19 février 1998 |
Dans un contexte de reprise économique vigoureuse du secteur de la transformation des produits du bois, le Québec connaît, paradoxalement, une pénurie de diplômés et de stagiaires universitaires dans ce secteur.
En effet, le programme de baccalauréat de type coopératif en génie du bois de l'Université Laval ne réussira pas, encore cette année, à combler la demande, en diplômés et en stagiaires. Programme de formation unique dans l'Est du Canada, ce baccalauréat forme annuellement une quinzaine de spécialistes de la transformation des produits du bois, ce qui est actuellement insuffisant.
Selon le directeur du programme, Michel Beaudoin, le nombre d'inscriptions devra augmenter substantiellement au cours des prochaines années afin de répondre à la demande du marché de l'emploi. Indépendamment de la situation prévalant ponctuellement dans l'industrie de la transformation du bois, qu'il s'agisse de périodes creuses ou de bonnes périodes, il existera toujours un important besoin pour l'expertise des ingénieurs du bois. Les nouveaux procédés de transformation et leur optimisation dans un contexte de compétitivité mondiale ont ouvert les portes de l'industrie de transformation du bois aux finissants de ce domaine. De même, la multiplication des usines de transformation, l'augmentation de la capacité de plusieurs usines déjà en place et la tendance au développement de nouveaux produits à valeur ajoutée ont contribué à augmenter fortement le besoin de spécialistes en transformation du bois au cours des dernières années tandis que le nombre de diplômés est demeuré relativement faible.
La résultante de cette situation est avantageuse pour les finissants. En effet, le taux de placement des finissants de ce programme est de 100 %. En fait, tous les diplômés disponibles ont des emplois permanents et très bien rémunérés reliés directement à leur domaine d'études. Par contre, un taux de placement de 100 % a pour conséquence que le nombre d'entreprises ayant de la difficulté à combler les postes d'ingénieur forestier en transformation ne cesse d'augmenter. Comme le nombre total d'étudiants présentement inscrits à ce baccalauréat est inférieur à la demande du marché pour une seule année, il semble que ce manque de professionnels et les difficultés des entreprises à recruter des spécialistes se poursuivront pour quelques années encore.
Stages rémunérés
Offert sous la forme alternance travail-études depuis 1991, le programme
de baccalauréat de type coopératif en génie du bois
de l'Université Laval a été révisé en
1997 après plusieurs consultations auprès des industriels,
des diplômés, des professeurs et des étudiants.
Ce programme est d'une durée de huit trimestres d'études, entrecoupés de trois stages rémunérés d'une durée de quatre mois. Les débouchés sur le marché du travail de ce programme sont très variés : ingénieur et ingénieure de production ou de contrôle de qualité, ingénieur et ingénieure conseil, représentant et représentante technique, gestionnaire d'entreprise ainsi que chercheur et chercheuse.
La proportion du programme de formation en génie étant désormais plus poussée, le programme se retrouve en bonne position en vue d'une éventuelle accréditation par le Bureau canadien d'agrément des programmes en ingénierie (BCAPI), ce qui permettrait ainsi à ses diplômés, en plus d'être admissibles à l'Ordre des ingénieurs forestiers du Québec, de le devenir à celui de l'Ordre des ingénieurs du Québec.