", dans son Maroc natal, dans des écoles de Casablanca où trois superviseurs pédagogiques - autrefois appelés inspecteurs d'école - ont suivi ce processus de formation, en partenariat avec trois enseignants, durant une période de 15 semaines. L'objet d'étude portait sur l'amélioration du temps d'apprentissage des élèves.
"L'analyse de contenu des manuscrits relatant les discussions de groupe, les entretiens individuels et les rapports de recherche-action a permis de réaliser l'efficacité de ce type de recherche-action pour l'amélioration du temps d'apprentissage des élèves, souligne Amina Rami. En outre, le discours des superviseurs et des enseignants est devenu plus éclairé et plus critique; leur action respective s'est modifiée en profondeur, passant du respect des directives au diagnostic des conditions d'apprentissage pour les améliorer. De plus, leur relation est passée d'une forme d'autorité hiérarchique à un rapport interpersonnel plus profond, mettant la communication sur un pied d'égalité."
Possédant elle-même un diplôme d'inspectrice de l'enseignement secondaire du Centre national de formation des inspecteurs de l'enseignement secondaire de Rabat, Amina Rami retourne au Maroc le coeur content, convaincue du bien-fondé de sa "mission" et enrichie d'une expérience pratique qu'elle n'oubliera jamais.