5 février 1998 |
Le 30 janvier 1948, vers 17 h 15, Gandhi était assassiné à New Delhi, en Inde, par un hindou fanatique. Témoin privilégié des événements qui ont entouré, entre autres, l'accession de l'Inde à son autonomie en 1947, la séparation du Pakistan, de même que des troubles socio-politiques qui ont ravagé le nord du territoire indien à cette époque, soeur Lucille Robitaille se souvient encore, 50 ans après, des moments qui ont précédé puis suivi l'assassinat de l'apôtre de la non-violence active et du père de l'indépendance indienne que fut Mohandas Karamchand Gandhi.
De héraut à héros
Menue, le regard pétillant, l'enthousiasme à fleur de
peau, affable, la franciscaine missionnaire de Marie a livré une
heure durant, aux quelques membres de la communauté universitaire
qui s'étaient assis dans la salle 3-D du pavillon Charles-De Koninck,
le jeudi 29 janvier à l'heure de la pose du midi, des souvenirs encore
très vifs à sa mémoire sur les exactions de toutes
sortes commises par les colonisateurs anglais dans ce vaste pays et sur
l'individu héroïque qui s'est dressé contre eux.
Soeur Lucille Robitaille est arrivée à Madras, en 1947, pour y ouvrir un collège universitaire avec des membres de sa communauté peu de temps avant que l'indépendance de l'Inde ne se concrétise. De Gandhi, elle tracera le portrait parfois touchant de l'homme de droit devenu l'homme des droits, du Mahatma ("grande âme") qui a pratiqué l'cuménisme avant l'heure (il lisait quotidiennement non seulement la Bhagavad- Gita mais aussi les Évangiles et le Coran), du courageux ascète vainquant avec l'arme du jeûne, du prophète plaçant la vérité au-dessus de tout et prêchant la réconciliation. «Sa pensée pourrait se résumer à ces quelques mots: il faut souffrir pour ceux qui nous font souffrir», d'affirmer la religieuse.
Cette rencontre avec soeur Lucille Robitaille représentait en quelque sorte la première d'une série de conférences présentées dans le cadre des activités du nouveau Cercle Gandhi. Guy St-Michel, coordonnateur du Service de pastorale de l'Université et instigateur de l'activité, compte bien répéter l'expérience mensuellement au cours de 1998.