26 février 1998 |
Réactions du recteur au texte "L'université devant l'avenir"
François Tavenas déplore cependant que circulent encore des idées simplistes sur l'apport des professeurs de carrière à l'enseignement de premier cycle.
"Le document fait un tour assez complet de la situation des universités dans le système d'éducation québécois, et identifie un certain nombre de pistes d'action. De façon générale, je dirais que c'est un bon document de consultation." Telle est la première réaction du recteur François Tavenas à la suite de la présentation par la ministre Pauline Marois, le vendredi 20 février, du document de consultation L'université devant l'avenir: Perspectives pour une politique gouvernementale à l'égard des universités québécoises.
Pour le recteur de l'Université Laval, le document rendu public par la ministre de l'Éducation, et qui servira de base, au cours des prochaines semaines, à une vaste consultation sur la politique des universités, contient certes plusieurs éléments pertinents et intéressants.
On y voit réaffirmer l'autonomie des universités: "Je ne peux que m'en réjouir", confie-t-il. On y voit aussi défini de façon claire un objectif d'accessibilité à un diplôme universitaire: "Je pense que c'est un grand progrès", commente-t-il. On y voit enfin affirmer la nécessaire collaboration entre les cégeps et les universités: "Pour un recteur qui a passé une partie de l'été et de l'automne dernier à faire la tournée des cégeps dans tout l'Est du Québec, je me réjouis de voir que j'étais dans la bonne direction", de relater le recteur.
"Affirmations simplistes "
Mais François Tavenas ne manque pas toutefois de pointer quelques
assertions qui l'ont indisposé. Par exemple, le document du ministère
de l'Éducation a repris un peu trop facilement à son compte,
selon lui, une des affirmations véhiculées à l'occasion
des États généraux sur l'éducation, selon laquelle
les professeurs de carrière négligent l'enseignement de premier
cycle. "À l'Université Laval, 80 % des cours sont donnés
par des professeurs de carrière. L'automne dernier, le magazine
Macleans nous avait d'ailleurs classés premiers à ce chapitre
au Canada", rappelle François Tavenas.
Autre point fondamental qui suscite chez le recteur un commentaire rectificatif: celui de la cohabitation enseignement/recherche. À ce document de consultation qui selon lui n'est pas allé assez loin sur l'importante question de la nécessaire intégration de l'enseignement et de la recherche et qui continue de propager l'idée "simpliste" que la recherche s'est exercée au détriment de l'enseignement, François Tavenas oppose la vision suivante: "Il faut bien réaliser que ce qui caractérise l'université et l'enseignement universitaire, c'est l'intégration des fonctions d'enseignement et de recherche. Il n'y a donc pas compétition, mais bien convergence."