12 février 1998 |
À la veille du budget fédéral qui confirmera la création du Fonds canadien de dotation de bourses d'étudesdu millénaire, un fonds fédéral de l'ordre de plus de 800 millions de dollars destiné à distribuer des bourses d'excellence aux étudiants canadiens du niveau postsecondaire , la CADEUL (Confédération des associations d'étudiants et étudiantes de l'Université Laval) demande au gouvernement du Québec de réclamer à Ottwawa les montants qui lui reviennent et de s'assurer qu'ils soient dépensés adéquatement, et en consultation avec les étudiants du Québec.
"Depuis 1993, le gouvernement fédéral a diminué les dépenses de transferts vers les provinces de façon considérable et les compressions dans le programme québécois d'aide financière aux études sont dues, en grande partie, aux coupures draconiennes effectuées ces dernières années par Ottawa. Il nous semble donc plus que normal que ces sommes reviennent au Québec afin de réduire l'endettement et d'améliorer notre système d'aide financière", fait valoir Simon-Pierre Pouliot, président de la CADEUL.
La CADEUL, comme les autres associations étudiantes membres de la FEUQ, s'élève notamment contre les critères d'attribution des bourses du millénaire. "Ce n'est pas sur des critères de réussite académique qu'il faut attribuer l'aide financière aux étudiants, mais bien sur des critères de besoins. "Alors que l'endettement moyen des étudiants du Québec dépasse les 11 000 $, la priorité est de réduire cet endettement et on ne peut concevoir que le fédéral s'apprête à distribuer des sommes aussi importantes en se basant sur des critères d'excellence", dénonce la FEUQ, qui affirme avoir calculé qu'environ 10 millions de dollars sont injectéés en bourses d'excellence annuellement dans les universités du Québec.
La CADEUL ainsi que l'ensemble des associations étudiantes membres de la FEUQ sont arrivées à un consensus clair sur le besoin de faire pression conjointement afin que les sommes destinées au Fonds du millénaire soient réinjectées dans le système d'aide financière aux étudiants du Québec. Selon le regroupement, le gouvernement fédéral, au lieu de créer un nouveau programme pour l'aide financière aux études, ferait mieux d'utiliser les structures déjà existantes qui fonctionnent adéquatement. À titre d'exemple, on a calculé ce que l'on pourrait réaliser au Québec avec la part du fonds du millénaire qui lui revient: la diminution du plafond des prêts étudiants de 10 % coûterait la modique somme de 30 118 000 $; l'instauration d'un programme de 15 % de remise de dette coûterait, selon les modalités, entre 13 et 27 685 000 $; l'instauration d'un programme travail-études, par lequel le gouvernement créerait des emplois pour étudiants, coûterait 10 millions de dollars; la modification au programme de remboursement différé pour l'améliorer coûterait 11 965 000 $; la réactivation du critère d'autonomie pour les étudiants ayant cumulé plus de 90 crédits dans un programme d'études universitaires de premier cycle, un critère aboli par le gouvernement québécois, coûterait environ 3 millions de dollars.