19 mars 1998 |
Création de 12 emplois et appui à l'obtention de brevets à fort potentiel économique
Quatre équipes de l'Université viennent de recevoir un appui financier de 644 000 $ de la Société Innovatech Québec et Chaudière-Appalaches pour la réalisation de projets de recherche ayant un fort potentiel économique. Ces quatre projets conduiront à l'obtention de brevets ainsi qu'à la création de 12 emplois. Innovatech a également accordé un appui financier de 280 000 $ à Virocell inc., une entreprise créée par les chercheurs Jean Gosselin et Pierre Borgeat de la Faculté de médecine, afin qu'elle poursuive l'étude d'une substance antivirale découverte par les deux chercheurs.
Des projets emballants
L'équipe de Mosto Bousmina, du Département de génie
chimique, a obtenu 180 000 $ pour poursuivre ses travaux sur un polymère
hors du commun. La particularité de ce matériau est qu'il
forme une barrière très étanche avec le milieu qui
l'entoure, qu'il s'agisse d'eau, d'hydrocarbures, de dioxyde de carbone
ou d'oxygène. Cette propriété en fait un candidat très
intéressant pour tout ce qui concerne l'emballage alimentaire, dit
le professeur Bousmina. Il pourrait prolonger la conservation des aliments
en réduisant les échanges gazeux entre l'extérieur
et l'intérieur d'un contenant ou d'un film plastique. Il serait aussi
possible d'en faire des réservoirs d'essence pour auto ou encore
des chambres de stérilisation pour le secteur biomédical.
Fabriqué à partir d'un mélange de polymères
recyclés, il est lui-même recyclable. Son procédé
de fabrication serait plus simple et plus économique que celui utilisé
présentement pour la plupart des polymères.
Paul Naccache et son équipe de la Faculté de médecine ont découvert un procédé qui permet à des molécules, habituellement incapables de franchir la paroi des cellules, de pénétrer à l'intérieur de celles-ci. Ceci rend possible la livraison de médicaments à l'intérieur-même de cellules cibles. Cette découverte ouvre la porte au développement de thérapies pour l'arthrite, les allergies, les maladies inflammatoires, et les infections bactériennes et virales. Innovatech a accordé 180 000 $ au professeur Naccache pour qu'il poursuive ses études sur ce procédé.
Toujours en médecine, Innovatech a investi 139 000 $ dans un projet de dépistage des gènes du glaucome mené par le professeur VIncent Raymond. Deuxième cause de cécité en Amérique du Nord, le glaucome est une maladie de l'oeil qui atteint près de 2 % des personnes de plus de 40 ans. Comme la maladie est rarement douloureuse, la moitié de ces personnes ignorent leur état et la progression de la maladie conduit à la détérioration irréversible du nerf optique. La mise au point d'un test de dépistage permettrait d'identifier les personnes porteuses de la maladie et de les traiter dès l'apparition des premiers symptômes.
Enfin, Innovatech investit 137 000 $ dans le projet de construction d'un prototype de spectromètre de masse développé par l'équipe de Marcel Baril au Département de physique. Le projet vise la fabrication d'un appareil qui permet de départager des ions de masse très similaire. "Habituellement, les spectromètres font "courir" les ions en ligne droite, dit-il. Mais lorsque deux ions ont des masses très semblables, il faudrait une piste très longue pour les distinguer au fil d'arrivée. En faisant courir les ions en circuit, on règle ce problème logistique." Un tel appareil pourrait servir dans plusieurs domaines, entre autres dans le secteur biomédical où il permettrait de distinguer des fragments d'ADN ou d'autres molécules. "Il existe déjà des procédés de laboratoire qui remplissent cette tâche, reconnaît Marcel Baril, mais ma méthode produit les résultats en une fraction de secondes."