15 janvier 1998 |
Depuis mars 1997, 429 billets d'infraction ont été remis aux fumeurs contrevenants de l'Université
Deux ans et demi après son entrée en vigueur, dix mois après la distribution des premières contraventions dans les édifices de l'Université, la Politique visant à assurer la protection contre la fumée de tabac à l'Université Laval continue de subir des entorses notoires dans les bureaux privés. Ceux-ci, signalons-le, sont occupés majoritairement par les professeurs et les professeures.
C'est ce qui ressort en gros des propos qu'ont tenus au Fil, le vendredi 9 janvier, Micheline Beaudoin, de la Coordination santé, sécurité et avantages sociaux, et Renald Poirier, responsable de la Division protection au Service de sécurité et de prévention. "Les bureaux privés des professeurs et des employés feront l'objet d'une attention particulière au cours des prochaines semaines, confirme Micheline Beaudoin. Des visites systématiques seront organisées dans tous les pavillons. Les préposés à l'entretien ménager ont même reçu l'ordre de ne plus vider les cendriers des fumeurs qui se cachent derrière l'intimité de leur porte."
"Les étudiantes et les étudiants qui ont été pris en flagrant délit dans un endroit public du campus ont souvent reproché à nos agents de s'attaquer uniquement aux délinquants les plus visibles, et de laisser impunis des professeurs fumeurs qui s'en permettent, même en présence d'étudiants dans leur bureau", renchérit Renald Poirier.
Lieux délictuels
Du 4 mars 1997, date du déclenchement de l'opération "tolérance
zéro", au 8 janvier 1998, les inspecteurs-patrouilleurs du Service
de sécurité et de prévention ont donné 429 billets
d'infraction (à parts égales) à des fumeuses et des
fumeurs contrevenants, provenant surtout de la population étudiante,
la catégorie de membres la plus nombreuse à l'Université.
Près de la moitié des constats (46,1 %) ont été
rédigés au pavillon Charles-De Koninck. Suivent, dans l'ordre,
les pavillons Louis-Jacques-Casault (11,4 %), Jean-Charles-Bonenfant (8,6
%), Alexandre-Vachon (8,4 %), Adrien-Pouliot (4,9 %) et Paul-Comtois (2,6
%).
Deux inspecteurs-patrouilleurs sont chargés de veiller chaque semaine au respect de la politique découlant de la Loi québécoise sur la protection des droits des non-fumeurs. "Nous allons continuer à faire preuve de rigueur en ce qui a trait aux visites et à l'application de la loi", insiste Renald Poirier.
L'aloi, c'est la loi
La Politique visant à assurer la protection contre la fumée
de tabac à l'Université Laval, instituée à compter
du 1er septembre 1995, puis révisée le 18 septembre 1996,
stipule que l'utilisation du tabac est interdite dans tous les bâtiments
sous la juridiction de l'Université, y compris les tunnels y donnant
accès. Font exception, toutefois, les quatre résidences et
les locaux suivants du pavillon Alphonse-Desjardins: le Cercle, le Pub et
l'aire alimentaire (ce qui exclut l'agora et les locaux avoisinants) ainsi
que le Grand salon du pavillon Maurice-Pollack. Dans ces locaux, précise
la Politique, des sections doivent êtres réservées aux
non-fumeurs.
Il est important de rappeler que les sanctions prévues par la Loi québécoise sur la protection des droits des non-fumeurs prennent la forme d'amendes qui peuvent varier, selon les types d'infraction et le degré de récidive, de 20 $ (auxquels s'ajoutent des frais de 12 $) à 1 000 $. Les contrevenants, notons-le, doivent acquitter toute amende dans les 30 jours au ministère de la Justice du Québec, car ce n'est pas l'Université Laval qui poursuit, mais bel et bien le Procureur général de la Province.