26 février 1998 |
Profil
Boursière Canada depuis 1994, cette étudiante en génie physique n'en finit plus de récolter les honneurs
Nathalie Harrison est ce qu'on appelle une force de la nature. Respirant l'assurance par tous les pores de la peau, cette étudiante au baccalauréat en génie physique s'apparente à une véritable championne olympique consciente de ses moyens. Récipiendaire d'une Bourse Canada en sciences et génie depuis 1994 grâce à l'excellence de son rendement scolaire, Nathalie Harrison a mérité, pour l'année 1997-1998, deux prix spéciaux d'entreprises reliés à ce programme de bourses: le prix G.E. Canada (1 000$) et le Prix Sciex (1 000$). Ces prix lui ont été décernés le 25 février, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins.
Visant à reconnaître le rendement scolaire hors du commun d'étudiantes et d'étudiants en sciences naturelles, en génie et autres disciplines connexes, ces distinctions s'ajoutent à une feuille de route presque parfaite. Ayant littéralement le génie dans le sang, cette jeune femme au sourire tranquille et à la poignée de main énergique a en effet maintenu, tout au long de ses études universitaires, une moyenne se situant quelque part entre A+ et A, si on utilise l'ancien système de notation. Le secret de son succès tient en un mot: la persévérance, qu'elle cultive depuis son tou jeune âge.
"J'ai toujours aimé l'école, affirme Nathalie Harrison. Au primaire, j'étais très disciplinée et je travaillais beaucoup. Un jour - je devais être en sixième année - le professeur s'est adressé à moi en disant: Toi, 85%, c'est ton maximum. Se tournant vers autre élève, il lui dit: Toi, en revanche, tu es capable de donner du 98%. Cette remarque a eu l'effet d'un véritable coup de fouet sur moi; à partir de ce moment-là, je me suis jurée de toujours donner le meilleur de moi-même."
Effectivement, cette remarque n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde, si on en juge par les récompenses et distinctions qui pleuvent sur la tête bien faite de cette étudiante modèle, depuis le tout début de ses études secondaires: bourse d'excellence en français; bourse pour l'influence positive et bourse d'excellence tout court. Hésitant entre la médecine et le génie au sortir de ses études collégiales en sciences de la nature, Nathalie Harrison choisit finalement le génie, où ses performances exceptionnelles n'auront d'égales que son intérêt pour la matière.
Ne se contentant pas d'étudier ("Juste étudier, ce n'est pas valorisant"), la jeune femme s'est engagée à fond dans des activités parascolaires, dont la promotion des sciences et génie chez les femmes. Encore récemment, elle agissait à titre de conférencière au collège Jésus-Marie, dans le cadre d'une journée carrière. "Le message que je lance aux élèves du secondaire tient en peu de mots: on n'a pas besoin d'être supérieurement douée pour réussir en sciences. J'en suis la preuve vivante, moi qui ai toujours beaucoup travaillé pour réussir. "À l'Université Laval, elle a participé, entre autres, à la restructuration du Département de génie physique, au sein du Comité de programme, en plus de siéger à plusieurs comités étudiants. Sportive invétérée, Nathalie Harrison pratique le volley-ball, le kung-fu, le water-polo, le ski alpin et le kayak. En 1990, elle a même fait partie de l'équipe nationale junior de nage synchronisée et a été championne canadienne en équipe.
"Ce qui caractérise Nathalie, c'est l'efficacité à toute épreuve qu'elle démontre devant un problème à résoudre", dit René Roy, directeur du programme de premier cycle au Département de génie physique. "Certes, il y a beaucoup d'étudiants brillants au département mais elle se distingue par sa façon simple de trouver des solutions et sa constance dans l'effort." Même son de cloche de la part de Marcel Baril, professeur au Département de génie physique que Nathalie Harrison a assisté à titre de "dépanneuse" dans un cours: "Elle allie de grandes qualités humaines à d'excellentes connaissances techniques, en plus d'être très sensible aux besoins des étudiants. En ce sens, elle a fait avancer la cause du génie physique à l'Université."
Faisant partie programme d'ingénieures et de chercheures du CNRC (Conseil national de recherche du Canada) depuis trois ans, l'étudiante a vécu l'une des plus belles expériences de sa vie, l'été dernier, comme assistante de recherche dans un laboratoire situé à Trente, en Italie. Là, elle a pu s'adonner à sa passion: la micro-électronique... en italien et en anglais. "J'ai appris davantage sur le plan humain que technique, avoue-t-elle en riant. Mais l'expérience m'a donné le goût de parfaire ma connaissance de l'italien et des langues en général." À la veille de terminer son baccalauréat, Nathalie Harrison hésite entre la recherche d'un emploi et la poursuite de ses études à la maîtrise. Son rêve? Devenir astronaute, loin dans l'espace, là où ses connaisances en vision artificielle et sa condition physique exceptionnelle lui serviront sûrement.