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19 mars 1998 ![]() |
LE COURRIER
NON AUX JEUX OLYMPIQUES
Qu'est-ce que les Jeux Olympiques? Essentiellement, une compétition sportive internationale. C'est du moins la définition qui nous permettrait d'exprimer notre opposition à l'éventualité de la mise en candidature de la ville de Québec pour les Jeux d'hiver de 2010.
L'attitude souvent présente dans les médias, par rapport à cette compétition, est d'insister sur le prestige qu'ont les athlètes à monter sur le podium, comme si, pour ceux qui vivent la "défaite", le fait d'avoir été classé parmi les meilleurs au monde n'était soudainement plus autant estimable. Une autre attitude, aussi abondamment présente dans les médias, est celle qui consiste à illustrer les statistiques comparatives du nombre de médailles obtenues par chaque pays.
Ces deux attitudes font dénotent l'esprit de la compétition omniprésente aux Jeux Olympiques. Dans le premier cas, en misant sur une performance qui vise démesurément l'excellence, on ne prend pas en considération la vie des athlètes qui subissent parfois des entraînements infernaux; de plus, certains téléspectateurs prennent plaisir à observer les sport dangereux. Si le sport est implicitement associé à la santé, dans le cas des Jeux Olympiques on ne peut pas dire que les prouesses des athlètes améliorent nécessairement la leur. Dans le second cas, la comparaison entre les résultats des différents pays a plus effet, me semble-t-il, de redorer l'image d'une nation que de favoriser la fraternité entre les différents peuples du monde.
A mon avis, l'attitude compétitive est désuète. Je ne crois pas que l'efficacité doit prôner au détriment de la santé physique et mentale de la population, et cela même en faveur d'arguments économiques...
POUR MIEUX GÉRER LES TOURBIÈRES
Extraction de la tourbe horticole, culture de la canneberge, drainage forestier, étalement urbain: les tourbières subissent des pressions de plus en plus fortes et de plus en plus inquiétantes. Les producteurs de tourbe eux-mêmes participent à un projet de recherche sur la restauration et la gestion des tourbières depuis 1993, conjointement avec des organismes gouvernementaux. Le mandat en a été donné à Line Rochefort, du Département de phytologie de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval et à son équipe du GRET (Groupe de recherche en écologie des tourbières).
Pour faire le point sur la question, le GRET a invité tous ses partenaires à faire le point dans le cadre du cinquième Atelier canadien sur la restauration des tourbières qui s'est déroulé les 20 et 21 février à l'Envirotron et au pavillon Paul-Comtois. L'industrie était représentée par le président de l'Association canadienne de mousse de sphaigne, Gerry Hood et des délégués de la plupart des neuf partenaires industriels du projet. Les ministères chargés de la gestion des tourbières pour le Québec et le Nouveau-Brunswick étaient aussi fortement représentés. Les discussions se sont articulées autour de deux thèmes: la restauration et la conservation.
L'équipe de Line Rochefort a mis au point une méthode qui permet de rétablir un couvert végétal sur les surfaces de tourbe laissées à nu après l'exploitation des tourbières pour la tourbe horticole. La méthode s'est avérée efficace sur la plupart des sites et un guide de restauration à l'attention des producteurs de tourbe a été publié l'été dernier. Les problèmes qui subsistent sont d'ordre de mise à l'échelle. On avait pris soin d'inviter à l'atelier des spécialistes de la conception de machinerie destinée aux tourbières. Plusieurs idées propres à orienter la poursuite de la recherche sont ressorties des tables rondes.
Les discussions sur la conservation des tourbières ont permis de mettre en commun les positions de l'industrie de la tourbe, des gouvernements et de la communauté scientifique. Selon Gerry Hood, président de l'Association canadienne de mousse de sphaigne, qui représente les plus importants producteurs de tourbe, il faut préconiser une politique d'utilisation optimum ("wise use") des tourbières (conservation, récréo-touristique, exploitation), mais il revient aux gouvernements d'en définir les critères. Line Couillard, de la Direction du patrimoine écologique au ministère de l'Environnement et de la Faune, affirme que le MEF serait prêt à tenir ce rôle dans la mesure où des crédits suffisants sont alloués, ce qui dépend largement de la pression qui s'exerce sur le gouvernement. Tous ont reconnu le manque évident de connaissances sur ces écosystèmes dans un contexte de gestion durable de la ressource, ce qui freine l'élaboration d'une politique de gestion intégrée des tourbières.