19 mars 1998 |
La Troupe Opera Giocosa présente une oeuvre ultra-légère signée Domenico Cimarosa.
L'histoire: un riche marchand souhaite marier ses filles à des nobles afin que celles-ci puissent détenir un titre. On lui apprend que la plus âgée de ses filles va épouser un comte désargenté mais détenant des lettres de noblesse. La fille a l'argent et le comte a le titre: tout devrait donc rouler comme sur des roulettes. Sur les entrefaites pourtant, le comte tombe en amour avec la cadette qui, elle, s'est mariée en secret avec le valet. Finalement, tout le monde trouvera son compte - pour ne pas dire son comte - dans cet opéra bouffe rempli de verve qui connut une gloire exceptionnelle durant une grande partie du XIXe siècle.
La troupe: formée d'étudiantes et d'étudiants en chant de la Faculté de musique, la Troupe Opera Giocosa en est à sa deuxième production. L'an passé, la troupe avait fait un véritable tabac avec la présentation à guichets fermés de l'opéra Don Juan de Mozart, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Forts de l'assurance que procure le succès, ces chanteurs et chanteuses à la voix d'or en remettent cette année avec la présentation de ce qui est considéré comme le chef-d'oeuvre du compositeur italien Domenico Cimarosa, Le Mariage secret. Les représentations ont lieu les 20 et 21 mars, à 20 h, au Théâtre de la cité universitaire. Marc Bégin est le metteur en scène de ce spectacle haut en couleurs tandis que Marie-Andrée Paré en assure la direction musicale. L'oeuvre sera chantée en italien avec narration en français.
"Lors de sa création, en 1792, à Vienne, l'oeuvre fut bissée entièrement par Léopold II, empereur d'Autriche et frère de Marie-Antoinette", rappelle Sébastien Ouellet, interprète de la tante Fidalma dans Le Mariage secret. Après avoir entendu l'opéra une première fois, l'empereur invita tout son monde à souper avant de s'offrir sur-le-champ une seconde représentation, ce qui en fait le plus long rappel de l'histoire de la musique. L'exploit est d'ailleurs consigné dans Le Livre Guiness des records. "
Un propos léger
La particularité: on compare parfois Le Mariage secret aux Noces
de Figaro de Mozart ou encore au Barbier de Séville de Rossini, dont
il partage le rythme endiablé et une partition colorée et
pleine d'entrain. Mais alors que ces deux opéras écrits d'après
des pièces à succès de Beaumarchais tiennent de l'intention
satirique et sociale, Le Mariage secret ne véhicule aucune remise
en question, tirant plutôt sa substance de l'anecdote, des chassés-croisés
et des quiproquos amoureux. "Léger comme une plume, le propos
de cet opéra s'avère tout à fait accessible et populaire
pour tout le monde, souligne Sébastien Ouellet. Essentiellement,
nous ne souhaitons qu'une chose: que le public passe une bonne soirée
et rie de bon coeur. Mais la légèreté du propos n'enlève
rien au professionnalisme du spectacle, bien au contraire."
La petite entreprise: dans toute cette opération, les membres de la Troupe Opera Giocosa ne se contentent pas de chanter mais s'occupent du projet dans son ensemble, c'est-à-dire du financement, des décors, des costumes et des relations publiques. "C'est un projet d'équipe et toute la troupe s'engage à fond dans cette affaire, dit Marie-Josée Fortin, qui joue le rôle de Carolina, la plus jeune des filles de Geronimo (Dominique Gagné). Pour se faire connaître comme chanteur, il faut d'abord pouvoir se faire entendre. Nous avons donc décidé de prendre les grands moyens en créant notre propre troupe. Des engagements offerts sur un plateau d'argent, cela n'existe pas dans notre métier, du moins au tout début..."
La distribution comprend également Catherine-Élisabeth Loiselle (Elisetta), Carl Robitaille (le comte Robinson) et Philippe Gagné (le valet Paolino). Les billets sont en vente à 12$ (adultes), 10$ (éudiants) et 6$ (enfants), au Service des activités socioculturelles (656-2765) et chez HMV Place Laurier (658-4302).