12 février 1998 |
Pour leur 49e saison, Les Treize proposent cinq productions aux couleurs de l'avant-garde d'hier et d'aujourd'hui.
C'est sous le thème "Les Treize 1998...une saison d'enfer!" que la première troupe de théâtre du campus a lancé sa saison 1997-1998, au Salon d'Edgar, rue Saint-Vallier, le 4 février. Cet hiver, cinq productions tiendront l'affiche à la Salle multimédia du pavillon Alphonse-Desjardins. Lors de la conférence de presse, Marie-Ginette Guay, comédienne émérite de la scène théâtrale de Québec et présidente d'honneur pour cette 49e saison, a dévoilé la nouvelle programmation.
La saison débutera par la présentation de Personne de Marc Bordeleau. Cette pièce avant-gardiste est mise en scène par Christian Brouillette. Dans cette oeuvre, les personnages incarnent des concepts comme l'amour, l'argent et le temps. Par leurs confrontations et la nature même de leur discours, ils dévoilent les multiples facettes de l'être humain. L'auteur invite le spectateur à prendre conscience des aléas de la vie et à faire face à ses sentiments refoulés. Cette production tiendra l'affiche les 27 et 28 février et le 1er mars.
Les 13, 14 et 15 mars, Molière captivera les spectateurs avec Dom Juan, dans une mise en scène de François Ouellet. Aristocrate impie et insolent, Dom Juan voyage en Sicile en compagnie de son valet Sganarelle pour fuir sa femme, la tonitruante Elvire. Il deviendra un faux dévot suite à diverses mésaventures de séductions brillantes mais sans succès. Erreur de calcul, Dom Juan sera puni par la fureur divine, foudroyé par la statue d'un commandeur qu'il a lui-même assassiné.
Ionesco sera à l'honneur avec Jacques ou la soumission, les 20, 21 et 22 mars, dans une mise en scène de Robert Stewart. Cette pièce traite des problèmes de la conformité, de l'éclatement de la famille et de l'impuissance face à la vie. Dans une atmosphère de fausse légèreté, des figures étranges gravitent autour de Jacques, rejeton terne et passif d'une famille misérable, qui demeure, dans toute cette mascarade, un étranger qui n'a d'autre choix que la soumission.
Les 3, 4 et 5 avril, Les Treize présenteront une création de Martin Pouliot, De flammes et d'acier, dans une mise en scène de Veronika Makdissi-Warren. Ayant quitté ses parents dans l'espoir de ne jamais revenir, Ric Richard séjourne dans un hôtel de débauche où deux amies d'enfance se sont retrouvées. L'une d'elle, devenue Mademoiselle Jade pour les besoins de son métier, sera assassinée. Cet événement malheureux sera l'occasion pour Ric et Zabelle Belleau (l'amie d'enfance de la défunte) d'un point de rencontre, geste d'amour pour elle, raison d'un vrai départ pour lui.
La saison se terminera dans la gaieté avec une comédie de Carlo Goldoni, Il Campiello, dans une mise en scène de Jacques Laroche. L'histoire se déroule à Venise, au XVIIe siècle, dans un carrefour entouré de maisons habitées par des gens de basse condition. Cette petite place tient lieu de décor au déroulement de la pièce où l'action se poursuit en querelles, médisances de commères et en jeux amoureux.
Fondée en 1949 par un étudiant de la Faculté des lettres, Jacques Duchesne, la troupe de théâtre Les Treize a servi de rampe de lancement à des gens qui dominent aujourd'hui la scène artistique québécoise. Parmi ceux-ci, les comédiens Nicole Leblanc, Rémy Girard, Dorothy Berryman, Normand Chouinard, Raymond Bouchard, la dramaturge Marie Laberge et le chanteur Gilles Vigneault, qui aura été, incidemment, le premier directeur rémunéré des Treize, en 1957. De la troupe sont également issus les premiers administrateurs du Trident, Laurent Lapierre et Claude Rochette, Serge Viau, co-fondateur du Théâtre du Bois de Coulonge avec Jean-Marie Lemieux et Claude Cossette, fondateur de l'agence de publicité bien connue.
Les billets pour ces pièces sont en pré-vente au Service des activités socioculturelles du pavillon Alphonse-Desjardins au coût de 8 $ et à l'entrée, les soirs de spectacle, à 10$.