19 février 1998 |
L'État-nation est de moins en moins efficace dans la gestion de son espace territorial. Le temps de la souveraineté partagée commence.
"Le concept de la globalisation ne se réduit pas à l'activité économique. Accepter cette réduction, c'est accepter une sorte de division du travail qui m'apparaît inacceptable. La vie sociale, dans toutes ses dimensions, s'organise à un autre niveau, celui du global; il faut donc modifier de façon radicale notre rapport à l'externe."
C'est ce qu'a affirmé Gilles Breton, professeur au Département de science politique et vice-doyen de la Faculté des études supérieures, lors d'un débat ayant pour thème "Les interpellations du global: sociétés, nationalismes et mondialisation. Organisé par la Chaire publique de l'AELIÉS (Association des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures), ce débat inaugurait le colloque EUMC-Laval (Entraide Universitaire Mondiale du Canada) consacré à la mondialisation qui a eu lieu les 6, 7 et 8 février. Michael Keating, professeur de science politique à l'Université Western Ontario, participait également à la discussion.
Une nouvelle réalité
"Dans un monde où la contrainte territoriale n'existe plus,
l'action est possible partout, à distance, a déclaré
Gilles Breton. Être dans un monde global, cela signifie que nous évoluons
dans de nouveaux espaces, d'où l'importance d'en tenir compte quand
vient le temps d'analyser la réalité. Actuellement, le problème
est que nous n'arrivons pas à donner sens à cette nouvelle
réalité dans laquelle nous sommes plongés."
Atteignant toutes les sphères de la vie sociale, la globalisation rend l'État-nation de moins en moins efficace et autonome dans la gestion de son espace territorial, estime le politologue: "Là encore, il faut repenser la politique et l'adapter non pas au niveau national, mais global. Pourquoi faut-il demeurer au niveau national, quand on sait que les enjeux se situent au niveau transnational? "
Selon Michael Keating, "nous devons redécouvrir les principes de solidarité sociale qui doivent résister à la fois aux pressions du marché mondial, et en même temps, résister aux tentations du racisme. En fait, nous devons repenser l'État." Chose certaine, les États-nations resteront les acteurs principaux des relations internationales dans le futur, même si leur influence diminuera au sein des sociétés. Enfin, il est clair qu'on ne peut plus parler de l'État, comme on en parlait dans les années 1960-1970 au Québec, croit le politologue. Dans ce contexte, il faut repenser le débat de la souveraineté, un concept en changement continu et devenu trop abstrait: "En Europe, on ne pense plus la souveraineté en termes absolus, mais plutôt en termes de souveraineté partagée. L'époque de la pensée unique est révolue. "
Penser "global"?
L'État-nation est de moins en moins efficace dans la gestion de son espace territorial. Le temps de la souveraineté partagée commence.
"Le concept de la globalisation ne se réduit pas à l'activité économique. Accepter cette réduction, c'est accepter une sorte de division du travail qui m'apparaît inacceptable. La vie sociale, dans toutes ses dimensions, s'organise à un autre niveau, celui du global; il faut donc modifier de façon radicale notre rapport à l'externe."
C'est ce qu'a affirmé Gilles Breton, professeur au Département de science politique et vice-doyen de la Faculté des études supérieures, lors d'un débat ayant pour thème "Les interpellations du global: sociétés, nationalismes et mondialisation. Organisé par la Chaire publique de l'AELIÉS (Association des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures), ce débat inaugurait le colloque EUMC-Laval (Entraide Universitaire Mondiale du Canada) consacré à la mondialisation qui a eu lieu les 6, 7 et 8 février. Michael Keating, professeur de science politique à l'Université Western Ontario, participait également à la discussion.
Une nouvelle réalité
"Dans un monde où la contrainte territoriale n'existe plus, l'action est possible partout, à distance, a déclaré Gilles Breton. Être dans un monde global, cela signifie que nous évoluons dans de nouveaux espaces, d'où l'importance d'en tenir compte quand vient le temps d'analyser la réalité. Actuellement, le problème est que nous n'arrivons pas à donner sens à cette nouvelle réalité dans laquelle nous sommes plongés."
Atteignant toutes les sphères de la vie sociale, la globalisation rend l'État-nation de moins en moins efficace et autonome dans la gestion de son espace territorial, estime le politologue: "Là encore, il faut repenser la politique et l'adapter non pas au niveau national, mais global. Pourquoi faut-il demeurer au niveau national, quand on sait que les enjeux se situent au niveau transnational? "
Selon Michael Keating, "nous devons redécouvrir les principes de solidarité sociale qui doivent résister à la fois aux pressions du marché mondial, et en même temps, résister aux tentations du racisme. En fait, nous devons repenser l'État." Chose certaine, les États-nations resteront les acteurs principaux des relations internationales dans le futur, même si leur influence diminuera au sein des sociétés. Enfin, il est clair qu'on ne peut plus parler de l'État, comme on en parlait dans les années 1960-1970 au Québec, croit le politologue. Dans ce contexte, il faut repenser le débat de la souveraineté, un concept en changement continu et devenu trop abstrait: "En Europe, on ne pense plus la souveraineté en termes absolus, mais plutôt en termes de souveraineté partagée. L'époque de la pensée unique est révolue. "
RENÉE LAROCHELLE
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BDV
Gilles Breton: "Il faut repenser notre rapport à l'externe."
Michael Keating: "L'époque de la pensée unique est révolue."